Les très jeunes, moins de cinquante ans, ne peuvent pas savoir qui était Lew Soloff qui vient de partir. Le groupe Blood, Sweat and Tears, atypique dans le monde du rock de la fin des années soixante signe pour moi ces années-là. Évidemment pas autant que les Beatles un peu plus tôt ou aussi durablement que John Mayall ou les Animals le feront du côté blues.
Ceux qui ne connaitraient pas l’anecdote dont le groupe tire son nom peuvent chercher Winston Churchill sur Wikipedia.
Ce groupe a vu passer beaucoup de gens et a servi d’incubateur ou de couveuse à quelques noms devenus célèbres : Randy Brecker, Jaco Pastorius, Chaka Kahn.
La première période m’a fait vibrer. Le groupe a été créé en 1968. La formule étrange à première vue d’un style mixte entre pop, rock, jazz et blues marquée par la présence des cuivres et par la voix du chanteur David Clayton Thomas venu du classique aurait pu être appelée jazz-rock ou fusion mais ce n’était sans doute pas encore l’heure. Par contre la magie qui a fait prospérer l’aventure ne peux tenir qu’aux personnalités qui l’ont lancée (et à l’ambiance d’une époque créative). Pas très étonnant quand on trouve à l’origine Al Kooper, l’homme qui a consacré sa carrière à inventer des aventures musicales. On le trouve aussi à la création de Lynyrd-Skynyrd , groupe de gros rock du Sud mais non sudiste au sens politique raciste aux antipodes musicaux de Blood,Sweat and Tears.
Lew Soloff faisait partie des créateurs du groupe. Il jouait principalement de la trompette et représentait le versant jazz du groupe.
Le disque éponyme, qui n’est pas le premier et a été enregistré après le départ d’Al Kooper, décidément spécialiste de l’abandon des bons plans qui marchent, commence et se termine par des morceaux étonnants « Variations on a Theme By Erik Satie » (Trois gymnopédies). Le premier album comprend une version subtile du « Morning Glory » de Tim Buckley, chanson magnifique mais pas facile car marquée par toute l’arrogance intellectuello-poétique de l’auteur.
Je dois vraiment me faire à l’idée que ma jeunesse fout le camp.
http://www.bloodsweatandtears.com/
http://en.wikipedia.org/wiki/Al_Kooper
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