DOMINIC77

Un peu de tout

Tag: TRUMP (page 6 of 6)

Et après le « shutdown » ?

Le shutdown

L’épisode de la mise en chômage budgétaire du gouvernement des États-Unis d’Amérique n’aura donc guère duré plus qu’une fin de semaine. L’opinion générale, surtout dans les médias de gauche (iciici et ,  enregistre la séquence comme une capitulation des Démocrates. Capitulation orchestrée par Chuck Schumer, le leader Démocrate du Sénat, qui apparaît comme le grand perdant de l’opération dont il a voulu porter publiquement la direction. Se faire traiter de plus mauvais négociateur que Donald Trump n’est pas vraiment flatteur. Schumer ne pourra pas se faire pardonner sa plus grande faute : avoir proposé comme outil de marchandage à Donald Trump d’accepter de voter le financement du Mur de la frontière mexicaine. Les plus centristes (désolé, les plus à droite) des médias comme Mother Jones semblent même un peu embarrassés et se contentent de répercuter les protestations des groupes militants.

Les faits ont été rapportés par Mathieu Magnaudeix.

L’accord porte sur une prolongation temporaire du financement des administrations  jusqu’au 8 Février. Le risque d’un autre psychodrame, ou d’une vraie crise politique, n’est donc que reporté. Au passage les Démocrates ont la petite satisfaction d’avoir inscrit dans la loi le financement du programme d’assurance santé pour les enfants (CHIP) pour une durée de six ans mais personne n’y était vraiment opposé, d’autant plus que toutes les études montrent que c’est l’option la plus économique pour le budget fédéral. L’élément déterminant dont  se sert Schumer  pour justifier sa position est la promesse de son collègue Mitch McConnell, le leader Républicain de tenir un débat et un vote sur la question principale, celle des enfants d’immigrants dont le sort a été mis en balance par la décision de Donald Trump de suspendre la procédure de l’administration Obama (DACA*) qui leur permet d’étudier, de travailler et d’être naturalisés. L’accord de principe sur une solution de clémence semblait acquis jusqu’à ce que Donald Trump revienne sur ses positions antérieures lors de l’incroyable cirque mécanique il y a quelques jours. La direction des Démocrates a donc choisi de faire confiance à la parole d’un McDonnell pourtant coutumier des promesses non-tenues.

Cette apparente défaite des Démocrates pourrait bien être en fin de compte qu’un trompe-l’œil accentué par les rodomontades d’un Trump qui prépare son discours d’auto-célébration à Davos et ne peut imaginer qu’un piège se cache derrière une évidente victoire.

Le site FiveThirtyEight retient trois enseignements de l’épisode :

  • Les Démocrates évoluent vers un durcissement à gauche de leurs positions,
  • Les Républicains sont profondément divisés,
  • Les lignes de fractures autour des questions de race et d’immigration s’approfondissent.

Les Démocrates.

La primaire pour l’élection présidentielle de 2020 est visiblement lancée. A vrai dire elle l’est depuis la défaite de Clinton en 2016. L’irruption d’Oprah Winfrey il y a deux semaines n’était qu’une diversion bienvenue pour faire twitter Trump. La première à se lancer a été Kamala Harris avec son intervention à la marche des Femmes de Janvier 2017 à Washington. Elle a continué dans son rôle de Sénatrice avec une attitude pugnace lors des auditions sénatoriales. Comme les autres postulant dont aucun ne s’est déclaré à ce jour elle donne des indications de glissement à gauche (soutien de la proposition de Bernie Sanders sur l’assurance-santé) destinées à la base la plus active du parti. Il sera toujours temps de négocier plus tard des propositions dites réalistes. Fille d’une indienne tamoule et d’un noir jamaïcain elle présente le profil parfait pour la candidature.  Al Franken ayant été éliminé de la course pour cause harcèlement sexuel la voie est libre pour le renouvellement. les femmes et les noirs bénéficiant d’un avantage. Kirsten Gillibrand, sénatrice de New-York pas vraiment connue pour ses positions avancées s’est refait une image progressiste en surfant sur la vague post-Weinstein. Cory Booker, sénateur du New-Jersey ne manque pas une occasion de prendre  la parole mais il est bien difficile de passer après un aussi élégant félin que Barack Obama. La course est loin d’être terminée mais ceux qui prendront trop de retard risquent de le payer cher à l’arrivée. Le glissement global à gauche de la rhétorique Démocrate n’est guère contestable mais les acteurs qui tendent à occuper le devant de la scène restent malgré tout d’authentiques « centristes » qui semblent plutôt faire là montre d’opportunisme à plus d’un an du début de la campagne. Bernie Sanders reste l’homme politique le plus populaire du pays mais son âge lui interdit pratiquement de paraître comme un candidat crédible pour 2020.

Le « shutdown » a fait ressurgir les divisions internes du camp Démocrate.Cela est-il un handicap sérieux.? Cela dépendra d’abord de la suite. Le pari qui porte sur l’incapacité de Mitch McConnell à tenir la promesse qu’il a faite devant un parterre de Sénateurs pourrait bien être gagnant à tous les coups. Soit il ne tient pas sa promesse, se ridiculise et montre son camp comme une bande de menteurs racistes, soit il la tient et il fait éclater au grand jour les divisions et le racisme endémique des Républicains. Pour des Démocrates condamnés à jouer la carte communautaire (identity politics) aux prochaines élections les deux possibilités devraient être bénéficiaires.

Si les Démocrates ont cherché à négocier des propositions bi-partisanes avec des Républicains modérés ils ont par contre failli sur un point capital : ils n’ont pas avancé de proposition propre capable de montrer un choix marquant à l’opinion. Leur division peut les en avoir empêché et les avoir contraints à se contenter du théâtre parlementaire. Le décalage entre l’establishment Démocrate et la base militante pouvait difficilement apparaître plus clairement.

Les Démocrates sont condamnés à une attitude ferme dans les prochaines semaines pouvant aller jusqu’à provoquer un nouveau « shutdown ». Mais une première échéance donnera le ton. Dès son retour de Davos  (30/1/2018) Donald Trump doit prononcer son premier discours sur l’état de l’Union. Obligation constitutionnelle largement diffusée ce discours doit annoncer les objectifs législatifs de l’année. Il se doit d’y apparaître en leader qui réussit et qui  rassemble. Une campagne déterminée d’ici là pourrait-elle avoir un effet ?

Les Républicains.

Aux handicaps intrinsèques de la présidence Trump s’ajoutent de réelles divergences politiques internes même si elles se sont en partie estompées à la fin de l’année 2017 avec le vote de la réforme fiscale. Sur la question spécifiquement en jeu ces derniers jours, celle de l’immigration, la Maison-Blanche n’est pas très homogène. Il est clair que les plus hostiles à l’immigration, Stephen Miller et John Kelly, trouvent une oreille présidentielle bien disposée à les écouter. Mais leur plus gros problème est la division au sein des troupes parlementaires, avec un Sénat globalement plus modéré et une Chambre des Représentants clairement fracturée qui pourrait à l’avenir avoir besoin de voix Démocrates pour faire voter des  propositions de loi.
John Kelly passait jusqu’à présent pour être l’élément stabilisateur essentiel de la Maison-Blanche, celui qui a la confiance du président. Il a eu l’imprudence la semaine dernière de dire, en accord du reste  avec des déclarations récentes de son patron que les propos de campagne sur le Mur avaient été mal informés. Il n’es fallait pas plus pour se faire remettre en place. Et en parallèle quelques fuites laissaient entendre qu’Ivanka  chercherait un remplaçant à celui que l’on présente toujours comme le « vrai président ».

Donald Trump continue à jouer seul. Après la décision des Démocrates de voter la fin du « shutdown » il a reçu successivement des parlementaires Républicains parmi lesquels les plus acharnés comme Tom Cotton puis deux Sénateurs Démocrates soigneusement sélectionnés : Joe Manchin, sans doute le plus à droite et Doug Jones récemment élu dans un des états les plus racistes. La popularité de Donald Trump dans les sondages montrent des signes contradictoires. Après un plus bas à la mi-Décembre l’approbation du président remontait de manière continue. Mais l’observation des sondages de Rasmussen, réputé l’institut le plus favorable à Trump montre lui une tendance à la dégradation depuis deux semaines

La division de l’opinion, le racisme.

L’épisode nous révèle quelque chose de plus important et de plus grave qui n’est pas une surprise : la persistance  du racisme dans la société et le rôle qu’il joue en politique. Après des mois de débats contradictoires l’anniversaire de la prise de fonction de Donald Trump a été l’occasion de la publication de plusieurs articles qui reviennent sur les raisons de son élections. Un facteur commun se retrouve à peu près partout, le racisme a joué un rôle essentiel. Cent cinquante ans après la guerre dite de Sécession et soixante ans après la lutte des Droits Civiques la plaie suppure encore et s’est même envenimée avec la pression démographique ressentie par la population blanche et la monte des migrations internationales.

Le durcissement des positions sur la race et l’immigration va conforter la politique communautaire du Parti Démocrate aux dépens d’une orientation plus sociale et économique. Les politiciens vont voir dans l’alliance du parti avec les groupes de pression communautaire la plus facile voie vers le succès électoral.

 

Et pour nous rappeler que l’immigration divise le pays et que l’on déporte depuis des décennies :

https://www.youtube.com/watch?v=Ay4AEpEynuc&feature=youtu.be                                   Springsteen
https://www.youtube.com/watch?v=flkuZJ1did8&feature=youtu.be                                        highwaymen la plus claire
https://www.youtube.com/watch?v=1ihgkZTEXgA                                                                  Evidemment Pete
https://www.youtube.com/watch?v=rx-7C760fwg&feature=youtu.be                                      Judy Collins
https://www.youtube.com/watch?v=tGD1qanImq4&feature=youtu.be                                    Jimmy LaFave, tu nous manques Jimmy.
https://www.youtube.com/watch?v=Oq4HBgF8y3A&feature=youtu.be                                  et même Nana Mouskouri
https://www.youtube.com/watch?v=fCCgtRy5vYE                                                                  et Ani.

* DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals)  : Procédure de l’administration Obama qui permet à une population d’enfants d’immigrants de disposer d’un délai avant d’être soumise aux règles de l’immigration et de travailler ou étudier. Cette population (estimée à 700000 à 800000 personnes) est un sous-ensemble de celle qui est concernée par le DREAM Act (Development, Relief, and Education for Alien Minors Act) qui a été plusieurs fois discuté au Congrès mais jamais voté.

TaxCare, Mueller, Alabama, etc …

Pour Donald J. Trump les choses se compliquent. En apparence la situation tournait à son avantage mais l’enquête Mueller et l’élection en Alabama l’ont rappelé à la réalité et ont changé le rapport de forces au sein du camp Républicain.. Il se pourrait qu’il ait du mal à garder la main.

La réforme fiscale en bonne voie.

Les Républicains ont réussi a voter une loi de réforme fiscale au Sénat après l’avoir fait à la Chambre des Représentants. Il reste à la conférence des deux chambres de réaliser la synthèse en un seul texte qui puisse être voté par les deux assemblées et soumis à la signature du président des États-Unis d’Amérique. Les progrès de l’enquête sur l’intrusion russe ont accentué la pression sur les sénateurs qui ont mis les bouchées doubles pour voter aux petites heures (2h00) de la nuit de Vendredi dernier. Peu importe le détail des arrangements de dernières minute qui ont modifié le contenu de la loi pour acheter les derniers votes comme celui de Susan Collins. L’esprit de la loi n’a évidemment pas changé : une massive baisse des impôts pour les grandes sociétés et les familles riches, une très légère baisse pour certaines familles modestes et une grande incertitude sur l’avenir. Le déficit ne pourra que grossir avec cette baisse mais le limites sont bornées par des règles strictes. Il faudra donc couper ailleurs dans les dépenses pour payer ces baisses. Selon toute vraisemblance ce sont les programmes de financement de la santé qui vont supporter l’essentiel du poids. L’annulation de l’obligation individuelle d’assurance-santé a bien été incluse dans la réforme et devrait signer la fin effective de l’Obamacare dès la fin de l’année prochaine. Les inscriptions pour 2018 seront bientôt terminées et l’exercice 2018 devrait bon gré mal gré se dérouler comme prévu. Le vote de la réforme fiscale peut donc être interprété par Donald Trump et tout le camp Républicain comme la double victoire attendue depuis un an. Il ont étranglé la loi de Barack Obama sur l’assurance-santé et adopté la baisse d’impôt réclamée par les riches donateurs du Parti Républicain et applaudie des deux mains par tout ce que la droite compte de plus ou moins libertariens.
Kevin Drum de Mother Jones a résumé les conditions de cette réforme fiscale en un article et quatre illustrations parfaitement éclairantes qui montrent les évolutions sur les quarante dernières années. Il a ainsi fait pièce aux allégations des Républicains.

1-Les profits des grandes entreprises et les taux réels d’imposition des sociétés (pas les taux nominaux que très peu de sociétés paient réellement exprimés en pour-cents du PIB.

 

Corporate profits © Kevin Drum - Gabriel Zucman - FRED
Corporate profits © Kevin Drum – Gabriel Zucman – FRED

On constate que sur la période les profits sont multipliés par deux (2) net les taux de contribution divisés par deux (2).

2-Les dividendes distribués aux actionnaires.

 

Dividendes © Kevin Drum - Bureau of Economic Analysis - FRED
Dividendes © Kevin Drum – Bureau of Economic Analysis – FRED

Ceci prend d’autant plus de sens si on le compare aux courbes précédentes. Les profits doublés mais les dividendes multipliés par quatre (4).

3-Les taux d’imposition sur les bénéfices des sociétés comparés à ceux des autres pays développés.

Corporate taxes © OCDE
Corporate taxes © OCDE

Contrairement aux récriminations des Républicains et de Donald Trump en particulier les Etats-Unis d’Amérique sont parmi les pays qui taxent le moins leurs entreprises. Si le taux d’imposition a légèrement cru sur la période le différentiel avec les autres pays reste à peu près constant.

4-Enfin , cerise sur le gâteau de la démagogie, l’évolution du revenu médian des familles, autrement dit la fameuse classe moyenne que tous les parlementaires disent vouloir choyer.

Revenu médian © Mother Jones - Census Bureau
Revenu médian © Mother Jones – Census Bureau

Le revenu médian des famille augmente d’un royal 20% quand les dividendes sont quadruplés.

Une semaine de tractations et de faux coups de théâtre aura suffit aux Républicains pour affiner un accord qui va leur permettre de faire à Donald Trump le cadeau de Noël qu’il attend depuis son entrée en fonction : une vraie loi de droite à signer. Et pour que la fête soit complète ils font d’une pierre deux coups. L’abolition de l’obligation individuelle d’assurance santé a été intégrée dans la réforme. Ils abattent ainsi un des piliers de l’Obamacare. La période annuelle d’inscription pour la saison 2018 est maintenant terminée. Alors que les inscriptions se poursuivaient sur un rythme plus élevé que l’année précédente au final on devrait avoir moins d’inscriptions car Donald Trump a raccourci le délai. Les Républicains ont du renoncer par contre à intégrer dans la réforme l’abolition de l’obligation pour les employeurs de proposer des plans d’assurance qui couvrent les frais de contraception pour des raisons administratives. L’abolition de l’obligation amène un effet indirect de baisse des subventions pour les autres programmes comme Medicaid et donc pénalise encore plus ceux qui dépendent de ces programmes.

Il a fallu attendre le dernier jour, Vendredi 15 Décembre pour que les derniers résistants rendent les armes. Le fanatique anti-déficit Bob Corker qui avait voté contre le projet du Sénat a admis ne pas être en accord avec le résultat des négociations mais ne pas vouloir mettre en danger cette occasion. De même Marco Rubio,, sénateur de Floride qui avait été bien malmené par Donald Trump lors des primaires  Républicaines s’est livré à un baroud d’honneur pour faire relever le crédit d’impôt pour les enfants à charge. Il n’a obtenu qu’un aménagement marginal qui ne profite pas aux plus pauvres mais a réussi un assez joli coup de pub. Il n’a pas renoncé à être un recours post-Trump.

Ce qui est connu du contenu définitif très complexe de la loi présente des aspects contradictoires. Une des dispositions les moins connues se trouve dans le passage à une « territorialisation » de la taxation des bénéfices des sociétés qui encouragera à délocaliser. D’ailleurs Ford vient bien d’annoncer la fabrication de sa future voiture électrique au Mexique dans un superbe pied de nez à Trump qui s’est bien gardé d’en faire état. Les étudiants avancés ont aussi eu la chance d’échapper à l’imposition d’une partie de leurs revenus. Les mises au point de dernière minute ne changent pas évidemment l’esprit du texte qui reste une massive baisse d’impôts pour les plus riches. Les agriculteurs modestes ont voté majoritairement pour Trump mais ce sont bien les entrepreneurs agro-industriels qui vont profiter de la réforme. Les exploitations familiale seront touchées de plus par le renchérissement de l’assurance santé.

Les Démocrates peuvent très partiellement se consoler d’avoir enregistré une petite victoire. L’autorisation aux églises, souvent autoproclamées, de financer les politiques a été retirée.

La seule incertitude visible à propos du vote définitif de la réforme la semaine prochaine se trouve chez Susan Collins, la sénatrice du Maine qui avait voté contre l’abrogation de l’Obamacare, mais la majorité de 52 sénateurs garantit le succès aux Républicains. Il faudrait un concours de circonstances exceptionnelles pour qu’ils échouent. Même si John McCain n’est pas sorti de la clinique où il est soigné pour des effets secondaires de la thérapie de son cancer la loi passera.

L’élection en Alabama.

Les débats sur la réforme fiscale sont cependant passés au second plan après l’élection surprise du Démocrate Doug Jones Mardi 12 Décembre. Cette élection imperdable devenue l’exemple de l’échec Républicain a provoqué un déluge de commentaires et d’analyses.  Résultat de circonstances particulières cette élection aura plus d’importance par le choc qu’elle a provoqué dans les esprits que par sa signification politique. L’Alabama n’est pas devenu brusquement Démocrate.

On sait globalement que l’élection s’est jouée sur la participation. Non pas la participation globale qui a malgré tout été assez élevée mais sur la participation spécifique des divers groupes électoraux. Les électeurs Républicains ont se sont moins mobilisés et inversement pour les Démocrates. Les noirs, 30 % de l’électorat, et les femmes ont fait le plus gros de la différence avec 98 % des électrices noires votant pour Jones. Les jeunes ont de même penchés à 54 % pour le candidat Démocrate.

Les chrétiens évangéliques ont fortement attiré l’attention des commentateurs. Étant donné le fanatisme religieux proclamé par Roy Moore tout au long de sa carrière et qui lui a valu deux condamnations le comportement de ce groupe social méritait une analyse spécifique. Malheureusement les études statistiques et sondages électoraux étaient rares en Alabama du fait que l’état n’est pas politiquement concurrentiel. Les données dont on dispose montrent un frémissement de l’opinion de ces chrétiens mais surtout montrent que l’on ne sait pas grand-chose à leur sujet car les sondeurs se satisfont de la seule déclaration des sondés. On a tendance généralement à les considérer comme un groupe homogène ancré  à droite et arc-bouté sur des valeurs conservatrices classiques. Historiquement ils avaient disparus comme acteurs de la vie politique jusqu’ à ce que Carter puis Reagan les ramènent au centre du jeu et qu’ils consacrent l’emprise des Républicains sur le Sud. Ils représentent 44 % des électeurs de l’état et ont voté à  80 % pour Moore comme 68 % des électeurs blancs. L’élection s’est joué à environ 20000 voix de majorité pour Jones et 23000 voix pour les tiers candidats Républicains.  La population des évangéliques est assez mal connue et en général les sondeurs se contentent de la simple affirmation d’appartenance pour  definir un groupe ainsi auto-affirmé. Les 2 % d’évangéliques qui disent avoir voté pour un candidat tiers font presque la différence. Les analyses plus approfondies montrent une évolution sensible. Parmi ceux qui se définissent ainsi la moitié ne fréquente pas d’église. Les nouveaux évangéliques sont majoritairement noirs dans le Sud et contribuent à la dispersion électorale.  Mais le plus signifiant doit être le glissement idéologique qu’exprime l’élection. La communauté se fragmente de plus en plus racialement et politiquement et l’élection de Trump a accéléré ce mouvement. Même des chrétiens conservateurs ont été choqués par les positions de Roy Moore face aux accusations portées contre lui. Le comportement électoral et plus généralement politique des chrétiens constitue un des éléments à suivre dans les mois et années à venir.

L’élection de l’Alabama accentue le pression sur le Sénat avant le vote de la réforme fiscale. Contrairement aux élections régulière ce remplacement d’un sénateur nommé ministre prend effet dès la validation par les autorités. La majorité  Républicaine au Sénat sera donc réduite à 51 contre 49 dès les premiers jours de Janvier dès les formalités terminées. Doug Jones est plutôt un Démocrate de droite mais son mandat ne se termine qu’en 2020. Il a donc la liberté de prendre des positions éventuellement mal considérées par ses électeurs mais plus proches de la ligne de son parti pendant encore plus d’un an.

L’enthousiasme politique chez les Démocrates était déjà lisible dans le grand nombre de candidats qui se proposent pour concourir aux élections et leur facilité à lever des fonds. Cette victoire inespérée à un moment critique de la présidence Trump semble avoir encore renforcé cet élan. Mais l’effet au sein du Parti Démocrate pourrait être mitigé. La victoire portée par la population de couleur encourage à poursuivre la politique de la direction centriste qui consiste à chevaucher la vague démographique et attendre la victoire de la montée des minorités raciales  plutôt urbaines plus que d’une inflexion sociale du programme.

Du côté Républicain la victoire de Doug Jones a été comprise par certains comme un soulagement qui les affranchit de l’hypothèque que la présence à leurs côtés d’un extrémiste suspecté de harcèlement sexuel au Sénat aurait représentée.

A la date du 16 Décembre 2017 Roy Moore n’a toujours pas reconnu sa défaite et maintient la pression, embarrassant son propre camp.

L’enquête Mueller.

Après les mises en accusation de Manafort et Gates  les plaider-coupable de Papadopoulos et Flynn ont confirmé que le travail de l’équipe du procureur spécial poursuit son travail d’approche de l’équipe de campagne de Donald Trump. La fébrilité de la presse de droite qui cherche à monter en épingle tous les incidents le confirme. Elle réclame même maintenant le limogeage de Mueller sans hésitation. Et la rumeur ne cesse de monter. Les Démocrates ne se privent pas de battre le tambour car ils savent les dégâts politiques que cela produira dans l’opinion sur les Républicains à moins d’un an des élections de mi-mandat.

Le prochain  sur la liste des inculpés devrait être le gendre Jared Kushner. La nervosité du président va croissant et Trump sera de plus en plus difficile à contrôler. Paradoxalement les nouvelles pourraient être considérées comme plutôt bonnes par le camp Républicain. Les quelques nouvelles qui fuitent indiquent que l’enquête semble plutôt se concentrer sur les manœuvres d’obstruction à la justice de Donald Trump à partir de l’éviction de James Comey. Si la cible était plutôt sur les actions de la campagne avant l’élection nous entrerions dans un terrain inexploré. La Constitution ne prévoit pas clairement le cas d’annulation potentielle d’une élection présidentielle qui éliminerait les deux élus du ticket. Par contre la marche à suivre  en cas d’invalidation du président est claire : le vice-président prend la place. Cette seconde hypothèse soulagerait l’establishment Républicain qui ne manquera pas de la mettre en oeuvre dès que le soutien populaire à la personne de Donald Trump faiblira significativement. Cet affaiblissement n’est pas encore d’actualité même si la tendance semblait s’esquisser ces derniers jours. Et peut-être même plus si on en croit cet article. Les spectateurs de Fox News supposés largement trumpistes qui ne lui accorderait plus qu’in soutien très partiel.

La politique internationale.

Sans doute aiguillonné par la menace croissante de l’enquête de Robert Mueller Donald Trump  a d’abord été tenté de se lancer dans une fuite en avant qui l’a mené aux déclarations sur Jérusalem et le transfert de l’ambassade. Ces déclarations ne changent rien à la pratique immédiate et réaffirment simplement  les positions historiques de Washington. La provocation est retombée à plat et n’a pas causé d’actions spectaculaires dans les pays musulmans contre les intérêts des Etats-Unis d’Amérique. Il faut plutôt saluer les populations d’avoir laissé les provocations trumpiennes à leur médiocrité sans les récompenser d’un embrasement recherché.

Quelques jours après cet accès d’humeur trumpien il est en apparence étonnant d’entendre d’abord le ministre des affaires étrangères puis le président se déclarer prêts à entrer en négociations avec la Corée du Nord. La première déclaration par Rex Tillerson qui passe toujours pour être en délicatesse avec son patron a pu être interprétée comme l’expression définitive de leurs désaccord prélude à sa démission. Mais quand quelques jours plus tard Trump lui-même annonce la même chose après avoir conféré avec son ami Poutine on comprend qu’il s’est passé quelque chose et nous nous trouvons dans cette situation inattendue où le Congrès et le Parti Républicain se réunifie à l’offensive autour de la perspective du vote de la réforme fiscale alors que Donald Trump se fait mouton sur la scène internationale. Il est difficile de comprendre ce qui peut causer sa soudaine prudence. Peut-être la pression  croissante de l’enquête Mueller lui enjoint-elle de rassembler son camp afin de préparer la contre-offensive. Sans y accorder plus d’importance qu’il n’est nécessaire les rumeurs de dérive psychologique d’un Donald Trump qui passerait entre 4 et 8 heures devant ses émission de télévision favorites, celles qui parlent de lui, se sont amplifiées ces derniers jours.

Les perspectives électorales.

Avec une carte électorale très favorable au Sénat en 2018 et un charcutage des circonscriptions qui les met à l’abri des grosses surprises à la Chambre des Représentants le Parti Républicain n’a pas beaucoup à craindre des élections de mi-mandat. Leur plus gros problème aujourd’hui est Trump. Ils ont dans la poche la solution avec le remplaçant constitutionnel désigné Mike Pence. Il leur appartient de gérer la transition mais de leur point de vue il n’existe pas vraiment politiquement d’alternative. S’ils veulent éviter que leur président  pourrisse plus encore leur mandat ils devront s’en débarrasser. Ils en ont les moyens réglementaires avec le vingt-cinquième amendement et l' »impeachment ».

Quel surnom pour Macron ?

Quand ma belle-mère du haut de ses quatre-vingt-quinze  m’a parlé de « Macaron » je n’ai immédiatement compris de qui il s’agissait. J’ai trouvé cela un peu ridicule mais j’ai fini par l’adopter comme moyen d’exprimer la dérision que m’inspire cet improbable président.

Puis réfléchissant à la meilleure manière d’expliquer à les amis des Etats-Unis d’Amérique ce qu’est Emmanuel Macron comparer avec le président qu’il connaissent le mieux m’est apparu comme le moyen le plus direct.

La goutte d’eau finale a été apportée par le décidément inénarrable Castaner qui parle de mise en scène de sa démission par le général De Villiers. Je comprends que ce jeu de l’arroseur arrosé reste sur le cœur  de nos experts en communication qui auraient voulu réserver à leur metteur en scène en chef l’exclusivité de la direction du théâtre  politique.

Evidemment la différence des deux personnages saute aux yeux. Qu’y aurait-il de commun entre le grossier personnage extraverti de la Maison-Blanche et l’intellectuel réservé de l’Elysée ? On dirait une caricature de l’opposition culturelle franco-nord-américaine. De plus combien  dans les deux personnages de pose, de construction volontaire d’une image ? Donald Trump a récemment résumé leur attitude commune en rappelant combien Macron aime à lui tenir la main.

Ils partageraient donc plus que le premier regard ne laisse imaginer.

  • Un égo si énorme qu’il est impossible à mesurer,
  • Une conception personnelle du pouvoir qui ne s’inquiète pas outre mesure des limites de la bienséance ou de la légalité,
  • Une volonté affirmée de montrer leur indépendance, la différence de leurs prédécesseurs et  du modèle de leur fonction,
  • Une volonté de gouverner par le spectacle.

Chacun pratique le dernier point à sa manière. Macron fait dans la mise en scène, « jupitérienne, solennelle voire un peu vieille France alors que Trump joue au comédien de stand-up.

Les deux voudraient nous faire croire à leur caractère rebelle. Rappelez-vous Edouard Philippe parlant de sa nomination comme d’une transgression. Aller chercher un Premier  Ministre dans le vieux parti de la vieille droite. On ne peut en effet imaginer plus violemment transgressif. De la même manière l’affrontement de Donald Trump avec le politiquement correct alors qu’il constitue son cabinet en cherchant à Wall Street a tout du simulacre destiné à des supporters conquis.

Sous leurs vernis différents nos deux présidents partagent plus que ce qu’un regard superficiel nous ferait penser. Une conversation téléphonique entre mon épouse et ma fille m’a évité de me casser la tête pour trouver un surnom adéquat à notre cher président.

Bienvenue à Mini-Trump.

Et Trump repasse devant,… mais…

Et Donald Trump, poursuivant la remontée dans les sondages entamée depuis à peu près trois semaines, est repassé en tête dans le sondage Rasmussen de ce jour. Rasmussen présente habituellement un biais en faveur des Républicains mais la tendance a été continue ces derniers jours dans tous les sondages. L’écart de près de 10 points en faveur de Clinton au début Août, après les deux conventions, n’a pas cessé de se réduire pour arriver fin Août à cette situation qui laisse les experts dans l’expectative comme le montre cette table ronde de FiveThirtyEight. Les experts y sont très partagés sur l’interprétation des événements.

La glissade de Clinton.

Depuis le début du mois d’Août Clinton a perdu entre un et deux points par semaine dans plusieurs sondages pour finir virtuellement à égalité avant la farce mexicaine.

Barack Obama a initié le processus par une bévue dont il n’est pas coutumier lors des graves inondations de Louisiane. Il est resté en vacances et Clinton s’est contenté de propos de circonstance. La photo du Président en golfeur alors que les écrans montraient les gens aux prises avec les éléments a ouvert un boulevard pour Trump. Il a donc pu venir faire un show photographique devant un camion de dons aux sinistrés et apparaître comme à la fois un homme qui agit et un homme de compassion.

Par la suite il s’est contenté de faire profil bas et de profiter des occasions sur les deux principaux terrains de faiblesse de son adversaire : la Fondation Clinton et l’interminable affaire des e-mails de Clinton Secrétaire d’état.

Le FBI a révélé avoir pu récupérer 30000 courriels effacés du serveur privé des Clinton et les a communiqués au Congrès. Cette affaire restera jusqu’au jour de l’élection une épée de Damoclès au-dessus de la tête de Clinton. Après la publication des courriels Démocrates qui ont perturbé le début de la Convention de Philadelphie et provoqué la démission de la présidente du Parti Debbie Wasserman Schultz Julian Assange, qui est un ennemi juré des Clinton, a promis une révélation en Octobre que tout le monde pense être le résultat d’un autre piratage. Il a laissé entendre que cette révélation puisse donner un coup fatal à la candidature Clinton. A partir des courriels du serveur privé des Clinton Associated Press a pu annoncer que la moitié des personnes en contact avec Hillary Clinton sont des donateurs à la Fondation Clinton qui devient un autre boulet pour la candidate suspectée de s’en servir à des fins autres qu’humanitaires, en fait pour du trafic d’influence rémunéré. Bill Clinton a annoncé un début de retrait de la fondation au cas où Hillary serait élue. Il est probable qu’il devront aller plus loin pour convaincre l’opinion de leur bonne foi et du caractère inoffensif de leur fondation.

Si Trump n’a pas fait d’éclat durant le mois d’Août, conseillé sans doute par sa nouvelle équipe de campagne -Bannon, Conway, Ailes- il a quand même battu les estrades et sillonné le terrain alors que Clinton se montrait assez peu en public. Elle a préféré courir les réunions de donateurs et récolter de l’argent pour la campagne. Cette absence du terrain a donné lieu à une salve spécifique d’attaques sur sa santé, suspecte depuis son accident il y a quelques années. Sur ce terrain la réplique est venue assez vite. La déclaration du médecin de Trump sur son exceptionnelle santé est tellement extravagante qu’elle a suscité les interrogations voire la moquerie. Il y a même quelques indices qu’elle ait été rédigée par Trump lui-même. Le médecin a reconnu l’avoir écrite en cinq minutes alors qu’une voiture attendait au pied de l’immeuble. le langage et les invraisemblances qu’elle contient font douter qu’un médecin sain d’esprit puisse l’avoir écrite.

Trump se tenant tranquille trois semaines avait de quoi étonner. Les gazettes se mises à bruisser de la rumeur de son adoucissement sur la question centrale, l’immigration. Il quand même trouvé le temps de se défouler sur un de ses cibles favorites : Huma Abedin. Principale collaboratrice de Clinton, femme, indo-pakistanaise, élevée en Arabie saoudite et musulmane, Abedin concentre tout ce que Trump peut détester. Il ne prive donc pas de la décrire, avec toute la droite extrême, comme jihadiste en puissance, membre des Fréres Mulsulmans, et -la touche sexuelle étant indispensable au délires du Donald- la maitresse d’Hillary Clinton. Huma Abedin a le malheur d’être marié à un triste bouffon, Anthony Weiner, qui s’est plusieurs fois fait remarquer par ses incartades sexuelles. Après avoir du se démettre de ses fonctions politiques une dernière frasque en Août l’a contraint à la séparation d’avec son épouse.

Pendant ce temps Clinton, toute contente d’une relative débandade des élus Républicains effrayés malgré tout par leur candidat n’en finit pas de rechercher et recueillir des soutiens de politiciens ou de généraux de l’autre camp, tirant sa campagne toujours un peu plus à droite.

Ce mois passé a montré le plus désagréable, le plus malodorant -jusqu’ à présent-  et le moins politique de la campagne. Jusqu’à la farce mexicaine.

La farce mexicaine.

A l’étonnement général Trump annonce mardi 20 avoir accepté l’invitation du président mexicain à le visiter, invitation émise aux deux candidats. Alors que Trump semblait pencher vers un adoucissement de sa position sur l’immigration, et qu’il doit prononcer un discours « majeur » sur le sujet quelques heures plus tard, il semble y avoir là quelque logique. Trump profite d’une occasion inespérée de se donner une stature d’homme d’état avec qui le président d’une nation majeure du continent n’hésite pas à parler. Il se rend à Mexico le lendemain. Un coup de maître.

Le déroulement de l’entretien semble donner plus ou moins raison à cette opinion bien que Trump y apparaisse curieusement passif et discret. On sait que l’illusion ne dure pas plus de quelques  heures. Le premier à dégainer est le président mexicain Enrique Peña Nieto qui contredit Trump et affirme lui avoir dit que le Mexique ne paierait pas le mur frontière. Trump, excédé semble-t-il d’avoir été doublé -ce qui montre assez bien l’égocentrisme du personnage qui ne peut imaginer qu’on le roule- prononce le discours qu’il avait préparé et réaffirme ses positions extrêmes. Il tente même de préciser les modalités de mise en œuvre. Ces modalités ont été analysées. Elles impliquent d’augmenter le personnel de l’immigration et des gardes aux frontières de 5000 à 90000 personnes, les places en détention (avant déportation) de 34000 à 340000, les tribunaux des frontières de 58 à  1300, et les procureurs fédéraux spécialisés de 1400 à 32000. Le tout se montant à environ 500 milliards de dollars et devant nécessairement se dérouler sur vingt ans au moins.Le rapport qui donne ces chiffres émane du « American Action Forum », organisation conservaectrice. Par ailleurs le mur pose bien d’autres problèmes qui le rende improbable. La frontière est autant un trait d’union qu’une séparation. Elle est le siège d’échanges économiques très importants que le mur compromettrait. La pollution liée aux allers-retours quotidien n’a jamais été traitée. Une grande partie de la frontière, au Texas est constituée par la rivière Rio Grande sur laquelle un mur est écologiquement, humainement, industriellement et géographiquement très difficile à concevoir. Enfin, et ironiquement, là où le mur est matériellement possible il existe déjà.  Les choses sont donc claires. En vingt-quatre heures Trump est passé de maitre stratège et homme d’état  responsable à extrémiste de droite anti-immigration. Il a ressoudé son camp. Il est sans doute redevenu cohérent avec lui-même. Le plus grand perdant au regard de l’Histoire risque d’être Peña Nieto dont personne ne comprend ce qu’il a pu espérer de cette galère. Il faut dire qu’à 23% d’opinions favorables il ne peut guère que se tourner vers François Hollande pour ne pas être complètement ridicule.
Donald Trump a sans doute là perdu l’éltion tant il sera difficile de regagner dans sa clientèle directe les voix perdus chez les modérés. Il lui reste un chemin vers la victoire mal identifié par les sondages vu le caractère inédit de l’élection. Il passe par des états improbables mais qui évoluent comme la Pennsylvanie ou le Wisconsin.

Alors que tout semblait lui sourire, les sondages nationaux et, encore plus importants, les sondages dans les états bascules, alors que Clinton peinait à tirer ses propres casseroles il prend le virage définitif. Il ne peut plus changer d’orientation sans passer pour une girouette aux yeux de ses propres partisans. Les réactions n’ont pas tardées. Plusieurs  des membres du conseil pour les affaires hispaniques qu’il avait annoncé à grand bruit au début du mois ont démissionné. Certains sondages dans la communauté noire lui donne zéro pourcent. Il reste la possibilité d’un événement inattendu qui lui redonne la main : attentat sur le sol du pays, « révélation d’Octobre » ou autre coup dur dont Clinton ne pourrait pas se relever.

Mais Donald Trump n’a-t-il pas d’autres objectifs que la Présidence ? En plus ou à côté. La question est dans les esprits depuis longtemps. Dans le recrutement du Vice-Président il aurait affirmé que l’homme qu’il choisirait  aurait la main sur la politique intérieure et extérieure, autrement dit à peu près tout. Que pensait-il donc faire lui-même ?

Et après Donald ?

Donald Trump a préparé la suite des opérations, une suite en cohérence avec sa campagne et sa devise  « Make America Great Again » -qu’il est facile aujourd’hui de lire « Make America White Again »-. Depuis le mois d’Avril le groupe Trump a demandé à partir d’une de ses sociétés au Delaware, paradis fiscal connu, plusieurs créations de sociétés. On y trouve deux sociétés de gestion d’hôtels nommées « American Idea » et « Idea Hotels ». Par ailleurs son épouse Melania, capitalisant sur sa nouvelle notoriété après la Convention à créé un société éponyme -« Melania »-  pour le commerce de bijoux. La famille Trump a donc depuis déjà plusieurs mois investi sur les retours sur investissements de la campagne électorale. A défaut d’être élu PDG des États-Unis d’Amérique Donald Trump se sera payé à bon compte une extraordinaire campagne de promotion à la visibilité mondiale.

 

Newer posts

© 2025 DOMINIC77

Theme by Anders NorenUp ↑