La manière dont s’est développée la rumeur autour du vaccin Astra-Zeneca mérite sans doute attention et pourrait nous fournir l’occasion de nouvelles études académiques.

Après l’incertitude des premiers jours les études récentes et la lecture attentive des statistiques montrent que si le risque reste extrêmement faible et ne met pas en cause l’intérêt du vaccin -écrivant ceci je m’engage donc à l’accepter si mon médecin me le propose- la corrélation entre les injections et des cas de thrombose semble bien avérée. D’autant plus que les mécanismes de ce phénomène commencent à se dévoiler. Il s’agirait d’un mécanismes connu et similaire à la réaction à l’héparine rencontrée chez certaines personnes. D’après ma cardiologue cette réaction serait une sorte d’allergie très particulière. Nous nous trouvons donc face à un phénomène étudiable, rationnel.

La manière dont s’est développée la rumeur depuis plusieurs semaines maintenant ne pouvait manquer d’évoquer de vieux souvenirs dont celui de la lecture du premier ouvrage remarqué d’Edgar Morin. Il portait sur  un phénomène de rumeur développé autour d’Orléans qui avait sans fondement accusé des commerçants juifs de la ville d’être les agents d’un réseau de traite de jeunes femmes blanches à partir des cabines d’essayage dans les magasins de vêtements.

La différence entre la fin des années 1960 et notre période à l’évidence réside dans l’omniprésence médiatique qui a envahi de nouvelles couches de la population et en particulier la jeunesse.

Ne serait-il pas temps de relancer des études approfondies, académiques et non des enquêtes médiatiques, sur le fonctionnement des ces mécanismes en ce temps de pandémie et de communication universelle?