L’Ukraine est perdue. Les seules inconnues sont le nombre d’heures et le nombre de morts. Il ne nous reste que la durée pour panser les plaies et reconstruire la paix.
Je comprends qu’il est difficile de faire le deuil de nos amis pas encore massacrés par les hordes tsaristes. Mais rien ne peut à ce stade (01/03/2022) empêcher l’écrasement de la résistance ukrainienne. Après un premier loupé poutinien, un péché d’orgueil qui a surestimé sa capacité à faire peur à la fois aux ukrainiens et aux opinions occidentales. Les chefs d’état il est certain à raison de pouvoir les manœuvrer comme notre petit marquis vient d’en faire la preuve pratique.
Reconnaître la défaite des ukrainiens signifie reconnaître la nôtre. Défaite stratégique de long terme en même temps que défaite tactique sur les différents terrains campagne après campagne : Lybie, Géorgie, Ukraine 2014, Afrique occidentale et centrale. Faire ce pas revient à faire amende honorable et oblige à repenser notre modèle de pensée. La démocratie et l’universalisme ne seraient-ils plus les vendeurs universels d’influence?
Le réalisme oblige à reconnaître que dans les conditions actuelles Poutine a réussi à conquérir militairement l’Ukraine et que nous ne pourrons rien faire de sérieux conte cela. Tout au plus allons-nous tenter de sauver quelques miettes et quelques apparences, peut-être sauver la vie de Wolodymyr Zelenski et de sa famille. Dérisoire cadeau que le tsar pourrait accorder dans sa grande mansuétude.
Que pouvons-nous faire?
Inscrire l’Ukraine dans la colonne des pertes ne signifie pas cependant nous résigner. Mais il ne nous reste que le temps long. Celui de la reconstruction d’une paix qui passera obligatoirement par le retrait et la chute de l’équipe actuelle du Kremlin. Endormis dans nos certitudes, celles que nous a injecté le néolibéralisme, la conviction que le « doux commerce » devait résoudre tous les conflits et nous mener à la concorde universelle.
J’ai soixante-quatorze ans. Je n’ai plus l’espoir de passer à mes petits-enfants un monde plus apaisé que celui pour qui mes grands-pères ont vu leurs jeunesse massacrée par la première guerre mondiale.
Si nos dirigeants voulaient bien être réalistes sur la question énergétique avant d’être stupidement idéologiques à la manière trumpienne ils se hâteraient de remettre en activité l’accord sur le nucléaire iranien. Ce mouvement aujourd’hui pas facile pour la morgue de certains me semble être la premièe porte de sortie effective à relativement court terme. Les effets devraient en être multiples: amoindrir la dépendance aux hydrocarbures russes, distancer l’Iran de son partenaire russe et prendre les mollah au piège du développement et de la démocratie.
Et au-delà travailler jour après jour.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.