Rarement on a vu plus belle opération de communication que celle que vient de nous offrir le petit de l’Elysée. Transformer ainsi une réunion mondiale de chefs d’états et de gouvernements en représentation à sa gloire montre la dangereuse étendue de son talent.
Ces réunions que l’on veut nous faire avaler comme utiles par leur caractère informel qui permettrait à la vérité des femmes et hommes de s’exprimer relèvent depuis leur création de l’art du spectacle. Qu’elles aient été créées sous Giscard d’Estaing, roi du simulacre, est du reste assez explicite. Je ne pense pas avoir cependant jamais vu un tel souci de la mise en scène, de l’ordonnancement au service d’un message politique bien structuré : la plus grande gloire du président français qui a bien appris les leçons de son ami venu des Etats-Unis d’Amérique.
La scénarisation.
–Un ordonnancement bien réfléchi ne laissait aucune place au hasard ou à l’improvisation avec un déferlement sur les écrans dès le début de la semaine a voulu nous tenir en haleine.
Samedi midi le président dans sa grande sollicitude explique au bon peuple incapabe de comprendre les enjeux ce qu’il doit comprendre de l’acction de son grand dirigeant.
-Dimanche le scénario s’orne d’une surprise censée symboliser l’insoumission au grand frère Donald avec la venue du ministre des affaires étrangères iranien venu faire trois petits tours et s’en aller. Mais le clous de la journée sans conteste ets la représentaion des premières dames drapées de leurs plus beaux atours venues faire du tourisme et goûter la gastronomie dans le village d’Espelette.La république n’ayant peur de rien le sommet a mobilisé l’hôtel de luxe de l’impératrice Eugénie, l’épouse de celui que Victor Hugo appelait Napoléen le Petit. Emmanuel le Grand avait déjà ouvert le dépliant touristique aux yeux d’un monde supposé ébahi avec la plage de Biarritz. Il le déploie ici dans toutes son ampleur.
Lundi,comme si la conférence de presse conjointe Trump-Macron ne suffisait pas la séquence se termine en apothéose avec la prestation présidentielle au journal télévisé du service public. Cette fois Emmanuel tu es peut-être allé un peu loin. Cela va finir par se voir. Mais tu ne peux sans doute rien refuser à Delphine Ernotte.
L’intoxication.
Comme beaucoup l’ont remarqué la communication Nous avons été inondés d’informations pas tant sur le sommet et ses enjeux que sur la sécurité et les mesures prises pour l’assurer. Comme si on voulait dramatiser à l’envie voire provoquer la violence des contestataires. Dans tous les cas le pouvoir sort gagnant. Soit des incidents significatifs se produisent et le discours sécuritaire et liberticide peut se déployer en grand. Soit il ne se passe rien et les Castagneurs de tous poils peuvent triompher.
Le contenu.
Iran
Rien n’est laissé au hasard. Emmanuel le Petit prend bien soin dans son intervention de Samedi de faire acte d’allégeance à Donald Trump sur cette question en ne soulignant que le danger, devenu depuis longtemps illusoire, de la bombe iranienne. J’ai déjà assez souvent dit le mal que je pense de l’accord sur le nucléaire iranien. Accord intrinsèquement impérialiste par lequel les pays le plus puissants et les plus riches disent aux autre qui ne possèdent pas d’armement nucléaire : « Faites ce que je vous dis, ne faites pas ce que je fais ». Si l’on ajoute les trois poids et quatre mesures utilisés pour juger des arsenaux nord-coréen, israélien, pakistanais, indien et autres l’incompréhension est assurée. Faut-il pour autant jeter cet accord aux oubliettes? Le réalisme oblige à répondre non. Et ce n’est pas en posant comme prémisse l’importance de la menace comme l’administration Trump que l’on avance dans la bonne direction. Depuis des mois les européens en général et la France en particulier prétendent œuvrer à la mise en place de solutions permettant aux iraniens de desserrer l’étau et de commercer à l’abri des sanctions. Chacun peut constater qu’il n’en est rien. Au bout du compte Donald Trump peut même laisser passer une vague concession verbale sir une rencontre avec le président iranien. L’expérience nord-coréenne et la dévaluation de sa parole suffisent à rendre cela totalement insignifiant.
Le climat.
Second sujet d’importance du sommet l’urgence climatique s’est concentrée dans la crise des incendies amazoniens. Bonne occasion d’éviter quelques avancée significative de long terme que ce soit en se concentrant sur les besoins immédiats et concrets. Joli tout d’escamotage. mais fallait-il réunir tous ces personnages de premier plan et toute cette pompe pur décider de mesures techniques?
La police.
Ajoutons l’étouffement policier inquiétant de toute capacité de manifestation sérieuse et le bilan sera complet.
Résultats.
Bravo Emmanuel pour la magistrale leçon de communication à défaut d’actes et de politique.
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