Donald Trump a réussi son annonce choc avec l’acceptation de la rencontre avec Kim-Jong-Un. Il faut maintenant que le monde enregistrer l’espoir d’accalmie pacifiante que contient l’événement pour en sortir la tête haute qui qu’il arrive.
L’histoire de l’annonce racontée par les médias des États-Unis d’Amérique éclaire d’un jour qui ne nous étonne pas s’il n’est pas particulièrement rassurant. L’annonce ne conclut pas un processus de négociations, de réflexions et d’analyses. Le Conseiller à la Sécurité Nationale de Donald Trump recevait son homologue sud-coréen après la visite à Pyongyang où il a mené la délégation de son pays. Cette rencontre faisait partie du processus normal de coordination entre les alliés. Donald Trump apprenant la présence du responsable sud-coréen est allé le saluer. L’autre lui a rapporté les propos du président nord-coréen avec la proposition de rencontre. Le président a sauté sur l’occasion de faire un coup et annoncé l’invitation et son acceptation sans tarder et sans consulter son équipe par ailleurs singulièrement affaiblie par les départs récents.
L’opportunité de ce coup d’éclat médiatico-politique es d’autant plus discutable que Donald Trump avait une autre action d’éclat sur le feu : ses annonces de mise en place de droits de douane. Avec la rencontre coréenne il a brouillé le message. Même si les deux actions ne s’adressent pas aux mêmes publics cela sent la réaction instinctive.
Il n’a pas fallu attendre plus de 24 heures pour que l’entourage de Donald Trump commence à modérer les espoirs et à exprimer des conditions (sur l’abandon préalable du nucléaire militaire) pour que la rencontre ait lieu. Et au moment où Sarah Huckabee-Sanders annonçait les nouvelles exigences la Maison-Blanche confirmait au Wall Street Journal l’acceptation de l’offre de rencontre. Donald Trump a ainsi mis toutes ses cartes sur la table sans que l’adversaire se soit découvert en quoi que ce soit. Les observateurs politiques sont d’autant plus dubitatifs quant au résultat que Trump semble être relativement autonome et sans conseillers dans le contexte de la Maison-Blanche actuelle. Au début la tonalité générale est assez étrange. Les observateurs semblent dire « Après tout si cela améliore la situation pourquoi pas. Le dialogue ne peut guère faire de mal ». Que le président des États-Unis d’Amérique y perde encore un peu de crédibilité en cas d’échec ne semble pas chagriner grand monde.
Pour Trump, comme le souligne Perry Bacon de FiveThirtyEight, l’occasion était rêvée de reprendre la main, d’affirmer qu’il est le patron et de donner un os à ronger à l’establishment Républicain qui déteste plus les droits de douane que la rencontre éventuellement hasardeuse avec le dictateur nord-coréen. Et quand Trump prend un pari on n’est jamais certain qu’il misera jusqu’au bout. Il peut s’en désintéresser en cours de route.
Rex Tillerson, en voyage à l’étranger lors de l’annonce, à lui aussi émis des doutes sur la tenue de la rencontre en l’état actuel des choses.
Avec le temps, au bout de 2 jours l’inquiétude croit quand même. Le camp Républicain en route vers des élections de mi-mandat très incertaines commence à sérieusement s’inquiéter et tente de faire pression sur la Maison-Blanche pour obtenir plus de la Corée du Nord avant d’organiser la rencontre. Mais qui sera assez bien placé pour passer le mot au président ?
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