Le président turc a fait savamment monter les enchères à propos de l’assassinat de Jamal Khashoggi dans le consulat turc d’Istanbul avec l’annonce de son intervention personnelle au Parlement turc. Ce matin s’il a en effet affirmé la responsabilité des saoudiens dans l’assassinat il n’a pas fait publier de nouveau document. Au contraire il a redit sa confiance dans le roi Salman. Il a confirmé être en relation avec lui. Peut-être le choix de la date de l’intervention, le jour du début du forum « Davos dans le désert » sur lequel comptaient les saoudiens pour redorer leur image a-t-il compté dans la décision du président turc soucieux de ne pas laisser le champ libre à la propagande saoudienne. On peut noter que Mohamed ben Salman n’était pas présent à l’ouverture du forum alors qu’il s’agit de son bébé.

Cette intervention en demi-teinte pourrait bien confirmer que des tractations sont en cours entre les deux états. Le parrain américain de l’Arabie Saoudite doit suivre cela de très près. Quelle que soit la légalité, douteuse au regard des conventions internationales, des enregistrements dont disposeraient les autorités turques (et probablement les services de renseignements U.S.) leur publication éventuellement limitée deviendra indispensable. Leur existence n’est plus vraiment mise en doute. Elles confirmeront la réalité de l’assassinat, pas la responsabilité politique de MbS et en outre poseront une nouvelle question juridico-politique. Quelle valeur accorder à des preuves évidentes en même temps qu’évidemment contraires au droit (international)?

A suivre.