Les dernières semaines ont montré au monde entier la mise en œuvre de la politique de la politique migratoire de Donald Trump. Nous avons pu croire que les cris déchirant des enfants séparés de leurs parents et parqués dans des conditions douteuses allaient enfin mettre fin à cette sorte d’état de grâce larvé que connait le président. Les exagérations de certains medias qui ont ressorti des images d’enfants n’ayant rien à voir avec la situation à la frontière mexicaine ou la mise en scène trop habile de certaines images comme la couverture de Time se sont révélées très contre-productives. Quand on veut faire montre de moralité il convient d’être exemplaire et ne pas prêter le flanc à la critique.

Mais cela n’explique pas tout et surtout pas que la cote de popularité de Donald Trump ait enregistré une progression ces derniers jours. Ce sondage  n’est pas le fait d’une organisation particulièrement  trumpiste (comme le sont ceux de  Rasmussen). Les choses se sont passées comme si la politique de séparation des familles, d’inspiration clairement raciste, n’avait pas d’incidence sur la popularité du président. On peut se dire que sa base approuve et que les autres se sont déjà fait une opinion. Mais le décret censé interdire ces séparations a clairement eu un effet positif au-delà des soutiens habituels du président jusque dans les rangs des électeurs Démocrates. Assez curieusement les électeurs déclarés indépendants que l’on pourrait penser à la croisée des chemins entre les deux camps semblent moins sensibles à ce revirement de Donald Trump, plus réellement « indépendants ».

Voilà qui nous oblige à nous interroger sur notre compréhension de ces phénomènes.

Il est clair que l’opinion distingue l’appareil gouvernemental et l’homme Donald Trump, que les condamnations des actions du premier n’impactent pas nécessairement le second. Ou pas de la même manière. Ainsi Trump peut impunément demander une politique extrême à la frontière dont la culpabilité retombe sur son administration et retirer les honneurs de celui qui met fin au carnage par la signature mise en scène d’un décret dans le bureau ovale. Et plus encore il sait ou du moins perçoit que le système fonctionne ainsi.

A nous de réfléchir.