Avez-vous vu la tête de jean Castex Vendredi soir quand le gourou de l’Élysée lui a ordonné de venir annoncer au bon peuple les désirs du Prince et sa décision de non-confinement à l’encontre de ce que toutes les gazettes murmuraient depuis des jours? Le conseil de défense précipité n’a pas du être de tout repos.
Notre bon maire de province, exemple du bon sens et de la placidité rurale semblait bien fébrile et pressé d’en finir avec cette mission de porte-parole d’une décision qui semble-t-il n’avait pas sa préférence. Voulez-vos parier sur la durée de sa présence à Matignon?
Comme cela a été souligné par ailleurs la politique l’a emporté sur toute autre considération. Le petit marquis a choisi ce qui ressemble à un coup de poker. Est-ce vraiment si risqué? Dans l’état actuel de l’opinion et de la volatilité de l’épidémie il n’est pas certain qu’un faux pas de plus soit vraiment dommageable en vue de l’élection de 2022.
Le plus inquiétant n’est peut-être pas que la décision puisse être erronée et doive être infirmée la semaine prochaine. Quand à peu près tous les commentateurs soulignent à plaisir l’état moral ou mental déplorable des français et les inquiétudes croissantes des dirigeants absents ou indécis envoient les pires signaux.
La question de l’école en montre sans doute le plus évident exemple. La justification proclamée du maintien de leur ouverture tient en deux points. D’abord les élèves et les personnels seraient peu atteints par la maladie. D’autre part la fermeture serait une catastrophe pour le moral des enfants. Le premier point a pu être vrai lors de la première vague. Il semble maintenant douteux ou à tout le moins variable en fonction des endroits. Le second montre assez clairement la facilité à manipuler une information sensible. Il ne fait pas de doute pour moi que ce qui influe d’abord sur la manière qu’ont les enfants de vivre cette situation est la parole des adultes, en premier lieu des parents. J’ai récemment entendu Boris Cyrulnik expliquer cela à la télévision devant une Marina Carrère d’Encausse en mode bulldozer qui avait du mal à comprendre ce que son interlocuteur tentait tout en finesse de lui expliquer. Je ne suis pas un très grand fan de Boris Cyrulnik dans la popularité me semble être un exemple parfait d’autosatisfaction bobo-intellectuelle mais il a fait ce jour-là preuve d’une jolie intelligence et d’une belle opiniâtreté.
On sait bien que ce que redoute Macron dans la fermeture des écoles est le ralentissement de l’économie induit par les problèmes de gardes provoqués. En cantonnant le discours à la contagion dans les établissements il refuse de prendre en compte les mouvements de population et les risques de contamination associés au fait que les élèves se rendent dans les établissement d’enseignement.
On préfère nous répéter que les contaminations sont majoritairement domestiques pour justifier l’idée de faire sortir les gens de leurs foyers autant que cela peut servir à faire tourner la machine productive d’activité.
Un président qui se cache dans son bunker élyséens et ne comprend pas que le jour est venu de parler aux gens, même pour dire des banalités ou annoncer des décisions désagréables voire mauvaises peut-il sérieusement espérer?
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