DOMINIC77

Un peu de tout

Month: avril 2018

La semaine 15 de Seattle à Miami et à Damas.

La grande affaire de la semaine évidemment se passe en Syrie. Fidèle à sa manière et et à ce que soufflent les faucons maintenant installés à la Maison-Blanche avec John Bolton qui vient de prendre ses fonctions, Donald Trump a d’abord annoncé l’Apocalypse pour Bachar El Assad et ses parrains russes. Il a finit par se rendre aux arguments des militaires, de ses conseillers diplomatiques et des alliés britanniques qui confortent sa position et participer aux frappes ponctuelles contre des installations syriennes supposées participer à l’arsenal chimique.
L’auto-satisfaction exprimée par Donald Trump d’un »Mission accomplished » qui fait écho à celui Georges W. Bush le 1 Mai 2003 fait évidemment apparaître au grand jour la faiblesse de l’action entreprise par rapport aux enjeux.
Tout a été dit avant et après sur ces frappes, leurs limites, leur illégalité au regard du droit des États-Unis d’Amérique comme du droit international. Retenons quelques leçons.Implicitement elles signifient en négatif l’autorisation laissée au régime syrien de faire ce qu’il veut à condition de ne pas laisser penser à l’opinion internationale qu’il utilise des armes considérées comme immorales défendues (chimiques), comme si les fûts d’explosifs ou les bombes incendiaires ne tuaient aussi en masse.
La légitimité morale de l’action contre un régime qui frappe ainsi le peuple -pourquoi dit-on habituellement son peuple? En est-il propriétaire?- ne peut pas se résoudre à la légalité formelle. Au contraire la question posée et à laquelle aucun commentateur ne répond est celle de la mise en conformité des systèmes juridiques avec la situation réelle. Cette situation nous dit que la Constitution des États-Unis d’Amérique et la Charte des Nations-Unies ne sont plus opérantes et devraient sans doute être amendées. Mais cette réflexion même nous indique combien notre monde est chamboulé et manque de boussole.
Comme le fait remarquer à longueur d’articles toutjours intéressants Danny Sjursen à Truthdig les actions de son pays au Proche-Orient rassemblées sous le motif de la « guerre à la terreur » instaurée par Georges W. Bush et son père n’ont cessé de faire souffrir des civils, de déstabiliser la région et de miner la crédibilité de l’empire américain.

Une semaine à Capitol Hill – Les partis, les votes, le reste.

L’événement de la semaine pourrait passer pour un épiphénomène du microcosme parlementaire Républicain s’il ne portait moult conséquences et n’appelait quelques commentaires. Après des mois de rumeurs Paul Ryan, le Speaker de la Chambre des Représentants leader des Républicains, a annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat en Novembre. Il argue de raisons familiales plus que politiques pour expliquer sa décision. Quoi qu’il en soit elle met en évidence le problème de direction des Républicains et leurs divisions.
Le contexte particulier des élections de cette année rend incertain le maintien de la majorité Républicaine à la Chambre. Le Sénat semble beaucoup plus sûr en raison de la carte des mandats soumis à renouvellement. Or le choix du leader ne se pose pas dans les mêmes conditions suivant que l’on est majoritaire ou minoritaire. La parti qui dirige la Chambre a besoin d’une personne qui soit force de propositions politiques en même temps qu’en position de négocier avec le président. Le leader de la minorité présente un tout autre profil de combattant qui ne ressemble pas à celui de Paul Ryan.
Par ailleurs le groupe parlementaire est profondément divisé avec une importante minorité d’une quarantaine de députés de droite ultra-conservatrice regroupés dans le Freedom Caucus capables de bloquer des votes, surtout en cas de majorité réduite.
Enfin, et plus anecdotique, le siège de Paul Ryan pourrait devenir fragile en l’absence d’un sortant fort. Le candidat Démocrate le plus en vue est un militant syndicaliste, Randy Bryce, qui doit encore gagner la primaire pour être confirmé. Le Wisconsin fait partie des états qui ont donné la victoire à Donald Trump en 2016. Même si les Démocrates ne regagnent pas l’état en 2018 la perte du siège occupé plusieurs législatures par une des vedettes les plus en vue du Parti Républicain serait une alarme de plus.

L’enquête de Robert Mueller

Sans que L’équipe de Robert Mueller n’ai fait connaître de nouvelle action la Maison-Blanche a senti le vent du boulet une fois de plus avec les perquisitions du FBI dans les locaux de l’avocat de Donald Trump, Michael Cohen, celui qui a payé l’actrice Stormy Daniels pour la contraindre au silence sur son affaire avec le président. Le mandat ne venait pas de l’équipe Mueller mais de procureurs de l’état de New-York qui mènent une autre investigation. Comme à l’accoutumée les rumeurs de la colère trumpienne ont fleuri. Il a même affirmé que c’était la fin du secret de la relation avocat-client sous-entendant que les enquêteurs ont agi dans l’illégalité. Ce qui est évidemment faux.

La Maison-Blanche – Super Donald et ses copains.

La Syrie et les affaires internationales ont fait passer au second plan tout le reste. La confirmation de Mike Pompeo au ministère des Affaires Étrangères et surtout de la directrice de la CIA ne passent pas comme une lettre à la poste au Sénat. Dans une certaine mesure on peut se demander si l’insistance de toute l’opposition à Trump sur la composante russe des enquêtes en cours n’a pas encouragé la décision de frapper en Syrie. Trump peut ainsi à bon compte se donner une image de dur vis-à-vis de la Russie.

Les affaires – Petit Donald et sa famille.

Les affaires personnelles de Donald Trump sont apparues cette semaine surtout par l’intermédiaire de son avocat Michael Cohen devenu personnellement la cible d’une enquête officielle. Avocat de longue date du président Cohen pourrait être impliqué dans d’autres affaires plus anciennes que celles évoquées jusqu’à présent. Si ces affaires ne peuvent pas juridiquement entrer dans le cadre des procédures relatives à l’élection présidentielle de 2016 elles peuvent contribuer à la dégradation de l’image du président dans l’opinion et en particulier dans sa base évangéliste. On sait que le soutien de ce noyau dur Républicain verrouille l’alliance entre Trump et l’appareil du parti.
Le livre de James Comey, directeur du FBI dont les conditions du licenciement font partie du volet obstruction de l’enquête Mueller, parait ce Mardi. Quelques éléments ont fuité dans la presse qui n’apportent rien de déterminant pour l’instant.

A la semaine prochaine.

La semaine 14 entre Seattle et Miami

Une semaine riche en événements qui a vu Donald Trump annoncer sans concertation avec les Affaires Étrangères ou la Défense  le retrait de Syrie plus ou moins démenti par la suite, puis l’envoi de troupes, la Garde Nationale, sur la frontière Sud faute d’avoir pu financer de manière significative la construction du Mur de Trump. Au passage, et toujours d’après des informations recueillies à sa source habituelle, Fox News, il a déliré sur le convoi de migrants en route pour assiéger le pays, convoi dans lequel les pires horreurs, des viols de masse, se produiraient. Il s’agissait d’une manifestation de gens venus depuis le Honduras pour réclamer le droit d’asile. Trump a donc construit le mythe de la menace d’un convoi de migrants en route pour prendre d’assaut la frontière à partir de l’information sur une réelle manifestation annuelle organisée par l’organisation « Pueblos Sin Fronteras » (Peuples sans Frontières) qui remontait à travers le Mexique.

En Californie la mort de Stephon Clark, tué par la police de balles dans le dos dans son jardin a relancé le débat sur les violences policières à l’égard de la population noire. Et la tension ne baisse guère.

Le mouvement social s’invite au bal avec les enseignants qui protestent vigoureusement et peut-être victorieusement  dans des états du Sud qui ont laissé le système éducatif dépérir. Parti de Virginie Occidentale le mouvement est passé par l’Oklahoma et le Kentucky avant de s’étendre à l’Arizona et peut-être plus loin.  Ces états ont en commun d’avoir été emportés par Donald Trump en 2016 et de passer des mesures de réduction d’impôts et de baisses des financements du système public d’éducation. En Oklahoma la gouverneure Républicaine a signé une mesure d’augmentation massive des salaires des personnels sans calmer la colère des enseignants qui réclament aussi des subsides pour leurs écoles.

Après Parkland.

Comme je le remarquais la semaine dernière le mouvement impulsé par les jeunes après la fusillade de Parkland ne pourra marquer une véritable rupture avec le passé sans prendre en compte la question raciale, et la question des violences aux femmes. Les intervenantes de la « Marche pour nos vies » ont montré le chemin. Mais là réside aussi la force particulière du mouvement.
Les communautés de couleur étant les plus touchées par la violence des armes à feu la prise en compte de cette question est une condition de la survie et la progression du mouvement.

Les mesures prises dans les états doivent passer aussi l’épreuve de la justice. Au Massachussets un juge valide l’interdiction des armes de guerre.  La bataille à coup sûr va continuer

 

Le 6 Novembre – élections de mi-mandat.

La peur de la vague anti-Trump commence à frigorifier les Républicains. Ils ne reculent devant rien pour déséquilibrer le pouvoir à l’avantage de la branche exécutive dans cette perspective. Le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker, après avoir perdu une bataille sur la tenue d’une élection partielle souhaite maintenant supprimer le poste élu de trésorier de l’état qui existe depuis la création de l’état. Cela s’inscrit dans la foulée d’une série d’opérations qui ont déjà restreint le pouvoir de contrôle des électeurs (passage des mandats de 2 à 4 ans) et concentré le pouvoir entre les mains du gouverneur. Il devrait se méfier des retournements de majorité.
Les découpages de circonscriptions fournisse un autre champ de batauille. Après une première décision à propos de la Cour de Pennsylvanie la Cour Suprême se défausse et laisse en l’état les découpages électoraux dans les états. La question est juridiquement complexe car les lois diffèrent d’un état à l’autre et interfèrent avec les principes constitutionnels fédéraux pour former un ensemble difficile à gérer.
Une Démocrate a gagné un siège à la Cour Suprême du Wisconsin gagné par  contre la tendance existant depuis des décennies (1995) . Une alerte de plus pour le GOP au Wisconsin devenu un état-bascule en 2016 et le lieu d’élection de Paul Ryan. Le siège de Ryan n’est pas en principe en danger cette année. Sa défaite serait un cataclysme. Le Winsconsin présente un enjeu majeur pour les Démocrates. Si la sénatrice Tammy Baldwin devait perdre son siège tout espoir de regagner le Sénat ou même de limiter la majorité Républicaine deviendrait illusoire.

 

Une semaine à Capitol Hill – Les partis, les votes, le reste.
Le programme politique Républicain s’évanouit. Les baisses d’impôts des riches et puis… plus rien.
Ils peuvent faire semblant de préparer un amendement constitutionnel pour inscrire l’obligation d’un budget en équilibre, la fameuse « règle d’or » qui plait tant aux économistes orthodoxes. Cet amendement n’a aucune chance de passer dans les conditions actuelles. Les contradictions internes sont telles que pour arracher l’accord des plus conservateurs au vote de la réforme fiscale Paul Ryan a du faire cette promesse de faire discuter l’amendement qui ne lui a pas coûté beaucoup étant donné les conditions.
Le comportement douteux de Scott Pruitt nommé par Donald Trump à la tête de l’EPA, l’agence de l’environnement, commence à faire tache.  Il a largement profité de sa position et en fait profiter des proches. Trump l’a soutenu. Mais maintenant même son camp commence à ruer dans les brancards.

 

L’enquête de Robert Mueller

Petit à petit, patiemment Mueller tisse sa toile. Cette politique des petits pas ne permet pas à Donald Trump de réagir violemment à ce qu’il pourrait  considérer comme outrancier. Coup sur coup on apprend que le Ministère de la Justice a bien mandaté Mueller pour enquêter sur les actes de Paul Manafort en collusion avec les Russes et que la première condamnation résultant de l’enquête vient d’être prononcée par un juge. Il s’agit d’une condamnation relativement légère, 30 jours de prison et 20000$ d’amende, à Alex van der Zwaan l’avocat néerlandais en affaire avec Rick Gates, l’associé de Manafort. Étant donné que van der Zwaan a plaidé coupable et donc collaboré avec les enquêteurs on ne peut guère tirer de conclusions de la légèreté des peines. Chaque fois qu’un acte de l’enquête de Robert Mueller a été rendu public cela sonne comme un message envoyé aux autres protagonistes de l’affaire, ceux qui sont déjà inquiétés et surtout les autres.
Plus des 2/3 des électeurs approuvent la nomination d’un second procureur spécial pour enquêter sur l’action du FBI durant la campagne électorale de 2016. Dans l’esprit des Républicains cela revient à enquêter sur l’enquêteur Mueller mais sans doute pas dans la pratique. Le Ministre de la Justice, Jeff Sessions, dont la relation avec Trump est des plus chaotique l’a d’ailleurs refusé.
Ce mercredi on apprend une nouvelle que Donald Trump va pouvoir claironner urbi et orbi. Robert Mueller aurait dit aux avocats du président que celui-ci n’est pas cible de l’enquête pour des faits de collusion.

Mais il aurait ajouté qu’il doit l’entendre pour déterminer la qualification de ses actions à propos de l’investigation. Donc actuellement la situation serait : Trump n’est pas personnellement visé, son équipe de campagne pourrait l’être pour les faits de collusion. Mais pour ce qui est de l’obstruction à la justice tout reste ouvert.
Le rapport de Robert Mueller sur l’obstruction pourrait sortir en Juin-Juillet. Trump n’est pas pour autant sorti d’affaire. Mueller n’a pour l’instant pas commis de faute de communication ni semble-t-il de faute de procédure. Cette manière de rassurer le camp du président peut se révéler d’autant plus anxiogène pour un Donald à la mentalité d’assiégé.

La lecture des mêmes faits par des commentateurs différents produit des résultats apparemment contradictoires.

juste avant le début de la course électorale du mi-mandat. Ceci n’est qu’une partie de l’enquête et ne la clôturera pas.
Quoi qu’il laisse fuiter Robert Mueller continue à ronger l’os de l’ingérence russe par la campagne Trump.https://slate.com/news-and-politics/2018/04/mueller-team-reportedly-questioned-russian-oligarchs-arriving-in-us-about-trump-financial-links.html
Son équipe interroge des oligarques russes arrivant aux E.U.A. sur leurs liens financiers avec la galaxie Trump. Cela peut être interprété de deux manières : le réseau d’indices s’étoffe ou bien il est toujours à la pêche d’informations concluantes. A chacun de choisir mais la seule chose certaine est que nous devons attendre la suite pour savoir.

 

La Maison-Blanche – Super Donald et ses copains.

Il invite le chroniqueur d’extrême-droite Sean Hannity à dîner à Mar-a-Lago. Concertation entre amis ou entretien d’embauche pour le poste de directeur de la communication de la Maison-Blanche libéré par le départ de Hope Hicks. Il est vrai qu’entre la positon de Hannity à Fox News et la com de la Maison-Blanche la différence est mince.
Encore un qui quitte la Maison-Blanche .Le conseiller pour l’infrastructure démissionne. Le projet présenté au Congrès semble au point mort comme l’essentiel des projets législatifs d’importance gelés par la conjoncture électorale.

 

 

Les affaires – Petit Donald et sa famille.

Donald Trump se serait étonné en assistant à un tir de drone destiné à tuer un supposé terroriste que les opérateurs évitent de tuer la famille de la cible et attendent qu’i se soit écarté d esa maison pour lancer le tir.

Et Vox a formulé les deux questions en suspens, renforcées par les rumeurs de peu ragoutantes photos que Stormy Daniels pourraient garder dans sa manche.
Trump demande aux parlementaires de mettre fin à l’obstruction qui permet de bloquer les décisions qui n’obtiennent 60 voix sur 100 au Sénat. Il met fin à l’espoir d’un accord sur les jeunes immigrés entrés illégalement sur le territoire. Il a sans doute cru que ses grandes capacités de négociateurs s’exprimaient dans l’ultimatum aux Démocrates : « le financement du Mur Trumpien contre la protection de ces mineurs ». Aurait-il mal joué ? La cause des « Dreamers » est populaire même chez les Républicains et pourrait se révéler déterminante dans le votes des populations d’origine hispanique.
La modification des règles du Sénat pour faciliter le passage de lois de circonstance reste mal vue des sénateurs Républicains qui se souviennent qu’ils ont pu bloquer longtemps l’Obamacare grâce au dispositif de « filibuster » et qu’ils ne sont pas assurés de conserver la majorité cet automne.

Trumpian Wall

Transformer l’immigration en mouvement de masse permet à Donald Trump de de rugir contre ses adversaires, de mélanger les sujets (immigration, violence, sécurité, opposition des Démocrates).

Les données officielles ne montrent pourtant pas une situation catastrophique. Les arrestations sur la frontière sont en baisse constante.
Et en attendant le Mur de Trump il ajoute l’armée au gardes frontière. La rhétorique guerrière auto-alimente la rage trumpienne. Une telle annonce garantit le maximum de titres dans la presse.

Le coût d’une telle mesure est sans rapport avec les faibles résultat qu’elle peut apporter comme le prouve l’expérience de Barack Obama et de Georges W. Bush. L’obstination de Donald Trump à militariser la frontière nous dit au moins trois choses, pas vraiment nouvelles. D’abord il se prends toujours pour un roi de droit divin qui peut disposer à sa guise des ressources -de toutes les ressources de l’état. Ensuite sa fascination pour les militaires reste inchangée. Tout comme son mépris de la loi puisque la loi c’est lui. Enfin il reste admiratif des militaires, absolu de la force mais aussi à l’obéissance garantie (en principe).

A la semaine prochaine.

Un point rapide sur l’enquête de Robert Mueller

Robert Mueller, le procureur spécial chargé de diriger  l’enquête suite aux soupçons d’ingérence russe dans l’élection de 2016 doit louvoyer entre des récifs dangereux. Faire trop vite l’expose à la destitution par le Ministère de la Justice qui l’a nommé. On sait que cette destitution présente quelques difficultés en particulier du fait que Jeff Sessions, le ministre en titre, a du se récuser pour tout ce qui concerne les affaires russes étant personnellement impliqué. Cela lui a valu l’inimitié de son président qui ne manque aucune occasion de dire son mécontentement. Il est probable qu’une action de Mueller comprise à la Maison Trump comme le pas de trop serait suivie d’une remise en ordre du ministère qui permette d’en finir avec Mueller. On sait aussi que cette éventualité est redoutée des stratèges Républicains tant elle rappelle le « massacre du samedi soir » qui a déclenché la chute de Nixon dans les suites de l’affaire du Watergate.

Le mandat de l’enquête a été confirmé. Il comprend bien les agissements de Paul Manafort et ses liens avec des intérêts russes. Mueller a ainsi souligné sur le versant russe de son travail.

Le premier contre-feu pourrait constituer à nommer un autre procureur spécial avec la mission d’enquêter sur l’enquête initiale du FBI. Si Sessions s’y est jusqu’ici refusé les parlementaires Républicains poussent de plus en plus cette idée qui est approuvée par une large majorité (2/3) de l’électorat. Elle n’apporterait pas de solution mais pourrait faire diversion. Il faut aussi noter que  le limogeage de Mueller ne terminerait pas ipso facto l’enquête. Le ministère garde le droit de ne pas publier ni transmettre au Congrès les résultats. Les facteurs politiques plus que les facteurs juridiques détermineront les actions des uns et des autres.

Cette semaine la première condamnation prononcée dans le cadre de cette enquête a été annoncée. Elle concerne un sous-fifre à la marge des contacts entre l’équipe Trump et les russses : Alex van der Zwaan, avocat néerlandais basé à Londres qui a été condamné à 30 jours de prison et 30000$ d’amende. Etant donné qu’il a plaidé coupable et donc collabore avec les enquêteurs l’important ne réside pas dans la condamnation mais dans le message envoyé par les enquêteurs : « Nous savons tout ce qu’il sait ».

Dans la foulée Robert Mueller lui-même aurait fait savoir aux avocats de Donald Trump que celui-ci n’est pas actuellement directement visé par les investigations sur la collusion russe. Il a précisé cependant qu’il avait besoin d’auditionner le président afin de préciser son rôle dans une possible obstruction à la justice postérieure à l’élection. La pression demeure donc importante même si Donald Trump peut tirer argument de la précision sur le fait qu’il n’est pas personnellement visé pour une liaison volontaire avec les russe durant la campagne. Ceci peut d’ailleurs être lu de manières contradictoires.

L’agenda du second semestre se présente chargé. L’annonce de la possible publication du rapport de Mueller sur les faits d’obstruction à la justice en Juin ou Juillet, soit juste avant la phase de campagne active des élections de mi-mandat lève une partie de l’incertitude sur le climat de la préparation des élections mais instaure un nouveau suspense. Si rien ne filtre avant, et l’équipe Mueller jusqu’ici s’est révélée experte en communication, les candidats et les partis devront attendre la publication avant de déterminer le détail des argumentaires de campagne voire même les grandes lignes de propagande à mener.

 

Pour info, mes liens de travail autour du sujet :

Trump et Cie.

03/04/2018

http://thehill.com/homenews/administration/381328-stormy-effect-trumps-support-falls-with-women-rises-with-men-in-new

http://thehill.com/blogs/blog-briefing-room/news/381369-doj-authorized-mueller-to-investigate-allegations-manafort

https://www.motherjones.com/kevin-drum/2018/04/why-isnt-donald-trump-polling-at-0/ //A réfléchir

https://www.thenation.com/article/introducing-americas-orange-monster-the-unbelievable-trump/

http://thehill.com/policy/national-security/381413-judge-hands-down-first-sentence-in-mueller-probe //Le dénouement approche …?
https://www.vox.com/2018/4/3/17176076/mueller-trump-russia-manafort //

https://www.motherjones.com/politics/2018/04/trump-and-trolls-target-caravan-of-migrant-families/

https://www.motherjones.com/kevin-drum/2018/04/raw-data-southwest-border-apprehensions/

http://thehill.com/homenews/administration/381435-trump-says-he-will-put-us-military-on-southern-border

https://www.vox.com/2018/4/3/17193490/trump-wall-border-military-explained

ttp://thehill.com/homenews/media/381144-trump-dined-with-hannity-at-mar-a-lago-report

http://thehill.com/policy/transportation/381489-white-house-infrastructure-policy-official-leaving

http://thehill.com/homenews/administration/381471-poll-67-percent-back-appointing-second-special-counsel

04/04/2018

http://thehill.com/homenews/administration/381541-mueller-told-trumps-lawyers-that-president-is-not-a-criminal-target

http://www.pewresearch.org/fact-tank/2018/01/29/state-of-the-union-2018-americans-views-on-key-issues-facing-the-nation/ //Rappel
http://news.gallup.com/poll/1675/most-important-problem.aspx //Intéressant car relativise l’économie. Plus l’économie va bien plus les autres sujets montent dans les préoccupations des gens.

http://prospect.org/article/scalia-problem-it-wasn’t-originalism-or-textualism-it-was-trumpism

https://www.commondreams.org/news/2018/04/04/mueller-compiling-list-trumps-actions-including-possible-obstruction-justice-report

 

Les élections :

31/03/2018

https://fivethirtyeight.com/features/there-is-more-at-stake-in-the-censuss-citizenship-question-than-response-rates/

https://edition.cnn.com/2018/03/27/politics/blue-states-lose-citizenship-question-census/index.html

https://www.census.gov/newsroom/blogs/random-samplings/2016/12/the_foreign-bornby.html

https://www.npr.org/2018/03/30/598192154/2020-census-will-ask-about-same-sex-relationships

https://grist.org/article/koch-brothers-preached-the-fossil-fuel-gospel-in-virginia-then-black-churches-fought-back/

01/04/2018
https://www.motherjones.com/politics/2018/03/voting-rights-advocates-just-won-a-big-victory-in-court/ //Tous les moyens sont bons pour la droite (ACRU)

https://www.motherjones.com/politics/2018/03/the-2020-census-is-a-cybersecurity-fiasco-waiting-to-happen/

https://www.motherjones.com/politics/2018/03/trump-administration-creates-census-crisis-with-move-to-suppress-immigrant-responses/

https://www.vox.com/2018/3/31/17184324/poll-donald-trump-approval-young-people

https://projects.fivethirtyeight.com/congress-generic-ballot-polls/

https://www.npr.org/2018/04/01/598525147/what-a-booming-economy-means-for-the-midterms

02/04/2018
https://www.thenation.com/article/incredible-now-scott-walker-wants-to-abolish-a-statewide-elected-office/ //Ils ne reculent devant rien pour déséquilbrer le puvoir à l’avantage de la branche exécutive

https://newrepublic.com/minutes/147713/texass-voter-fraud-crusade-sends-mother-two-prison-five-years

https://www.vox.com/policy-and-politics/2018/4/2/16226202/oligarchy-political-science-politician-congress-respond-citizens-public-opinion //La représentation des idées des électeurs
https://www.vox.com/policy-and-politics/2018/4/2/17173158/democrats-gerrymander-segregation //Plus difficile pour les Démocrates.

https://slate.com/news-and-politics/2018/04/republicans-are-surprisingly-content-with-trumps-accomplishments.html

https://www.washingtonpost.com/news/wonk/wp/2018/03/28/republicans-consider-balanced-budget-amendment-after-adding-more-than-1-trillion-to-the-deficit/?utm_term=.5a45a04f2cc3

https://www.salon.com/2018/04/02/it-looks-like-the-supreme-court-is-not-going-to-intervene-in-gerrymandering-cases-this-election-year_partner/ //Ponce-Pilate s’en lave les mains.

http://prospect.org/article/new-york-states-federal-tax-dodge-big-middle-finger-republicans

03/04/2018

https://www.theatlantic.com/politics/archive/2018/04/the-2018-congressional-retirement-tracker/545723/

https://theintercept.com/2018/04/03/politics-liberal-democrat-conservative-republican/

https://www.motherjones.com/kevin-drum/2018/04/maybe-politicians-dont-really-represent-anybody/ //LA démocratie serait-elle bâtie sur du sable? La réponse est évidemment oui.
http://thehill.com/opinion/civil-rights/381337-citizenship-question-on-census-could-shoot-republicans-in-foot //
04/04/2018

http://thehill.com/homenews/house/381537-expanding-map-creates-tough-choices-for-gop

http://thehill.com/homenews/campaign/381525-dem-hoping-to-replace-conyers-pushes-trump-impeachment

https://fivethirtyeight.com/features/what-issues-should-democrats-ignore-in-2018/ //La discussion de la semaine. Beaucoup de choses. La corruption. Les armes à feu. Comment mobiliser les électeurs centristes et indépendants. Les Dems déterminés se mobiliseront de toutes façons. Plus un peu de « guns »,un peur de « #MeToo », et un peu de « Voting Rights » ppur mobiliser les Dems et prendre date en vue du futur et parler de droits civiques.
https://talkingpointsmemo.com/news/dem-wins-wisconsin-top-court-seat-in-major-defeat-for-scott-walker //Une alerte de plus pour le GOP au Wisconsin devenu un état-bascule en 2016 et le lieu d’élection de Paul Ryan. Le siège de Ryan n’est pas en principe en danger cette année. Sa défaite serait un cataclysme.

https://www.thenation.com/article/top-ten-civil-rights-songs/

https://slate.com/news-and-politics/2018/04/washington-states-sweeping-voting-rights-reforms-should-be-a-model-for-the-entire-country.html

https://thinkprogress.org/rohrabacher-homeless-shelters-statement-94d3340b0040/

Semaine 13 de Seattle à Miami

Stephon Clark

La semaine a été dominée par le retour des violences policières à l’encontre de la communauté noire. Un jeune père de famille noir a été  tué sans raison apparente de 8 balles dont 6 dans le dos dans son jardin de la capitale de la Californie, Sacramento. Tous les ingrédients sont réunis pour que la baril de poudre s’enflamme : un pays plus polarisé que jamais, la question raciale à fleur de peau, le débat sur les armes. Les manifestations continuent mais la question de leur débouché vers autre chose qu’une explosion de violence et l’accumulation de rancœurs n’a toujours pas de réponse.

Après Parkland.

Après la « Marche pour nos vies » on pourrait s’attendre à ce que le débat sur le contrôle des armes à feu se dégonfle et finisse par retomber dans l’oubli. Ce n’est pas encore pour maintenant. Le Congrès reste immobilisé par la forte tension bi-partisane et  la préparation des élections qui risque de stériliser tout effort . Les élus des deux bords peuvent se mettre d’accord pour ne rien décider plutôt que risquer de heurter leurs électeurs. Il revient donc aux états de se mobiliser et de passer des mesures. Les deux chambres étant en vacances parlementaires  ces deux semaines rien n’aurait été fait dans l’immédiat.

  • La Floride, état  de la tuerie de Parkland, a été la première a voter une loi, signée par le gouverneur qui remonte l’âge d’achat des armes à 21 ans, instaure un délai de 3 jours et interdit les « bumps stocks ». Elle autorise aussi le recrutement et l’armement de personnels des écoles. Pour certains élus Républicains c’est déjà trop. Un de ceux qui l’ont voté voudrait déjà la rappeler. En fait la partie contrôle ne lui convient pas et il souhaiterait ne conserver que l’armement des écoles.
  • Le Vermont a voté une loi similaire.
  • Le gouverneur Démocrate récemment élu du New-Jersey a signé les mesures de contrôle que son prédécesseur avait bloque.
  • L’Oregon a mis la loi à l’ordre du jour de ses assemblées.
  • La gouverneure du Rhode Island a signé un décret ordonnant de contrôler les capacités des acquéreurs.
  • Et l’état de New-York a complété les mesures existantes pour interdire l’accès aux armes aux personnes susceptibles de commettre des violences conjugales.

Le débat sur le Second Amendement a connu une soudaine accélération quand un ancien membre de la Cour Suprême a évoqué sa suppression. Cela n’a pas soulevé le tollé que l’on aurait pu attendre. Ce gendre de proposition qui peut passer pour une provocation est en général assez mal jugé  par le mouvement de contrôle des armes à feu qui propose plutôt des objectifs réglementaires moins conflictuels et atteignables. Mais le débat pourrait bien ne plus cesser. Faire avancer la législation fédérale et celle de états consacrerait la force du mouvement et servirait de base pour la suite.

Le plus difficile vient maintenant pour le mouvement, continuer sans se disperser, maintenir l’unité et se donner des perspectives, autres que simplement électorales. Les petites querelles qui apparaissent  ne devraient pas être bien graves. L’intégration de la question raciale dans le débat est une étape incontournable pour qu’il progresse et catalyse éventuellement un mouvement de révolte plus large.

Une petite victoire en passant, l’animatrice d’extrême-droite Laura Ingraham avait attaqué dans son émission un des étudiants de Parkland Divid Hogg. Il a répliqué en suggérant aux annonceurs de l’émission de Laura Ingraham de lui retire le soutien de leurs publicités. Devant les défections elle a fini par annoncer qu’elle prenait des vacances.

Le 6 Novembre – élections de mi-mandat.

Le travail parlementaire est limité pendant les deux semaines en cours. Cette situation a donné plus de relief à une étude qui chiffre le handicap des Démocrates. On les donne gagnants en nombre de suffrages mais la côte personnelle de Donald Trump ne chute pas, l’économie reste florissante et l’avance Démocrate reste scotchée autour de 6%.  Et voici que surgit cette étude du Brennan Center for Justice qui indique que le handicap Démocrate en 2018 pourrait aller jusqu’à 11%. Ces résultats doivent être modulés en fonction des situations locales. Comme le souligne FiveThirtyEight la situation est encore trop incertaine pour faire des pronostiques fiables.

La perspective d’une élection tendue dont le résultat est incertain dans un contexte de polarisation importante pourrait aboutir à un Congrès ou paradoxalement les modérés se trouvent en position forte car nécessaire à toute majorité. Il se pourrait même  que les seules majorités possibles soient des majorités inter-partisanes au cas par cas.

Cette semaine la Cour Suprême a pris en main un des cas en suspens de découpage électoral conflictuel. Il en reste d’autre à juger avant l’échéance à plusieurs niveaux de l’appareil judiciaire. Ce cas est doublement intéressant, pour son résultat et pour ses effets induits. Il concerne un découpage réalisé par les Démocrates à leur avantage. L’ironie de l’affaire est que si les Démocrates sont jugés coupables dans cette affaire la Cour établira une jurisprudence qui ensuite défavorisera les Républicains dans les plus nombreux cas encore à juger.

La fébrilité des Républicains est visible. Le gouverneur du Wisconsin -où va se jouer l’élection du « speaker » (chef de la majorité et président de fait de la Chambre des Représentants) Paul Ryan- a voulu refuser de tenir une élection partielle à 6 mois des élections de Novembre au prétexte d’économies. Il a finalement du se plier  à la lettre de la loi et organise une élection risquée qui au-delà de son résultat pourrait continuer à alimenter l’idée de la cuisante défaite à venir.

Une semaine à Capitol Hill – Les partis, les votes, le reste.

Deux semaines de vacances parlementaires laissent le champ libre à Donald Trump et aux autres. Le sous-directeur du FBI limogée par Jeff Sessions a lancé une campagne de financement participatif pour financer sa défense. On peut être étonné qu’un cadre supérieur de l’administration, connu pour ne pas être dans le besoin et faire partie de la bonne société en vienne à faire appel au public de cette manière.

La Maison-Blanche – Super Donald et ses copains.

Après avoir engagé John Bolton comme Conseiller à la Sécurité Nationale, ce qui laisse prévoir la dénonciation prochaine de l’accord sur le nucléaire iranien, Donald Trump a remplacé le secrétaire d’état aux Anciens Combattants   (Veterans Affairs) par son médecin personnel le vice-amiral Ronny L. Jackson (encore un militaire). Cela prépare-t-il une privatisation de ce service qui assure les prestations de santé aux anciens militaires ?

Les affaires – Petit Donald et sa famille.

La semaine n’a pas apporté de grande  nouvelle du côté de l’enquête sur l’ingérence russe. La Maison-Blanche a fini par adopter une position dans l’affaire « Stormy Daniels » : on nie tout. Il n’est pas certain que cela soit la meilleure option dans la mesure où le public est largement convaincu que les faits sont avérés. Nous touchons peut-être là la singularité de la présidence Trump. La vérité importe peu si les électeurs gardent leur foi dans le président.

 

A la semaine prochaine.

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