Les réaction au sommet Trump-Kim et au contenu du communiqué commun n’ont apporté aucune surprise. Même les plus enclins à voir le verre de la paix à moitié plein reconnaissent la vacuité du texte qui ne contient aucun engagement concret.

Parmi les quatre points écrits trois sont des vœux pieux de circonstance et le quatrième, symboliquement lourd ne coûte rien.

1-Les deux parties s’engagent à construire de nouvelles relations pacifiques en conformité avec le souhait des peuples.

2-Elles joignent leurs efforts pour la paix dans la PENINSULE.

3-Elles confirment la déclaration de Panmujon du 27/04/2018 (entre les deux présidents coréens) de travailler à la dénucléarisation de la PENINSULE.

4-Elles vont travailler ensemble à la recherche et au rapatriement des restes des morts de la guerre de Corée.

La Corée du Sud est la grande absente de l’accord écrit et signé. Donald Trump s’est senti obligé de célébrer le travail du président sud-coréen dans son intervention orale peut-être pour compenser.

Les deux seules mesures concrètes présentées sont l’abandon des manœuvres militaires conjointes entre les États-Unis d’Amérique et la Corée du Sud, concession significative de Donald Trump et le rapatriement des restes des morts de la guerre. La portée effective de la promesse faite d’après Trump oralement et in extremis par Kil de démanteler un site significatif de production ou de test des missiles reste à confirmer.

La tenue du sommet et la photo restent les résultats les plus tangibles, politiques, de l’opération qui actuellement doit d’abord  être considérée comme une superbe action de communication même si la baisse des tensions dans toute région du monde est une bonne nouvelle.

Le contraste entre le Trump du G7 et le Trump de Singapour ne doit pas étonner. Dans une réunion multipartite où il n’est pas le leader il ne peut que jouer les trouble-fête. A Singapour il pouvait montrer un visage positif et profitant de la discrétion relative de Kim qui lui a laissé la vedette il a pu occuper toute la place.

L’objectif premier, à court terme, de Donald Trump se situe en Novembre. Il a peut-être gagné en Extrême-Orient des élections de mi-mandat qui semblaient bine mal parties. Il n’est pas certain qu’il vise actuellement plus loin puisque ces élections constituent sa garantie de soutien par les Républicains et donc la protection contre les pousuites.

Mais si l’on cherche des éléments d’orientation stratégiques dans l’événement, après un G7 conflictuel qui a ébranlé la partie européenne, on peut se demander si nous n’avons pas là un indice complémentaire de l’évolution vers la zone Pacifique des États-Unis d’Amérique. L’attention apportée à la Chine dans la conférence de presse, à la relation avec le président chinois ou à la frontière sino-coréenne montre la place que tient le pays de Xi-Jiping dans l’esprit de Donald Trump.

Mais plus étonnant peut-être on peut se demander si la constante volonté des nord-coréens à faire aboutir le processus de rapprochement ne va pas au-delà de la seule recherche d’une honorabilité qui leur ouvre les portes du développement. Établir à terme des relations pacifiées avec leur ancien ennemi permettrait  de desserrer l’étreinte chinoise et d’envisager la marche vers une forme de rassemblement de la péninsule coréenne, à défaut de réunification impossible à court terme,  qui ne soit pas entièrement à leur désavantage.