Les États-Unis d’Amérique viennent de lancer une offensive anti-iranienne dont on ne sait pas trop qui l’a décidé. Entre Donald Trump et son conseiller faucon John Bolton font leurs annonces sans que l’on puisse savoir qui prend les décisions. On connait le caractère du président capable de lancer une éruption qu’il veut faire passer pour l’expression de sa supérieure intelligence. La seule technique de « négociation » qu’il ait jamais affirmée consiste en l’effet de surprise en étant en position de force. Bolton de son côté a probablement une conception des relations internationales qui revient à une guerre permanente pour assurer la supériorité du pays et interdire la mise en place  de régime qui ne supposés hostiles ou culturellement trop différents de la norme occidentale.

Le déplacement des forces navales vers le Moyen-Orient et le Golfe Persique était programmé de longue date et les déclarations de Bolton associées au voyage de Pompeo à Bagdad constituent donc un nouvel élément qui fait suite aux nouvelles sanctions annoncées précédemment. Tout cela semble constituer malgré tout un effort organisé pour accélérer la révolte du peuple iranien et provoquer le changement de régime à Téhéran tant espéré à Washington.

Et aujourd’hui la réponse iranienne semble des plus sensées. Le pays annonce se retirer partiellement des obligations de l’accord sur le nucléaire dont Donald Trump s’est retiré il y a 1 an mais avec une échéance de deux mois avant la reprise de l’enrichissement de l’uranium qui serait le signe définitif de la rupture. La condition explicitement exprimée de la non-reprise de l’enrichissement est que les tiers, les autres pays signataires de l’accord, dont la France, prennent enfin leurs responsabilités et, comme ils l’avaient promis, mettent en place les mesures permettant de contourner les incroyables sanctions que se permettent les États-Unis d’Amérique à l’égard de tout ce qui ne leur plait pas.

Il nous appartient donc, maintenant que nous sommes mis au pied du mur, de choisir le camp des brutes impériales ou le camp d’un futur ouvert. Quelle voie prendra notre président? La ministre de la Défense a déjà laissé entendre qu’il n’était pas question de ne pas se coucher devant l’ogre nord-américain.

Nous ne construirons pas un nouvel ordre mondial pacifié sur ces bases.