Par ce mouvement imbécile que personne ne comprend vraiment Raphaël Glucskmann met fin au projet de Place Publique, une des chances de renaissance de la gauche.
La victoire de François Hollande en 2012 a rapidement mis en évidence la décrépitude des partis et l’impérieuse nécessité de refonder entièrement la gauche en France.
J’ai vu le premier espoir dans la naissance de Nouvelle Donne quand de nouvelles têtes affranchies de la plupart des anciennes obédiences ouvraient un nouvel espace de débat et de militance. Las! On sait ce qu’il advint de Nouvelle Donne suffocant noyée dans des querelles d’ego ou de chapelles que, dégouté, je n’ai pas cherché à élucider.
Entre temps l’avancée irrésistible du néo-libéralisme consacrée par la victoire d’Emmanuel Macron a rendu désespérément nécessaire la reconstruction d’une gauche populaire capable d’intervenir dans le débat politique national et d’offrir des perspectives concrètes.
J’ai donc accueilli l’irruption inattendue de Place Publique comme le cadeau que je n’attendais plus. Présenté par son trio hétéroclite qui rompt heureusement avec les habitudes politiciennes l’entreprise m’a convaincu d’outrepasser la fatigue des soixante-dix ans qui approchaient pour replonger dans le grand bain. Raphaël Glucskmann dont les commentaires me semblent souvent justes. Thomas Porcher qui apporte une vue profane dans la grande Église de l’Économie. Mais la joyeuse ténacité de Claire Nouvian constitue la divine surprise, la voix inédite. Et ce trépied n’est pas le socle sur lequel s’appuie le mouvement. Le terrain, les expériences concrètes alimentent la réflexion et fournissent les pistes d’action. Nous sommes revenus sur les rails. Un petit effort parmi tous ceux qui sont à inventer pour reconstruire l’espoir.
Que vous est-il passé par la tête Raphaël Glucskmann pour jeter tout ceci aux orties?
L’ambition personnelle? Je n’y crois guère.
L’illusion d’une ralliement magique autour d’un PS moribond de toutes les forces vives disponibles ? Vous êtes assez fin pour la comprendre.
Évidemment il n’est pas sauveur suprême et cette occasion ratée ne nous empêchera pas de rebondir un peu plus tard, un peu plus difficilement. A chacun de faire son autocritique.
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