Roald Amundsen, l’homme du pôle Sud. La course vers le pôle se déroula comme un grand drame scénarisé. L’équipe norvégienne, méthodique, systématique, mené par l’héritier du précurseur Nansen qui du reste a accepté de donner son légendaire bateau le Fram est en concurrence avec l’équipe anglaise mené par Robert Falcon Scott, membre de la bonne société britannique. Amundsen bat Scott de près d’un mois. Les anglais meurent tous sur le chemin du retour à quelques kilomètres du dépôt de vivres. Scott a tenu ses carnets jusqu’à la fin. Ils ont été retrouvés. Nous connaissons donc le détail de l’histoire.
Roland Huntford a publié les journaux des deux chefs d’expédition dans un livre passionnant (Race to the south pole). Il aligne les pages des deux protagonistes jour après jour et les commente. Le laconisme d’ Amundsen l’a contraint à compléter par le journal de son compère Bjaaland, encore moins prolixe. Pour l’anecdote, Bjaaland avait été choisi pour ses qualités sportives de grand skieur de fond alors que les critères habituels de choix faisaient la part belle aux compétences techniques et scientifiques.
Les norvégiens au pôle.

(photo domaine public US)
Les mêmes, en fait il manque celui qui photographie.
De gauche à droite Amundsen, Hanssen, Hassel et Wisting (photo par Bjaaland). Ils ne semblent pas frigorifiés.

(photo domaine public Project Gutenberg Literary Archive Foundation)
Les britanniques au pôle, le lendemain ils trouveront le drapeau norvégien qui prouve le passage antérieur d’Amundsen.
En haut Oates. Scott, Evans, assis Wilson (le médecin), Bowers, Ils sont tous là. Bowers a déclenché avec une ficelle.

(photo domaine public US, attribuée à Henry Bowers)
On raconte que Scott avait visité Nansen, le précurseur norvégien pour lui demander des conseils. A la question du moyen de déplacement en Antarctique l’ancien aurait répondu : « … des chiens, des chiens, des chiens, et encore des chiens ». Les britanniques n’ont jamais été convaincus de l’efficacité des chiens de traineau et n’en ont fait qu’à leur tête. Sans doute pas la seule raison de leur échec mais …
Les deux parcours.
(cliquer sur l'image pour agrandir)

Scott a suivi l’itinéraire emprunté par Shackleton quelques années auparavant mais est allé lui jusqu’au pôle. On constate la régularité et la fréquence des dépôts de vivres installés par les norvégiens. Ils ont eu la chance de trouver assez facilement des passages dans la chaine de montagnes qu’ils ne connaissaient pas. Le passage des britanniques par le glacier Beardsmore avait été plusieurs fois reconnu (Scott et Shackleton).
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