Il a fallu bien des années à mon grand-père pour parler à son fils de la fraternisation avec les soldats allemands de la tranchée d’en face lors du Noël 1914. Et bien des années à mon père pour m’en parler. Je ne connais aucun détail. Mon grand-père n’était pas du genre bavard.
Dans un remarquable billet Danny Sjursen rappelle cet épisode pour évoquer ses propres souvenirs de la guerre en Afghanistan. Persuadé qu’il avait plus en commun entre ses soldats et les mercenaires talibans qu’avec les généraux étoilés aux yeux rivés sur leur carrière au Pentagone.
En France nosu avons beaucoup entendu parler de « trêve de Noël » ces derniers jours. Serions-nous en guerre?
Oui, une guerre sociale. une guerre sans fusils, sans bombardements, sans gaz mais peut-être plus meurtrière à long terme. Où serait donc la trêve de Noël?
Certains voudraient nous faire croire qu’elle se trouverait dans la reddition en rase campagne de ceux qui se battent. Ne serait-elle pas comme en 1914 dans la fraternisation entre des gens qui sans se connaître font partie du même camp et que les élites qui se connaissent bien sans se combattre voudraient voir s’affronter?
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