La démission surprise de Nikki Haley l’ambassadrice de Donald Trump, et des États-Unis d’Amérique, aux Nations-Unies a permis de faire quelques gros titres inattendus. Le petit refrain des « adultes dans la pièce qui quittent la navire un à un  » a été relativement  peu joué et la plupart des commentaires restaient interrogatifs comme celui de Josh Marshall qui cherche encore les réponses. Certains comme Occupy Democrats qui ne fait généralement pas dans la dentelle quitte à prendre des risques avec la vraisemblance ont même cru déceler un soupçon de menace de corruption.

Après Murkowski, Flake et Kasich serait-ce encore une aspirante à l’après-Trump, et une bien plus attendue et plus crédible qui se place pour la grande course à venir? Nikki Haley a ce positionnement intéressant d’avoir servi fidèlement sous Donald Trump, à un poste exposé, et de n’être que relativement alignée sur les positions du président. Si bien que l’on peut s’attendre à tout. Il est peu probable qu’elle soit destinée à un poste clé de l’administration Trump car elle ne pourrait guère le servir mieux ailleurs. Viser la vice-présidence de la seconde candidature Trump n’est pas plus crédible pour une femme dont on connait l’ambition démesurée. Elle a annoncé son soutien à Trump pur la campagne de 2020, figure imposée qui n’engage à rien si le président devait être empêché d’une manière ou d’une autre.

Tout le monde pense qu’elle va tenter de se présenter dans la foulée en son nom en 2024 mais sera en réserve pour l’année prochaine au cas où. Si le cas se présente elle sera une candidate idéale de son camp pour assurer la transition post-Trump. Sa démission pourrait bien être un événement majeur dont la signification se dévoilera en temps utile. Sortant du jeu maintenant elle ne sera pas associée à la défaite probable des élections de Novembre et à l’instabilité qui s’en suivra. Elle a su maintenir une image de droite assez belliciste pour plaire à la plus grande partie de l’électorat trumpiste tout en  marquant sa différence.  Un passé de gouverneur est en général un bon point de départ pour une carrière présidentielle car il apporte l’image d’une sorte de président en réduction au niveau d’un état. Ajoutons une expérience internationale comme ambassadrice de Trump à l’ONU. Le profil se précise.
Et plus encore présenter une femme serait sans doute difficile à avaler pour la brochette de vieux mâles blancs du Parti Républicain tels que nous les avons vus s’exposer au Sénat lors des auditions il y a deux semaines. Mais elle pourrait par contre en tirer des arguments de modernité et contrer la réputation pourtant bien méritée de misogynie de son parti et neutraliser l’avantage d’une Elizabeth Warren ou d’une Kamala Harris. Elle a même la particularité assez rare chez les Républicains d’être issue de l’immigration indienne (sikh).

Sauf accident nous avons là une candidate certaine à une de deux prochaines élections présidentielles. Le plus difficile pour elle sera peut-être de convaincre son propre camp.

 

Comme d’habitude mes liens de travail.

https://thehill.com/blogs/blog-briefing-room/news/410539-axios-nikki-haley-resigns-from-role-in-trump-admin
https://talkingpointsmemo.com/edblog/still-zero-answers
https://www.vox.com/2018/10/9/17955418/nikki-haley-resign-trump-un
https://www.alternet.org/news-amp-politics/nikki-haley-resigns-un-ambassador

https://www.theatlantic.com/politics/archive/2018/10/nikki-haleys-resignation-remarks-president-trump/572512/

http://www.businessinsider.fr/us/nikki-haley-resign-investigation-flights-free-private-jets-2018-10?utm_source=twitter&utm_medium=referral&utm_content=topbar&utm_term=mobile&referrer=twitter//