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Un peu de tout

Tag: IRAN

Iran, et si Trump était en train de gagner?

Personne, ni les iraniens, ni Donald Trump, ni son administration ou ses bellicistes adjoints (Pompeo-Bolton) n’a maitrisé le déroulement des événements récents autour du détroit d’Ormuz. Les provocations des uns ont répondu aux provocations des autres et le monde entier frappé de stupeur et engoncé dans la peur de l’explosion a perdu une bonne partie de ses capacités d’analyse.

Reprenons notre calme et revenons sereinement, si cela est possible, sur la chronologie.

Le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien

Il y a un an  Donald Trump met en œuvre un des éléments saillants de son programme. Après être sortie de l’accord de Paris sur le  climat il dénonce l’accord sur le nucléaire iranien. Il est difficile de dire si la séquence des deux opérations était organisée mais elle présente au moins l’apparence de l’habileté tactique. Ayant constaté que la réaction des états, en particulier des alliés européens des États-Unis d’Amérique impliqués dans l’accord sur le nucléaire iranien était restée des plus mesurée et n’avait jamais dépassé le niveau des proclamations il devenait possible de passer à une action plus délicate car elle met potentiellement en jeu la paix mondiale. Donald Trump a fait d’une pierre deux coup avec l’accord de Paris. Il a testé la réaction diplomatique de la communauté internationale d’une part. Il a par ailleurs fait entrer dans l’opinion mondiale et nationale sa crédibilité en tant que briseur de traités.

En fin d’année 2018, conformément aux engagements pris il met en œuvre les sanctions cohérentes avec sa décision et commence donc à mettre à genoux l’économie iranienne. Ce délai entre l’annonce initiale et la réalisation effective a permis à la lâcheté de tous les autres signataires de l’accord sur le nucléaire de se dissimuler derrière leurs déclarations solennelles . Alors que les déclarations du printemps exprimaient la volonté de sauver l’accord on attend toujours les actes, en particulier des partenaires européens. L’hypothèse avancée par quelques uns de créer un système d »échanges internationaux indépendant du dollar qui aurait pu techniquement permettre d’envisager la préservation d’une partie du commerce avec l’Iran a fait long feu. Seul demeure le projet chinois antérieur et indépendant de la crise iranienne. Il ne bougera sans doute pas tant que la phase actuelle de « guerre commerciale et négociations » entre Chine et États-Unis d’Amérique ne sera pas terminée. Si la situation actuelle devait évoluer vers un affrontement militaire, quelle que soit sa forme et les protagonistes impliqués, la responsabilité des dirigeants européens serait maximale.  Israël reste disponible, et probablement volontaire, pour servir d’opérateur des basse œuvres contre l’Iran.

J’ai déjà écrit plusieurs fois ici et ailleurs ce que je pense de la douteuse  moralité d’un accord par lequel les puissances détentrices de l’armement nucléaires se donnent le droit d’interdire à une autre de faire la même chose. Mais on peut considérer malgré tout que l’accord représentait un pas en avant dans la stabilisation du monde et la baisse des tensions. Son démantèlement par une partie signataire majeure, et qui plus est pour des raisons essentiellement de politique intérieure, accroit les dangers et rend éminemment instable  une région du monde déjà fragile et minée par des conflits multiples.

Deux camps divisés.

Aucun des deux camps n’est homogène mais comme toujours dans ce genre de situation les extrêmes d’un bord excitent ceux d’en face et ils se renforcent mutuellement.

La conjoncture accroit l’instabilité des deux côtés. L’impact effectif des sanctions sur l’économie iranienne a frappé la vie quotidienne du peuple et raidi les positions. Le lancement anticipé de la campagne électorale américaine oblige Donald Trump a marquer sa différence.

Le camp iranien jusqu’à présent a joué sur l’hypothèse que Donald Trump ne veut pas aller jusqu’à une entrée en guerre et qu’il n’y a pas politiquement intérêt. Les provocations des dernières semaines, y compris peut-être les attaques de pétroliers dont il est difficile de dire qui les a réalisées, reposaient sur cette hypothèse et cherchaient peut-être à tester la limite du possible.

La présence dans l’administration trumpienne de faucons notoires, bien  (trop?) en vue pourrait fausser notre vision des choses. Il est certain que John Bolton et Mike Pompeo n’ont pas renoncé pour le premier à provoquer à court terme l’amorce d’un changement de régime en Iran et pour le second une campagne militaire d’affaiblissement du régime. Leur réel pouvoir de persuader leur président ou de faire déclencher des opérations militaires par le Pentagone reste à démontrer. L’absence actuelle de titulaire du poste de ministre de la Défense ne peut que libérer  Donald Trump. Bien sûr la proverbiale instabilité  de celui qui a théorisé l’effet de surprise comme la plus grande habilité politique  peut déboucher sur à peu près n’importe quoi. Mais pour l’instant et en tenant compte de la rhétorique et des idiosyncrasies proprement trumpiennes les choses semblent plutôt sous contrôle.

Les événements récents.

Après les assez étonnantes attaques de navires dans les parages de la sortie du Golfe Persique -il se trouve que je suis déjà passé par là et que je me souviens de ce passage particulièrement propice aux incidents de toutes sortes-  une instance de l’appareil d’état iranien a pris la décision de tirer sur un drone de surveillance U.S. Peu de gens on pris la peine de préciser qu’il ne s’agit pas du drone de votre petit neveu acheté 5O euros au coin de la rue mais d’un engin massif bourré de systèmes électroniques qui a couté plus de 100 millions de dollars au Pentagone.

Le plus remarquable de l’affaire vient alors. Après avoir fait les gros yeux Donald Trump a fait savoir qu’il allait réagir fortement. La nouvelle a ensuite fuité par le New-York Times qu’une frappe ordonnée par le président avait été annulée avant la fin de son exécution. Donald Trump et ensuite repris la main et expliqué en plusieurs temps :

-qu’il avait voulu éviter de tuer une centaine de personnes représailles à la perte d’un engin non-piloté,

-que la prochaine fois ce serait la punition serait double,

-que ce serait la destruction comme jamais vue,

-qu’il était prêt à rencontrer le Guide Suprême iranien « sans condition« .

Trump à la manœuvre.

Et tout le monde d’avaler sans coup férir la fable de la frappe annulée en cours de route alors que les avions avaient déjà décollés ou que les missiles étaient prêts à partir. Pendant que ses alliés nationaux et étrangers s’affolent Donald Trump trace sa route.

Cela ne semble pas très sérieux. Il est bien plus cohérent, et plus « trumpien » de lire tout ceci comme une mise en scène. La fable de la frappe annulée est trop belle.  On la comprend beaucoup mieux si l’on comprend que c’est du théâtre du début à la fin.

La pression est quand même maintenue sur l’Iran par la guerre informatique, la pression israélienne la menace verbale de destruction « jamais vue » et de nouvelles sanctions.

Le message passé par l’ensemble de la séquence est parfaitement clair.  Donald Trump en campagne pour sa ré-élection. Il est mis en difficulté par des sondages calamiteux qui risquent de lui faire perdre le soutien d’une partie des Républicains. Leur candidat pourrait perdre des états traditionnellement acquis au GOP  (Texas, Géorgie,…). Or le destin du Parti Républicain et celui de Donald Trump sont indissolublement liés dans la séquence politique  présente. L’aventure militaire ferait de plus sombrer l’embellie économique dont il sont si fiers même s’ils n’en sont pas responsables. Certain de sa supériorité Donald Trump a donc repris la main et tente de refaire le coup de la Corée du Nord. Le pouvoir iranien n’est pas aussi monolithique que la dictature des Kim mais est-il impossible qu’il y ait des oreilles réceptives à la proposition trumpienne de resigner un accord sur le nucléaire. Les toutes dernières déclarations de Donald Trump laissent même supposer que comme pour l’accord de libre-échange nord américain un toilettage cosmétique pourrait suffire. Il conviendrait aussi de ménager les conditions pour que les iraniens ne perdent pas la face dans le tour de passe-passe. Le besoin frénétique de gagner du Donald rencontre peut-être là un obstacle notable. Sur les questions internationales l’opposition Démocrate est assez frileuse quand il s’agit d’aller au-delà de la simple dénonciation du bellicisme.

Supposons que l’opération fonctionne et que Donald Trump double tout le monde en signant un autre accord de pur trompe l’œil avec les iraniens. Il a même réussi à tromper Jimmy Carter sur ses bonnes intentions. Personne n’oserait aller contre un effort de paix. Il aurait sans doute fait un grand pas vers sa ré-élection. Il est difficile de l’exclure.

 

 

Des liens de travail sur le sujet.

08/06/2019

https://www.commondreams.org/news/2019/06/08/trump-signals-support-israels-proposed-west-bank-annexation-lawmakers-and-rights

15/06/2019

https://www.theguardian.com/world/2019/jun/15/iran-oil-tanker-attacks-us-uk

https://thehill.com/policy/cybersecurity/448732-us-ramping-up-digital-attacks-on-russias-power-grid-report

https://thinkprogress.org/trump-ramps-up-campaign-against-iran-putting-us-on-collision-course-in-tense-region-e3266a40b462/

https://www.theguardian.com/world/2019/jun/14/us-accuses-iran-of-detaining-crew-after-oil-tanker-attack //Le 14/06 le ministre des A.F. britannique obtempère à l’unjonction trumpienne.

https://truthout.org/articles/dont-accept-the-new-normal-keep-outrage-alive/

https://truthout.org/articles/bolton-and-pompeo-are-trying-to-start-another-forever-war/

https://truthout.org/video/us-rushes-to-blame-iran-for-tanker-attacks-as-world-pushes-for-diplomacy/

16/06/2019

https://www.theguardian.com/world/2019/jun/16/iran-tanker-attacks-saudi-crown-prince-wont-hesitate-to-deal-with-any-threat //Et la partition se déroule jouée par les duettistes DJT-MBS
https://thinkprogress.org/usual-suspects-beat-iran-war-drums-on-sunday-shows-34524829fd20/ //L’insistance même de tous les faucons habituels rend les attaques de plus en plus suspectes.

https://www.npr.org/2019/06/16/733228551/pompeo-says-there-s-no-doubt-iran-attacked-two-tankers

17/06/2019

https://www.npr.org/2019/06/17/733327050/iran-says-it-will-exceed-nuclear-deals-limit-on-uranium-in-10-days //La balle est maintenant dans la camp des européens. Que vont-ils faire? Se prosterner devant DJT évidemment.

https://www.truthdig.com/articles/iran-speeds-up-uranium-enrichment-as-mideast-tensions-mount/

18/06/2019

https://www.theguardian.com/us-news/2019/jun/17/us-to-send-1000-additional-troops-to-the-middle-east-citing-hostile-behavior

https://slate.com/news-and-politics/2019/06/shanahan-trump-hiring-pentagon-defense-secretary.html //Allons en guerre sans chef dans le poste de commandement. Merci Donald

20/06/2019

https://thinkprogress.org/media-outlets-lawmakers-us-violated-iran-nuclear-deal-5907a0e5743a/

https://www.npr.org/2019/06/20/734278683/iran-shoots-down-u-s-spy-drone-it-says-was-in-its-airspace //Trump prend ses précautions poue se donner toute latitude, y compris de ne pas répondre par la force même si sa tendance est de ne jamais laisser un coup sans réponse.
https://thehill.com/homenews/senate/449511-senate-votes-to-block-trumps-saudi-arms-sale //Une autre raison de la prudence de DJT peut-être?

https://www.vox.com/2019/6/20/18693371/trump-iran-war-mistake-drone-tweet

https://www.theatlantic.com/politics/archive/2019/06/centcoms-general-mckenzie-steers-trumps-iran-policy/592171/

21/06/2019

https://thehill.com/homenews/administration/449737-trump-speaks-with-saudi-crown-prince-after-calling-off-iran-strike

https://www.motherjones.com/politics/2019/06/lindsey-graham-says-us-will-inflict-severe-pain-in-iran/ //L’ivresse des puissants leur monte à la tête.

https://www.salon.com/2019/06/21/fox-friends-host-brian-kilmeade-after-trump-calls-off-iran-strike-it-makes-us-look-so-weak_partner/

https://truthout.org/articles/iran-had-the-legal-right-to-shoot-down-us-spy-drone/

22/06/2019

https://thehill.com/policy/defense/449821-pentagon-launched-secret-digital-strike-on-iranian-spy-group-report

https://www.alternet.org/2019/06/trumps-far-fetched-claims-about-his-iran-decision-are-already-crumbling/

https://thehill.com/homenews/administration/449845-trump-iran-very-wise-not-to-shoot-down-manned-plane //Donc les drones on peut…
https://thehill.com/policy/defense/449821-pentagon-launched-secret-digital-strike-on-iranian-spy-group-report //La guerre numérique est déjà en cours.

https://abcnews.go.com/Politics/wireStory/iranian-hackers-wage-cyber-campaign-amid-tensions-us-63880558?cid=clicksource_4380645_null_hero_hed

https://thehill.com/homenews/administration/449862-trump-announces-new-sanctions-against-iran-as-tensions-escalate //Reprendre la main par les sanctions plutôt que par les bombardements.

23/06/2019

https://thehill.com/policy/international/449890-bolton-warns-iran-dont-mistake-us-prudence-for-weakness

https://thehill.com/homenews/administration/449876-trump-claims-media-got-it-wrong-on-iran-strike-i-never-called-the //Sait-il vraiment ce qu’il raconte?
https://www.vox.com/2019/6/23/18714327/iran-us-donald-trump-cyberattack-drone-strike //Une manière comme une autre d’aller vers la guerre ouverte pas après pas.
https://www.vox.com/policy-and-politics/2019/6/23/18693546/iran-donald-trump-meet-press-drone-strike-nuclear-deal-no-preconditions //Si DJT obtient un nouvel accord nucléaire il aura presque gagné sa réélection. Les iraniens peuvent-ils jouer cette carte?
https://www.salon.com/2019/06/23/israel-could-strike-first-as-tensions-with-iran-flare_partner/ //L’Iran n’est pas seul à avoir des intermédiaires dans la région.
https://www.salon.com/2019/06/23/trump-disses-john-bolton-if-it-was-up-to-him-hed-take-on-the-whole-world-at-one-time/ //Qui c’est le chef?

24/06/2019

https://www.npr.org/2019/06/23/735197531/bolton-defends-trumps-canceled-iran-strike-don-t-mistake-prudence-for-weakness

https://www.salon.com/2019/06/24/did-the-saudis-urge-trump-to-call-off-planned-strike-against-iran/ //Il est en effet facile à manoeuvrer mais que cherchent les saoudiens dans cette affaire? Ont-ils vraiment intérêt à la guerre? Ou simplement veulent-ils renfrocer leur positions quand le Congrès et la justice britannique s’opposent aux ventes d’armes?
https://www.salon.com/2019/06/24/no-war-with-iran-for-now-but-mike-pompeo-and-john-bolton-still-really-really-want-one/ //Les provocations verbales de Bolton mais surtout Pompeo encouragent l’agressivité des iraniens et leur intermédiaires.
https://www.salon.com/2019/06/23/bernie-sanders-scathingly-denounces-donald-trumps-iran-policy/ //La masse des grands têtes Démocrates est bien silencieuse. Hors quelques déclarations de principe très peu d’expression politique.
https://www.npr.org/2019/06/23/735253105/at-sunday-school-jimmy-carter-discusses-iran-says-peace-is-a-choice //DJT a un ou deux coups d’vance sur tout le monde dans cette affaire. Il arrive même à retourner cartr.

 

 

Matin calme en Corée, tempête en vue en Iran ?

On donnait H.R. McMaster, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump possiblement partant depuis quelques jours. Il est toujours là. Lieutenant général, stratège reconnu et respecté, ancien de la première guerre du Golfe il passe pour un des faucons raisonnés de Washington, en particulier focalisé sur le danger que représente l’Iran. Paradoxalement les généraux McMaster et James Mattis, le ministre de la Défense, sont apparus au cours de la première année de la présidence Trump comme des éléments modérateurs apportant sinon de la mesure du moins un peu de raison à la politique militaire. La parution récente de la Statégie Nationale de défense (NDS=National Defense Stategy) montre que les orientations de long terme demeurent interventionnistes, dans la logique d’un Donald Trump qui semble ne comprendre que la logique de la force armée et bien qu’il ait été élu sur un programme supposément différent.

Donald Trump a toujours présenté l’accord sur le nucléaire iranien comme un des plus mauvais traités jamais signés par son pays. On peut penser le contraire dans la mesure où il incarne une des rares tentatives de renverser la tendance dangereuse au Moyen-Orient en faisant d’un ennemi déclaré un futur allié comme l’expliquent Trita Parsi et Robert Scheer au cours de cet entretien.

Alors que la situation semble s’éclaircir en Corée, ce que Donald Trump pourrait faire valoir comme le succès de son attitude ferme et offensive,  la Maison-Blanche parait en difficultés avec les incertitudes de l’enquête de Robert Mueller et la polémique sur les droits de douanes. La question de l’Iran pourrait redevenir un vecteur d’unité nationale autour du président. La prochaine échéance de renouvellement périodique de l’accord iranien ne tombe qu’en Mai (12/05) mais la Conférence sur la Sécurité de Munich pourrait fournir l’occasion de la mise en place des décisions  de fait définitives. Les différentes parties occidentales signataires de l’accord vont s’y retrouver et devront se mettre d’accord sur une attitude commune.

Le ministre des Affaires Étrangères, Rex Tillerson a pu formuler dans un memorandum aux européens les souhaits des Etats-Unis d’Amérique de manière plus diplomatiques que ne l’aurait fait McMaster. Les trois demandes de base qu’il demande à ses partenaires européens d’approuver sont :

  • L’intégration des missiles balistiques dans l’accord,
  • Des extensions considérables des inspections, inopinées sur toutes les installations militaires iraniennes,
  • L’extension indéfinie dans le temps de l’interdiction de l’enrichissement de l’uranium à l’Iran.

Si ces conditions ne sont pas remplies alors Donald Trump dénoncera l’accord le 12 Mai.

Ces demandes sont évidemment formulées pour être inacceptables par les iraniens.

  • Le programme de missiles est essentiel à a sécurité du pays surtout au vu de l’agressivité d’Israël. On nous rejoue ici le psychodrame coréen et on tente de rendre illégitime le programme qui ne nous plait pas.
  • Les iraniens ont relativement facilement accepté un niveau d’inspection que beaucoup auraient rejeté comme intrusif. La demande ressort de la provocation.
  • La prolongation indéfinie de la contrainte n’a aucun sens. En 2030, à la fin de l’accord tel qu’il existe, le gouvernants actuels ne seront plus en place. La situation militaire, économique et technique aura largement évoluée sans que personne ne puisse prévoir comment.

L’attitude des européens devient donc le facteur clé. Peut-on s’attendre à ce qu’ils prennent le risque de défendre l’accord ? Évidemment pas. La faiblesse et le manque d’unité des partenaires européens ne risquent pas de s’améliorer sur un sujet aussi délicat.

La dénonciation ou la mise en sommeil de l’accord augmenteront l’incertitude dans la région où des acteurs de moins en moins contrôlables seront susceptibles de prendre de graves initiatives.
Israël se sentira d’autant plus libre d’agir, militairement, que le soutien de son parent américain lui est acquis de toutes façons et que son allié de fait dans la région depuis la déstabilisation provoquée par la destruction de l’Irak en 2003, l’Arabie Saoudite, sera ravie de l’aider au moins diplomatiquement. Dans la course à la domination régionale l’Arabie de Mohamed ben Salman ne peut que bien accueillir l’affaiblissement du principal rival.

Mais si la rupture de l’équilibre régional a déjà été acté depuis quinze ans une évolution de ce genre s’inscrit dans un contexte mondial’. Alors que la Russie affaiblie par le prix des principales ressources vendables (pétrole et gaz) est frappée par des santions économiques la Chine qui reste le premier consommateur d’énergie se prépare à lancer un marché du pétrole en yuans. L’organisation du monde que nous connaissons pourrait bien ainsi se transformer radicalement à terme. Dans un nouvel équilibre Est-Ouest un Iran répudié par l’Occident retrouverait sans doute un rôle essentiel de passeur.

Mes liens de travail :

https://www.truthdig.com/articles/trump-administration-commits-forever-war-iran-syria/

https://www.truthdig.com/articles/u-s-keeping-iran-enemy-audio/

https://www.salon.com/2018/03/04/team-trump-seems-bent-on-undoing-the-iran-deal-so-what-happens-next/

https://slate.com/news-and-politics/2018/01/trumps-generals-are-leading-him-into-hopeless-quagmires-in-afghanistan-and-syria.html

http://www.truth-out.org/news/item/43601-trump-s-national-defense-strategy-something-for-everyone-in-the-military-industrial-complex#15204341444891&action=collapse_widget&id=0&data=

https://fr.sputniknews.com/economie/201711121033851840-petrole-brut-contrats-terme-yuans-dollar/

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