DOMINIC77

Un peu de tout

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Une ruse grossière pour décrédibiliser Christine Blasey Ford ?

Le choix annoncé par les Républicains de Rachel Mitchell pour interroger Christine Blasey Ford n’a pas manqué de susciter des question. Le choix d’une femme destiné à amoindrir l’allure de tribunal faisant comparaître une accusée devant un groupe de vieux mâles Républicains na pas étonné. La qualification de cette bonne spécialiste des affaires d’agressions sexuelles sans préjugés particuliers parait apriori correct. Elle vient d’Arizona mais ne s’est jamais signalé par des vues particulièrement partisanes. Elle profite d’une bonne réputation dans son travail, sans concession contre les accusés d’agressions contre des enfants.

Et les choses deviennent ici plus intéressantes comme le fait remarquer Josh Marshal de TalkingPointMemos. Alors que Christine Blasey Ford est âgée de plus de cinquante ans Rachel Mitchell est une spécialiste des agressions contre les enfants. Elle est connue pour son expertise en matière de fiabilité des témoignages d’enfants et de la mémoire des traumatismes anciens. Y aurait-il un plan des Républicains pour mettre en doute techniquement le témoignage de madame Ford et la faire passer pour une victime dont la mémoire a perdu la trace exacte de faits qui présentent peut-être un fond de vérité mais que les années et la brutalité de l’événement ont rendu incorrects. Les accusateurs éviteraient de passer pour des bourreaux et la victime seraient ridiculisée. Mais surtout Brett Kavanaugh serait blanchi même si ce peut être au bénéfice du doute.

Je ne connais pas madame Ford mais une chercheuse en psychologie de 51 ans qui a fait ce chemin pour accepter de venir au Sénat affronter une audience qui l’oppose à travers la chambre haute du Congrès au président des États-Unis d’Amérique n’est sans doute pas la victime expiatoire rêvée. Elle mérite de toutes façons le respect.

Les événements se précipitant dans ce dossier j’ai choisi de publier ce court billet et de préparer la suite plus calmement. Plus que jamais à suivre…

 

Kavanaugh, suite et toujours pas fin.

La situation évolue et devient très intéressante mais les incertitudes demeurent voire grandissent.
Avec des hésitations marquées des deux sénatrices Républicaines susceptibles de faire la différence les doutes sur le résultat du processus de nomination montent.

Les Républicains à fond dans la fuite en avant vers la confirmation.

Mitch McConnnell, le « Leader of the Senate Majority », maître constitutionnel de l’agenda du Sénat a affirmé disposer des votes pour la confirmation de Brett Kavanaugh. On ne sait pas si le vieux renard bluffe, s’il fait de l’esbrouffe pour impressionner ses collègies hésitants ou s’il manœuvre de manière plus subtile comme le suggère Nate Silver de FiveThityEight.
Le planning s’éclaircit avec un weekend de maintien en session du Sénat pour un vote définitif Mardi 2 Octobre sous réserve des obstructions que les sénateurs Démocrates arriveront à mettre sur la route. La version officielle et le message envoyé aux électeurs Républicains de Novembre est « On ne lâche rien ».

Les sénateurs Républicains annoncent avoir engager un procureur extérieur pour interroger Chritine Blasey Ford, un spécialiste des affaires d’agression sexuelles. Nul doute qu’ils vont essayer de tout faire pour la « tuer » moralement, la décrédibiliser.

Au moins pour cela femme mérite respect et soutien. Comme l’explique Kevin Drum  de Mother Jones. Dans un monde normal Kavanaugh aurait avoué avoir une jeunesse folle pleine d’écarts de conduite et tout serait passé en quelques jours. Dans le monde de Trump on n’avoue pas. Les enjeux montent vertigineusement car si le doute s’installe le péché de mensonge devient capital. Nous sommes entrés dans une ére ou l’affirmation de son pouvoir vaut plus que la vérité et le pardon.

Des incertitudes encore nombreuses.

Les deux sénatrices Républicaines qui sont au centre de l’attention depuis le début de l’affaire ont commencé à semer le doute. Voilà l’événement le plus significatif de la journée.

Susan Collins a affirmé l’importance de la déposition de Christine Basey Ford.  Occupe-t-elle la place de celle qui compte et peut s’opposer à DJT de l’intérieur du camp Républicain ou bien tout cela n’est-il que palinodies de couloir?
Lisa Miurkowski a été plus nette encore et a fait deux déclarations.  Quand elle évoque la possibilité d’enquêter sur le contexte (background) de Kavanaugh, c’est-à-dire son passé et ses habitudes elle se démarque de son parti. Elle ouvre la perspective de nouvelles questions et d’une possible sortie de la crise par l’éviction en douceur du candidat.
L’étonnante fermeté de Murkowski interroge. Elle déplace le débat sur le terrain du droit de la femme accusée d’être crue au lieu de celui de la culpabilité de Kavanaugh. On sait la force de caractère de la sénatrice de l’Alaska, assez peu bavarde en général. Elle a été capable dans le passé de se présenter aux élections contre son propre parti et de gagner, l’élection et le respect général.
Même la Maison-Blanche par la voix de Sandra Huckabee-Sanders habituellement porte-parole fidèle du président  évoque  la possibilité d’interroger la seconde accusatrice de Kavanaugh. Elle a évoqué Jeudi pour l’audition mais cela semble bien difficile à organiser. Se sentent-ils si certains de leur affaire?

Mais les menaces se pointent aussi d’autres horizons. Que sait Michael Avenatti? Le flamboyant, et pas toujours fiables, avocat de Stormy Daniels a annoncé une vidéo de sa cliente qui viendrait confirmer les accusations dans les deux jours. S’il a vraiment quelque chose de sérieux entre les mains. On peut lui faire confiance pour le sortir au moment le plus spectaculaire.

Des interrogations nouvelles ou confirmées.

Brett Kavanaugh a donné une interview à Fox cette fin de semaine. Elle a été convaincante pour ceux qui le soutienne mais son contenu se semble pas avoir été à la hauteur. Il a surtout continuer à se mettre en contradiction avec les témoignages existant comme celui du livre de son ami Mark Judge qui décrit leur jeunesse étudiant comme agitée par des frasques diverse bien alcoolisées. Il continue à prétendre contre toute vraisemblance ne jamais avoir eu vent des frasques pornographiques de son mentor et ami de vingt-cinq ans Alex Kozinski connu pour ne pas être discret.Il a commencé à faire de ces quart d’aveux, sur la boisson, qui cherchant à faire vrai ne sont que les premiers glissements avant la chute.

Peut-être faut-il trouver ici les raisons des prises de paroles de Lisa Murkowski. Il n’avait pas été très convaincant dans les auditions au Sénat non plus, manquant souvent d’assurance dans ses dénégations.

Selon Nate Silver de FiveThirtyEight les Républicains feraient mieux de retirer les poulain maintenant plutôt que de risquer une destitution plus tard s’ils arrivent à le confirmer.La démonstration est parfaitement claire. Nate Silver suggère même que dans la conjoncture McConnell, vieux renard, jouerait la défaite de la confirmation les jours prochains. La déclaration selon laquelle il aurait les votes serait un bluff et il ferait son possible pour que deux ou trois sénateurs votent contre. Il pourrait alors faire passer un candidat plus conforme à ses vœux et surtout plus sûr. Il serait ainsi à la fois vainqueur de Trump sans s’opposer frontalement et le sauveur du GOP qui aurait au final son juge à la Cour Suprême. Tout ceci sans compter sur les surprise que cette affaire peut à tout moment voir surgir du néant.

Le Jeudi le plus important de l’Histoire récente : Kavanaugh pour les auditions et Rosenstein pour son entretien avec Trump à l’affiche le même jour.
Mes liens et mes notes de travail sur le sujet.

https://thehill.com/homenews/administration/408241-white-house-open-to-testimony-from-second-kavanaugh-accuser //Que signifie? Ils ne craignent rien ou ils craignent le pire? QUoi qu’il en soit ils ont fait l’impasse sur le début de la session de la Cour début Octobre. L’intervention de Susan Collins semble avoir été décisive dans la forme dans le cadre d’un ballet savamment chorégraphié ou sur le fond, difficile à dire. Même si Huckabee-Sanders évoque Jeudi cela semble difficile à croire et à organiser.https://thehill.com/homenews/senate/408193-kavanaughs-fate-rests-with-sen-collins //Collins se fait de plus en plus la place de celle qui compte et peut s’opposer à DJT de l’intérieur du camp R. Mais cette importance qu’elle prend et la place qu’elle occupe ont-elles un sens si elle finit par céder et que tout cela apparait comme palinodies de couloir?
https://thehill.com/homenews/senate/408305-murkowski-kavanaugh-decision-about-believing-the-accuser //Quand Murkowski évoque la possibilité d’enquêter sur le contexte (background) de Kavanaugh, c’est-à-dire son passé et ses habitudes elle se démarque de son parti et ouvre la perspective de nouvelles questions et d’une possible sortie de la crise par l’éviction en douceur du candidat. Jeff Flake, le troisième sénateur Républicain supposé hésitant, va-t-il dire quelque chose? Si deux sénateurs manquent à l’appel la casue est perdue car Mike Pence comme « President ex-officio of the Senate » peut trancher en cas de vote à 50/50 mais pas à 49/51.
https://theintercept.com/2018/09/25/brett-kavanaugh-alex-kozinski-chris-coons/ //Si les D. reprennent le Sénat ils auront le pouvoir de demander une assignation pour chercher la preuve des mensonges de B.K. lors des auditions. Il a très vraisemblablement menti sur les emails pornographiques de son précédent mentor Alex Kozinski. Le danger est maximum mais pourrait être reporté après les élections.

https://www.thenation.com/article/brett-kavanaughs-fox-news-interview-was-a-disaster-for-him/ //Il n’a jamais été très fort dans les auditions ni les entretiens. Il a commencé à faire de ces quart d’aveux, sur la boisson, qui cherchant à faire vrai ne sont que les premiers glissements avant la chute. Peut-être faut-il trouver ici les raisons des prises de paroles de Lisa Murkowski.

https://www.theguardian.com/us-news/2018/sep/25/brett-kavanaugh-second-accuser-testimony //Elle n’a pas besoin d’avoir quelque chose, seulement d’éclairer le personnage en confirmant concrètement ce que Mark Judge, le copain d’études de Kavanaugh a déjà publiquement affirmé dans son livre. Le tort des R. dans cette affaire est prendre leur temps. Plus l’information se diffuse, plus les gens ont le temps de penser plus la vérité émerge au-dessus du niveau de l’eau. Sur la phot pprise au Natuions-Unies les deux femmes d’une importance capitale. Melania Trump dont le soutien de façade a son mari est de plus en plus paralysé par les révélations sur les relations entre Donald Trump et ses affidés et les femmes. Le livre à paraître de Stormy Daniels va accentuer le malaise. Nikki Haley sobrement vêtue et sagement en attente en bonne candidate de secours pour le GOP aux élections de 2020.
https://thehill.com/homenews/senate/408337-senators-told-to-expect-to-be-in-town-this-weekend-for-kavanaugh //Le forcoing continue. On siège le week-end pour voter la confirmation la semaine prochaine a priori Mardi. A la fois fuite en avant volontariste aveugle et meilleure ou seule tactique pour sauver les élections de Novembre.

https://thehill.com/homenews/senate/408305-murkowski-kavanaugh-decision-about-believing-the-accuser

https://www.vox.com/policy-and-politics/2018/9/25/17901304/lisa-murkowski-kavanaugh-accusers-swing-vote//L’étonnante fermeté de Murkowski qui pour une fois dépasse Collins. On sait la force de caractère de la sénatrice de l’Alaska, assez peu bavarde et capable de se présenter aux élections contre son propre parti et de gagner.

https://www.motherjones.com/kevin-drum/2018/09/we-all-know-what-happened-why-do-we-pretend-we-dont/ //Nous sommes entrésdans un monde ou l’affirmation du pouvoir vaut plus que la vérité et le pardon. Dans un monde normal Kavanaugh comme l’explique Kevin Drum aurait avoué avoir une jeunesse folle avec des écarts de conduites et tout serait passé en quelques jours. Dans le monde Trump on n’avoue pas. Les enjeux montent vertigineusement car si le doute s’installe le péché de mensonge devient capital.
https://www.vox.com/policy-and-politics/2018/9/25/17900812/brett-kavanaugh-yearbook-georgetown-prep-trump //B.K. N’est pas sorti d’affaire. Les prises de paroles de Lisa Murkowski viendraient-elles de là?
https://www.vox.com/2018/9/25/17897718/brett-kavanaugh-sexual-assault-witness-credibility //Ils vont tout faire pour la « tuer » moralement, la décrédibiliser. Au moins pour cela femme mérite respect et soutien.
https://www.vox.com/policy-and-politics/2018/9/24/17896136/michael-avenatti-email-brett-kavanaugh-devils-triangle //Quand sortira-t-il du bois s’il a quelque chose de sérieux? La prochaine cartouche pourrait bien être dans le canon.

https://slate.com/news-and-politics/2018/09/brett-kavanaugh-fox-news-interview-sexual-assault.html

https://www.salon.com/2018/09/25/woman-who-signed-letter-supporting-kavanaugh-finds-out-he-degraded-her-in-school-yearbook-report/

https://newrepublic.com/minutes/151388/donald-trump-lisa-murkowski-disagree-handle-brett-kavanaughs-accusers //Trump et Murkowskli ne sont pas sur ma même ligne mais cette fois l’enjeu est la présidence Trump elle-même.
https://thinkprogress.org/kavanaugh-fox-news-interview-yale-reputation-ramirez-james-roche-assault-allegation-party-e17377f2f203/ //Même son ancien collège de chambre à Yale.

https://www.truthdig.com/articles/the-establishments-fear-is-different-from-yours/

https://fivethirtyeight.com/features/the-gops-least-worst-option-is-if-kavanaugh-withdraws-and-soon/ //Si même 538 s’y met. Et quand il veut Nate Silver est parfaitement clair. Dans la conjoncture McConnell, vieux renard, jouerait-il la défaite de la confirmation pour faire passer un candidat plus conforme à ses vœux? Il serait ainsi à la fois vainqueur de Trump et sauveur du GOP.

https://talkingpointsmemo.com/prime-beta/graham-compares-weighing-blasey-fords-allegations-to-getting-a-search-warrant

https://www.npr.org/2018/09/25/651489805/anita-hill-says-kavanaugh-accuser-hearing-cannot-be-fair //Une audition honnête doit être précédée d’une enquête approfondie. Ce n’est pas le cas.

Kavanaugh jusqu’au bout.

Mitch McConnell, le leader Républicain du Sénat a tenu un discours inattendu et au ton inhabituellement  offensif chez lui. S’adressant au président il l’a assuré du soutien à Brett Kavanaugh et d’un vote de confirmation rapide.

Quelques minutes avant Donald Trump avait réaffirmé son soutien et l’ensemble du Grand Old Party est à l’unisson. Pour ôter tout doute Susan Collins que l’on suppose en général la plus susceptible d’avoir des doutes a redit publiquement sa conviction que Brett Kavanaugh ne remettrait pas en cause l’arrêt « Roe v. Wade », c’est-à-dire le droit fédéral à l’avortement. Autrement dit elle a fait savoir qu’elle voterait pour la confirmation. Le parti Républicain a rarement été ausi cohérent et aussi coordoné. Il s’agit donc bien d’une contre-offensive en règle qui montre que l’analyse partagée par tous les conduit a l’affrontement pour faire passer leur poulain. Ils en ont arithmétiquement les moyens avec leur majorité au Sénat. Ils affirment leur décision politique de passer outre les remous actuels. Que Brett Kavanaugh ait montré qu’il manque de l’indépendance d’esprit qui est censée être la première qualité d’un juge suprême leur est indifférent.

Ils escomptent donc que les bénéfices l’emportent sur les inconvénients. Le premier d’entre eux est la majorité à la Cour Suprême, enjeu de long terme qui peut emporter la décision. Par ailleurs ce faisant ils déportent les Démocrates vers la gauche en les obligeant à surenchérir dans l’opposition ce qui peut  leur couter des sièges en Novembre et en tous cas des voix dans les franges modérées de l’électorat. Un échec ou une temporisation dans le processus de nomination démobiliserait sans doute leur électorat dont une grande partie attend le basculent « définitif » de la Cour avec impatience, en particulier la droite religieuse.

Pourtant McConnell et Chuck Grassley en tant que président de la commission juridique du Sénat sont largement responsables avec la Maison-Blanche du bazar actuel. S’ils avaient pris le temps de correctement examiner le passé de leur candidat ils auraient évité le pire.

Cette attitude va maximiser en contre-partie la mobilisation de l’électorat Démocrate et la désaffection d’une partie de la population féminine mais ces segments sont déjà largement motivés et il est probable qu’il n’en résulte que peu de mouvement.

D’un point de vue civique, et non partisan, les conséquences de la poursuite forcenée du processus devraient accentuer la profonde fracture existant déjà dans le pays et porter un coup à la crédibilité de La Cour Suprême et donc au système politique dans son ensemble. Manifestement l’intérêt partisan passe bien avant ces considérations.

Hey Kavanaugh, do you want Rosenstein’s office?

Alors que deux autres témoignages des errements sexuels du jeune Kavanaugh apparaissent Rod Rosenstein, vice-ministre de la Justice, aurait offert sa démission. Donald Trump faisant le beau à la tribune de l’ONU la décision de son remplacement n’est pas immédiate.

Rappelons que Rod Rosenstein est le superviseur de Robert Mueller qui dirige l’enquête sur la complicité éventuelle de la campagne Trump avec la Russie en 2016. Il a toujours affirmé vouloir laisser cette enquête aller au bout. Son départ sonnera au président la possibilité de nommer un laquais plus servile capable de contrôler ou même arrêter le travail de l’équipe Mueller.

Kevin Drum a pour le remplacer le nom qui s’impose : Brett Kavanaugh. Brillant Kevin. J’approuve et nul doute que Donald sera d’accord.

L’article du New-York Times qui annonçait il y a quelques jours que Rosenstein avait émis en 2017 l’idée de démettre Trump a donc atteint son probable objectif : provoquer sa chute. Les motivations profondes peuvent être complexe car même si cela ouvre à Donald Trump une opportunité inespérée il n’est pas certain que la date soit très propice. Provoquer un autre séisme politique en interrompant l’enquête à 6 semaines d’élections mal engagées peut avoir des résultats catastrophiques.

Kavanaugh, suite mais pas fin.

Chronologie du feuilleton.

La séquence commence avec la démission déjà annoncée du juge Anthony Kennedy de la Cour Suprême. Le scénario semble bien avoir été plus ou moins préparée pour donner à Donald Trump l’occasion de faire confirmer un juge avant le début de la session de la Cour en Octobre. Kennedy était le dernier rempart avant le basculement complet à droite de l’organe judiciaire ultime qui fixe en dernier recours les lois et règle les conflits politiques au niveau fédéral. Elle satue aussi sur la constitutionnalité des lois des états si besoin.
La tâche de confirmation échoit au Sénat qui était déjà en retard dans le processus de nomination des juges fédéraux souhaités par Trump. La nomination de Brett Kavanaugh a accentué la pression sur les sénateurs, en particulier les Démocrates dont une vingtaine sont en campagne de ré-élection cette année, certains dans des conditions difficiles. L’astuce tactique complémentaire consistait donc à les maintenir à Washington pour les débats et à soumettre les plus fragiles au choix de valider un juge contraire aux principes de leur parti ou de déplaire aux électeurs conservateurs majoritaires dans leurs états.
Le contexte initial était alourdi par l’obstruction de 300 jours par les Républicains qui ont empêché Barack Obama de nommer le juge Merrick Garland quand il en avait la possibilité en 2016 après le décès du juge Antonin Scalia. La nomination en 2017 de Neil Gorsuch en remplacement de Scalia a été assez facilement acquise avec les voix de 3 sénateurs Démocrates. A l’époque la tension entre Donald Trump et son opposition n’avait pas encore atteint les sommets d’aujourd’hui et certains Démocrates pouvaient encore espérer une collaboration bi-partisane au Congrès. Le succès définitif de l’OPA trumpienne sur le « Grand Old Party » étant assuré depuis la fin de 2017 par la réforme fiscale la perspective d’une collaboration entre parlementaires est devenue illusoire au moins jusqu’aux élections de Novembre.

La commission juridique du Sénat sous la direction du vieux cacique Républicain Chuck Grassley a donc décidé de forcer l’allure. Elle a lancé les auditions obligatoires de confirmation dès que possible. Après un démarrage assez modéré qui leur a été amèrement reprochée par la base la plus à gauche quelques sénateurs Démocrates ont saisi l’occasion de se faire remarquer. En particulier les candidats quasi déclarés aux primaires Démocrates de 2020 dont la campagne débutera dans un peu plus de 6 mois, Kamala Harris et Cory Booker ont voulu faire preuve de pugnacité. Mais la surprise est venue de la doyenne Dianne Feinstein, par ailleurs assez réactionnaire sénatrice de Californie en délicatesse avec le parti dans son état où elle brigue un nouveau mandat. Le bruit a couru il y a deux semaines qu’elle possédait une lettre mettant en cause Brett Kavanaugh pour un incident avec une femme. A ce moment le cycle des audiences préliminaires à la confirmation est terminé. Il reste deux étapes : le vote en commission pour décider de présenter la nomination en séance plénière du Sénat et le vote définitif. Les Républicains disposent d’une majorité simple (11 à 10) dans la commission et ne craignent pas ce vote qui pourrait interrompre le processus de nomination.
12/09/2018 La rumeur est devenue une information quand le site « The Intercept » dont le sérieux des informations a rarement été pris en défaut confirme l’existence de cette lettre confiée à Feinstein sous couvert de secret.
13/09/2018 Dianne Feinstein confirme l’existence de la lettre et affirme que l’auteur souhaite rester anonyme. Elle remet la lettre au FBI à toutes fins utiles mais n’a pas la possibilité juridique d’ouvrir une procédure.
16/09/2018 Le New-York Times dévoile l’affaire et l’identité de l’auteure de la lettre. Christine Blasey Ford, professeure de psychologie agée de 51 ans affirme avoir été agressée par Brett Kavanaugh quand elle avait 15 ans et lui 17 lors d’une soirée étudiante à Washington dans les années 1980. Il se serait jeté sur elle dans l’intention d’avoir une relation sexuelle sans y parvenir. Elle affirme avoir eu peur pour sa vie et nomme un témoin présent, un ami de Kavanaugh nommé Mark Judge. A parti de là la machine infernale ne peut plus être stoppée.
Christine Ford ne veut pas témoigner sans enquête du FBI mais ne peut pas non plus la déclencher de son propre chef.
La machine à calomnier Républicaine se met en marche, en ordre dispersé. Les Démocrates soutiennent l’idée d’une poursuite des auditions. La plainte de Christine Blasey Ford fait écho à une affaire qui remonte à 25 ans. Sous la présidence de Georges H.W. Bush (Bush père) la nomination du juge noir Clarence Thomas s’était heurté à la plainte pour harcèlement sexuel d’une de ses collaboratrices noire, Anita Hill. Le Démocrate Joe Biden, futur vice-président de Barack Obama, présidait alors la commission juridique du Sénat. Il a passé un accord complexe avec les Républicains pour ne pas donner suite au témoignage de Hill. Thomas, juge très conservateur, siège toujours à la Cour Suprême. Par la suite Anita Hill devenue professeure d’université est restée très crédible et a gardé une image forte dans l’opinion. La confrontation Hill-Thomas a été un moment important de l’histoire du pays, entre deux personnes noires originaires de régions rurales pauvres et ayant réussi des études dans la même université prestigieuse, Yale. La confrontation Blasey-Ford/Kavanaugh en est une sorte de miroir qui confronte deux personnes blanches issues de la bourgeoisie de la capitale fédérale, 27 ans plus tard comme si rien n’avait changé. Cet écho démultiplie la résonance de l’affaire déjà sensible du fait du contexte de drame permanent de la présidence Trump.
17/09/2018 Une nouvelle semaine commence et tout est à refaire pour les Républicains. Il est devenu impossible de passer l’affaire sous silence. Christine Blasey Ford a plus insisté sur la violence de l’agression que sur l’aspect sexuel mais nous sommes dans l’année de #Metoo, de l’affaire Weinstein et sous la présidence d’un « pussygraber » soutenu par la droite religieuse qui entend bien faire nommer son champion de l’ordre moral à la Cour Suprême afin de révoquer l’arrêt « Roe v. Wade » qui autorise l’avortement. Brett Kavanaugh est attaquable sur plusieurs motifs : l’agression physique, l’agression sexuelle, le comportement sous emprise d’alcool et le mensonge au moins par omission lors des auditions antérieures. Les sénateurs Démocrates avaient d’ailleurs laissé entendre qu’il avait même menti lors des auditions de sa première nomination sous Georges W. Bush (Bush fils). Le vent commence à tourner quand un sénateur Démocrate supposé être favorable à Kavanaugh, Joe Donnelly en campagne en Indiana, demande la suspension du processus. « The Intercept » nous apprend alors que Chuck Grassley et Dianne Feinstein ont reçu d’autres témoignages témoignant de la complicité de Kavanaugh avec un des juges pour qui il a travaillé, Alex Kozinski démissionné pour harcèlement sexuel. Ces témoignages sont resté lettres mortes mais alourdissent l’atmosphère.

18/09/2018 Le pays observe et en particulier l’opinion féminine déjà majoritairement opposée à Donald Trump et au Parti Républicain. Peut-elle basculer encore plus et porter le coup de grâce aux élections de Novembre?

20/09/2018 Le coup de théâtre vient de Christine Blasey Ford qui fait savoir par son avocate Debra Katz qu’elle envisage de témoigner devant la commission sénatoriale. En parallèle les sénatrices Lisa Murkowski et Susan Collins font part de leurs doutes. Il devient impossible politiquement pour les Républicains de faire le forcing comme si de rien n’était.
L’irruption de Debra Katz comme avocate de Christine Blasey Ford va se révéler un élément déterminant. A vocate des droits civiques et du droit du travail elle a remporté des victoires significatives,
Mais Christine Blasey Ford met des conditions. Elle souhaite une enquête du FBI, ne veut pas venir témoigner immédiatement, demande à parler après Kavanaugh dans l’audition, refuse d’être mise en sa présence et demande que soit assurée sa sécurité. Elle a reçu des menaces de mort, a du changer de résidence et embaucher des gardes du corps pour elle et sa famille.

21/09/2018 Chuck Grassley veut imposer à Christine Blasey Ford de témoigner Lundi 24 et demande une réponse avant Vendredi 21/09 fin de journée. Sans se démonter Katz répond que sa cliente est d’accord pour témoigner mais plus tard dans la semaine, par exemple Jeudi 27. Grassley pris à témoin devant l’opinion publique ne peut plus dicter le calendrier et donne une journée de plus à Christine Blasey Ford. Il propose Mercredi 23 et insiste sur le fait qu’elle soit interrogée par un avocat (special counsel) indépendant et non par les sénateurs. Il cherche à la fois à neutraliser les interventions offensives des sénateurs de l’opposition (Kamala Harris, ancienne procureure elle-même, a prouvé être redoutable dans cet exercice) et à donner à l’audition une allure de tribunal qui mette Blasey Ford en accusation.
22/09/2018 Toujours impeccable Katz fait savoir quelques minutes avant l’expiration du délai qu’elle est d’accord sur le principe de l’audition et qu’il ne reste à leurs équipes qu’à se mettre d’accord sur les conditions. Elle fait ainsi fi des exigences de Grassley qui se trouve ridiculisé deux fois en quarante-huit heures et ne peut qu’accepter.

23/09/2018 Ce Dimanche on apprend dans la journée que l’audition devrait se tenir le Jeudi 24 sans que les conditions précises soient connues. Sur le calendrier Debra Katz a gagné sur toute a ligne. On apprend qu’elle est rejointe dans l’équipe qui soutient Christine Blasey ford par Michael Bromwich, ancien inspecteur général du ministère de la Justice au profil carrément politique.

Rappel des enjeux.

Le respect de la Cour Suprême des États-Unis d’Amérique exprime la bigoterie juridique qui caractérise le pays dans son ensemble. Elle est à la fois le tribunal suprême auprès duquel les recalés des juridictions inférieures dans les états ou au niveau fédéral peuvent faire appel dans le cadre de procédures d’escalade codifiée mais également le gardien des tables de la loi, la Constitution. A bien des égards elle ne fait pas que dire le droit, elle le fait. Peu importe les arguties juridiques utilisées comme « l’originalisme » cher à Antonin Scalia. Cette doctrine proche dans le principe de la démarche des salafistes musulmans prétend que la seule manière d’appliquer la Constitution consiste à la considérer à la lettre comme l’ont voulu les Pères Fondateurs au début du dix-neuvième siècle. Cela n’a évidemment aucun sens ni aucun sérieux mais cela fonctionne manifestement dans certains esprits dans la mesure où c’est la manière la plus simple, et la plus obscurantiste sans doute, de justifier toutes les répressions et régressions en particulier celles d’origine religieuse qui ne peuvent s’appuyer sur des démonstrations rationnelles.
Nommer à vie un homme comme cinquième juge conservateur de la Cour est pour la droite d’autant plus important que la tendance démographique prédit leur déclin. L’alliance de Donald Trump et du Parti Républicain reposait sur deux objectifs principaux : une réforme fiscale pour les riches et des tribunaux fédéraux et une Cour Suprême truffés de juges réactionnaires. La première mission est en partie accomplie depuis Décembre 2017. La seconde étape de la réforme fiscale est prévue pour les semaines à venir. Il s’agit maintenant de mettre la dernière main à la seconde mission. La majorité conservatrice à la Cour Suprême vise en priorité à mettre fin à l’arrêt « Roe v. Wade » qui a permis l’autorisation de l’avortement sur tout le territoire mais ne se limite pas à cette seule ambition. Les droits des femmes en général sont dans le collimateur, comme le découpage électoral et la réglementation restrictive du droit de vote, les droits du travail déjà mis en pièce dans plusieurs états, le droit au mariage pour tous, la législation de l’immigration ou du contrôle des armes à feu.
L’élection de Donald Trump a constitué une divine surprise pour les Républicains qui veulent faire feu de tout bois pour faire avancer leurs politiques.
Un échec sur cette nomination ne serait pas dans le principe rédhibitoire puisqu’ils ont encore deux ans de présidence Trump et une majorité relativement solide au Sénat. Mais il impliquerait sans doute une instabilité accrue, des relations encore plus difficiles entre le président et le parti et un recul dans une opinion qui sait reconnaître les défaites et les sanctionner.

Brett Kavanaugh.

D’où est sorti l’homme par qui le scandale est arrivé? Brett Kavanaugh n’était pas le premier choix du leader du Sénat Mitch McConnell qui est un politicien accompli. La liste des candidats possibles a été fourni à Donald Trump par un groupe dans lequel la « Federalist Society » joue le rôle dominant. La présence de Brett Kavanaugh sur cette liste a sans doute à voir avec le fait qu’il a travaillé avec Anthony Kennedy dans le passé mais le choix reste celui de Trump qui disposait de deux femmes sur la demi-douzaine de noms qui lui ont été proposés. Dans la conjoncture et vu les sujets en jeu (avortement, droits des femmes) proposer une femme aurait été plus judicieux et aurait rendu la partie plus difficile à jouer pour l’opposition. Mais on ne refait pas Donald Trump.
Le candidat Kavanaugh représente aussi la société dont Trump, affairiste du Queens, attend la reconnaissance : la bonne société de Washington. Contrairement à ce qu’il proclame quand il prétend vouloir « drainer le marécage » Donald Trump aspire à la reconnaissance d’un monde où l’argent ne suffit pas à acquérir le respect.
Né dans la haute société de la capitale Brett Kavanaugh y a fait ses études. Il était d’ailleurs dans une de ces écoles quand a eu lieu l’agression dont il est accusé. Son compère Mark Judge qui est cité par Christine Blasey Ford comme ayant été témoin des faits a écrit un livre qui décrie leur jeunesse dorée, agité et alcoolisée. Même si Judge nie les faits son livre constitue une preuve à charge au moins indirecte, un témoin d’immoralité.

L’éducation et la formation de Brett Kavanaugh le destinent au plus hautes fonctions judiciaires et en particulier la Cour Suprême. Ce destin explique en partie la détermination avec laquelle il sera capable de tout faire pour arriver à l’objectif.

Dès le départ Brett Kavanaug s’est révélé un des nommés les plus impopulaires et cela semble s’aggraver.

Les Républicains.

Les analystes de « FiveThirtyEight » distinguaient en fin de semaine dernière trois attitudes possibles pour les Républicains :
-Passer en force et confirmer Kavanaugh le plus vite possible.
-Retirer la candidature.
-Jouer en douceur en maintenant la candidature pour ne pas perdre la face mais se débrouiller pour que 2 ou 3 sénateurs Républicains modérés  (Flake, Corker, Murkowski, Collins) votent contre.
Si la première option, vote sans audition de Christine Blasey Ford, semblait avoir la nette préférence des Républicains elle était déjà difficile à assumer il y cinq jours. La seconde est impossible car elle supposerait que Donald Trump se dédise ce qui va contre sa nature. La troisième ne sert qu’à sauver la face sans sauver les meubles et implique un affrontement avec le président.
Des oppositions à la poursuite du processus de confirmation se sont exprimées dans le camp Républicain mais pas encore chez les politiques qui ont au plus exprimés des doutes tactiques. Elles sont pour l’instant limitées aux intellectuels.
Au fil des jours la situation s’est dégradée. Non seulement la crédibilité de Brett Kavanaugh était mise à mal mais Donald Trump faisait face à d’autres alertes. Un article du New-York Times affirmait que le vice-ministre de la Justice avait penser en 2017 à le mettre sur écoute pour le faire démettre de ses fonctions. L’enquête de Robert Mueller marquait des points avec de nouvelles auditions dont celle de Michael Powell son ancien avocat personnel. Après avoir annoncé la déclassification de documents qu’il pensait pouvoir l’aider il devait y renoncer.
Nous avons donc été témoins d’un feu d’artifice tiré tous azimuths? Un juriste proche de la « Federalist Sociéty » a fait surgir une tempête de tweets affirmant que Christine Blasey Ford avait confondu un autre agresseur avec Kavanaugh. D’autres se sont élevés contre la mémoire d’un témoignage de plus de 30 ans. On a même vu et entendu sur Fox News Jeanine Pirro se demander si la plaignante n’était pas sous hypnose.

Beaucoup de témoignages montrent que si cela n’est pas de la panique cela y ressemble beaucoup.
Dans ce tumulte une nouvelle a failli passer inaperçue. Le Comité National Républicain (RNC) a décidé de ne plus mettre d’argent dans les campagnes électorales pour défendre les postes de gouverneurs au Michigan et au Wisconsin. Autrement dit la tactique à partir de maintenant est de limiter les pertes aux élections de Novembre et prendre les gains à portée de main comme un siège à la Cour Suprême.

Et le président dans tout ce tintoin?
Dans un premier temps Donald Trump a étonné tout le monde par sa réserve, y compris semble-t-il ses collaborateurs. Rassurons-nous cela n’a pas duré plus de deux jours. Il a fini par rejoindre la meute de ceux qui comme ce parlementaire prétendaient que puisque le viol n’avait pas réussi il n’y avait pas d’affaire. Le président a fini par nommer la plaignante et sous-entendre que n’ayant pas porté plainte à l’époque elle avait inventé l’histoire. Il va sans dire que ce n’était pas la meilleure manière de se rallier un électorat féminin (et pas seulement) qui sait combien parler après une agression est difficile.

Les Démocrates.

La bataille se situant d’abord sur le terrain sénatorial les parlementaires et l’establishment Démocrates ont la main alors que depuis l’élection de 2016 le mouvement social et la mouvance politique de gauche mobilisée autour de la campagne de Bernie Sanders leur avaient fait de l’ombre.
Cependant s’il est vrai que les sénateurs seront les premiers intervenants ils ne doivent pas perdre de vue que c’est bien l’opinion publique et le spectre des élections à venir qui a fait plier les Républicains et a mis en danger la nomination de Kavanaugh.
La tactique pour l’instant efficace de Debra Katz s’appuyait de manière évidente sur le fait de prendre à témoin le peuple, même sans le dire et sans proclamation tonitruante. Le résultat est là. Se dessine maintenant un mouvement d’ensemble qui appelle à manifester Lundi 24 et Jeudi 27 en soutien à Christine Blasey Ford. Ce mouvement s’exprime dans le site « cancelkavanaugh.com ». Donald Trump aurait voulu créer un relais à #Metoo qu’il n’aurait pas pu faire mieux.

La victime.

La discrétion dont fait preuve Christine Blasey Ford dont aucune photo n’a pour l’instant été publiée à ma connaissance contribue à une image de dignité qui en fait la véritable héroïne. Aujourd’hui peu de personnes osent mettre en doute sa parole alors que personne n’a entendu sa voix. Elle n’a pas attendu cet été pour parler. Il y a déjà plusieurs années elle a suivi avec son mari une thérapie destinée à traiter les suites de l’agression. Son mari a expliqué qu’en apprenant au début de la présidence Trump la présence de Brett Kavanaugh sur la liste des candidats à la Cour Suprême elle avait envisagé de s’expatrier ne pouvant rester dans un pays où son agresseur touchait de si près le pouvoir.
Il faut lui souhaiter le courage de tenir face à la violence qui ne va pas manquer de redoubler à son encontre dans les prochains jours.
Même s’il arrivait qu’elle fléchisse et ne puisse témoigner elle restera une victime respectable.

Et maintenant.

De reculade en reculade les Républicains ont accepter de ne tenir l’audition que Jeudi, ce qui rend quasi impossible la présence de Kavanaugh à la séance inaugurale de la session Cour Suprême. Ils vont tenter de tenir sur les conditions de l’audition afin de mettre la plaignante dans les plus mauvaises conditions. Ce jeu est cependant difficile car ils devront assumer le rôle des méchants qui les dessert dans la frange de l’opinion qu’ils doivent reconquérir en Novembre. Ils sont pris en tenaille entre une opinion et un président dont le poste n’est pas directement en jeu en Novembre. Le jeu du blâme a d’ailleurs commencé entre le parti et le président. En fin de journée Dimanche Grassley a réaffirmé que les conditions de l’audition ne sont pas négociables. le pouvoir de les définir fait selon lui partie des prérogatives constitutionnelles du Sénat. Don à suivre…
Par contre Donald Trump risque beaucoup dans la résurgence du mouvement contre les violences aux femmes qui rappelle un épisode difficile de sa campagne. Les intérêts des parlementaires et candidats Républicains pourraient tactiquement diverger de ceux de Donald Trump mais leurs sorts sont inéluctablement liés à terme.

Sauf revirement inattendu il semble difficile que la confirmation de Brett Kavanaugh puisse aller à son terme. Mais le jusqu’au-boutisme des sénateurs Républicains ou de leur président n’obéit pas obligatoirement à la logique. La confirmation, avec les précédents de Clarence Thomas et neil Gorsuch, jetterait le doute sur toutes les décisions de la Cour auxquelles ils apporteraient leurs voix. Les Républicains sont-ils prêts à prendre ce risque? Certains sans doute. Et il  n’est pas exclu que d’autres affaires Kavanaugh émergent. Soit autour de ses témoignages précédents soit de ses relations avec Kozinski.
Quelle que soit l’issue de la procédure de confirmation on peut se demander s’il existe une issue positive pour les Républicains. Ils sont déjà apparus hésitants et divisés auprès de l’opinion. Réussir à nommer Kavanaugh comme leur permet l’arithmétique sénatoriale remobiliserait la part modérée de l’opinion et une partie de la population féminine contre eux mais dynamiserait aussi la base trumpiste. Jeter l’éponge risque de démobiliser leurs propres partisans et d’encourager le camp Démocrate déjà dans un mouvement positif à six semaines des élections.
Le site « FiveThirtyEight » a récemment fait état d’une étude sur la Floride où les électeurs ont déjà largement déterminé leur choix pour les élections de Novvembre. Il est donc possible que les jeux soient déjà largement faits et que les quantités de voix disponibles ne soient pas suffisantes pour faire basculer les résultats.
Dans cette situation on peut s’attendre à ce que Donald Trump se fasse remarquer avant les élections. Sa prestation aux Nations-Unies est annoncée comme tonitruante et il a lui-même laissé filtrer la prochaine signature de décrets forts sur l’immigration. Peut-il faire plus que remobiliser sa base?

 Modifié à 0h10 pour corrections de forme et ajout mineur.

 

 

Mes liens et notes sur le sujet.

17/09/2018
https://fivethirtyeight.com/features/what-happens-to-brett-kavanaughs-nomination-now/ // »All is in the timing ». Soit les R. abandonnent B.K. immédiatement soit ils font le forcing et passent en force au risque de perdre des plumes aux élection voire confirmer un juge vu comme indigne par la population et contraint à la démission un peu plus tard. Tous les détails et toutes les affaires ne sot pas forcément sortis. Excellent article résumant le sujet.
https://www.motherjones.com/kevin-drum/2018/09/heres-what-needs-to-happen-in-the-brett-kavanaugh-case/ //Plus que l’agression passée le mensonge actuel, et même sous serment et sur plusieurs points, disqualifie B.K . pour le poste à la Cour Suprême.
https://www.theatlantic.com/ideas/archive/2018/09/kavanaugh/570409/ //Les paroles de DJT (« Je suis attiré par les belles femmes… ») sonnent comme une excuse rendant le soupçon encore plus insupportable. Et tous les anti-Trump de se jeter sur le pauvre Kavanaugh pour cacher leur inaction précédente.
https://www.npr.org/2018/09/16/648535858/democrats-calls-to-delay-kavanaugh-vote-after-his-accuser-goes-public //Et pendant ce temps-là DJT ne dit rien. Le calme avant la tempête (twitter storm)? Il se répand en louanges de son action économique et en soutien à ses candidats.
https://www.theatlantic.com/ideas/archive/2018/09/kavanaugh/570406/ //A l’insi de la volonté des participants (DJT, le GOP, les sénateurs Démocrates) la procédure de confirmation de B.K. fait apparaître au grand jour les débats de fond qui traversent le société et les contradictions du monde politique tels qu’ils entrent en collision (collusion?).
https://thehill.com/homenews/senate/406980-key-centrist-democrat-calls-for-postponing-kavanaugh-vote //Le vent tournerait-il? Donelly supposé jusque là être une voix acquise à la confirmation a maintenant les atouts pour se tirer honorablement de l’affaire. Ne pas voter contre et se mettre à dos ses électeurs conservateurs. Ne pas voter pour et se mettre à dos les progressistes. Se pourrait-il que les sénateurs D. aient bien joué (pour une fois)?
https://thehill.com/homenews/administration/406993-alumnae-of-kavanaugh-accusers-high-school-send-letter-defending-her //La mèche continue de bruler.
https://thehill.com/blogs/floor-action/senate/406953-murkowski-committee-might-need-to-consider-delaying-kavanaugh-vote //Même de leur côté.
https://thehill.com/blogs/floor-action/senate/407026-collins-wants-kavanaugh-accuser-to-testify //Et ça continue.
https://thehill.com/homenews/administration/407017-conservative-group-launches-15m-campaign-to-defend-kavanaugh //Et ils sont passés de l’offensive à la défensive en 49 heures.
https://www.theatlantic.com/politics/archive/2018/09/key-senate-republicans-express-support-for-mueller-probe/570451/ //Le vent tournerait-il?
https://www.motherjones.com/politics/2018/09/donald-trump-jr-mocked-kavanaughs-accuser-its-not-the-first-time-he-thought-sexual-assault-was-funny/ //Tel père …..
https://talkingpointsmemo.com/news/when-trump-jr-mocked-kavanaugh-allegation-a-hud-official-cheered //Et la Cour suit.
https://www.motherjones.com/politics/2018/09/brett-kavanaugh-mark-judge-high-school-drunk-allegation-alcohol/ //Quand ça va mal…

https://www.motherjones.com/kevin-drum/2018/09/religion-and-racism-still-go-hand-in-hand-in-the-gop/

https://www.vox.com/policy-and-politics/2018/9/17/17869978/kavanaugh-trump-sexual-assault //L’occasion pur le GOP de redevenir un parti normal?
https://talkingpointsmemo.com/news/trump-kavanaugh-is-one-of-the-finest-people-ive-ever-known //IL fait le gros dos car il ne peut faire autre chose. Ce faisant il donne le ton à ses troupes. La tension du calendrier implique que la nomination ne sera pas faite avant le début de la session de la Cour Suprême, voire avant l’élection.
https://talkingpointsmemo.com/edblog/did-the-democrats-really-ambush-kavanaugh //La question, sans grand intérêt, que tout le monde se pose. Mais le processus peut avoir une signification interne au parti Démocrate sinon une réelle importance. SI le fond l’emporte sur la forme peu importe le détail des événements. L’obstination des R. à ne pas auditionner Merrick Garland était bien pire.

https://talkingpointsmemo.com/edblog/you-never-win-by-losing

https://talkingpointsmemo.com/prime-beta/will-christine-blasey-ford-be-treated-differently-than-anita-hill //N’oublions un précédent. Si les choses se répètent…
https://www.vox.com/policy-and-politics/2018/9/17/17870408/brett-kavanaugh-sexual-assault-allegation-conservatives-abortion //Et la droite avoue qu’il s’agit bien de Roe V. Wade contrairement à ce que de bonnes âme, Colins and co. voudraient nous faire accroire.
https://www.vox.com/2018/9/17/17869542/brett-kavanaugh-sexual-assault-misconduct-allegation //Une distinction intéressante et qui coupe un peu d’herbe sous les pieds des conservateurs : Ford accuse B.K. d’une agression violente pas d’une agression sexuelle.
https://www.thenation.com/article/is-donald-trumps-downfall-hidden-in-his-tax-returns/ //un point complet sur les trumpiennes affaires d’argent.

http://prospect.org/article/all-our-fears-about-trump-are-coming-true

https://newrepublic.com/minutes/151274/orrin-hatch-offers-confusing-defense-brett-kavanaugh //Panique, panique à bord du navire GOP.
https://thinkprogress.org/white-house-dismisses-christine-blasey-ford-as-a-liar-brett-kavanaugh-6a3557d1848e/ //Calomniez, calomniez il en restera toujours quelque chose.

https://theintercept.com/2018/09/17/cyrus-sanai-federal-court-employees-attempted-to-come-forward-to-chuck-grassley-and-dianne-feinstein-neither-responded/

https://www.vox.com/2018/9/17/17869368/brett-kavanaugh-confirmation-sexual-assault-what-we-know

18/09/2018

https://www.alternet.org/ex-doj-director-explains-why-trumps-russia-declassification-order-may-put-him-legal-jeopardy-theres

https://www.vox.com/first-person/2018/9/18/17874504/kavanaugh-assault-allegation-christine-blasey-ford //Confirmation
https://www.thenation.com/article/donald-trump-is-actively-obstructing-justice/ //DJT franchit le Rubicon de l’obstruction franche et active.
http://prospect.org/article/every-woman-america-watching //La fracture de l’électorat selon les genres est déjà consommée. Les R. peuvent-ils prendre le risque de l’aggraver encore? Ou bien sont-ils déjà au-delà de cette considération, préoccupés seulement de préserver leurs positions au COngrès et à la Cour Suprême?
https://talkingpointsmemo.com/news/doj-issues-statement-on-kavanaugh-background-check // »Not any federal crime » que ce soit un individu immoral ne compte pas.
https://talkingpointsmemo.com/news/grassley-dems-call-for-fbi-help-shows-fundamental-misunderstanding //et on insiste. Attention aux dégâts dans l’opinion avant des élections où toutes les voix vont compter et en particulier les voix des femmes des zones péri-urbaines peu politisées.
20/09/2018

https://theintercept.com/2018/09/20/alex-kozinski-brett-kavanaugh-judge-9th-circuit/

https://slate.com/news-and-politics/2018/09/republicans-kavanaugh-christine-blasey-ford-hearing-fight.html //Les R. Ne veulent pas du témoignage de Christine Ford mais le mal sera quand même fait à la crédiibilité de B.K. come juge.
https://www.salon.com/2018/09/20/right-to-remain-anonymous-who-is-the-senior-official-who-wrote-the-times-op-ed/ //Mattis, vous avez dit Mattis.

https://www.theatlantic.com/entertainment/archive/2018/09/brett-kavanaugh-christine-blasey-ford/570715/

https://thehill.com/homenews/senate/407654-ford-opens-the-door-to-testifying-next-week

https://thehill.com/blogs/blog-briefing-room/407668-cohen-met-with-muellers-team-for-hours-to-discuss-trumps-dealings //Que Cohen soit poursuivi par le parquet de l’état de N.-Y. ne l’empêche d’être légalment auditionné par les procureurs fédéraux.

https://thehill.com/business-a-lobbying/407639-senate-democrats-increase-pressure-for-fbi-investigation-of-kavanaugh

https://theintercept.com/2018/09/19/brett-kavanaugh-maryland-prosecutor-well-address-it/ //Un procureur peut hors du FBI recevoir une plainte de Christine Blasey Ford.

https://www.vox.com/2018/9/20/17882310/supreme-court-brett-kavanaugh-christine-blasey-ford

https://www.salon.com/2018/09/20/joe-scarborough-reveals-why-gop-is-terrified-kavanaugh-accuser-will-actually-testify_partner/ //Au risque de mettre en doute toutes les décisions de la SCOTUS emportées par le vote de B.K. ils veulent sa nomination.
https://www.alternet.org/news-amp-politics/watergate-prosecutor-explains-how-mueller-has-effectively-cornered-trump-and //DJT acculé?
https://www.alternet.org/professor-who-unmasked-primary-colors-author-1996-singles-out-trump-administration-official //Le corbeau enocre et toujours. Jim Mattis wins that one.
https://talkingpointsmemo.com/news/blasey-ford-i-would-be-prepared-to-testify-next-week-under-certain-conditions //La meilleure manoeuvre possible. Elle remet la charge du soupçon sur les R. et les met en demeure de prendre encore plus de temps. Ils peuvent choisir la fuite en avant malgré les assurances de DJT que le processus puisse en peu de temps. La sécurité du témoin est un motif sérieux qu’ils peuvent difficilement ignorer. Ce faisant, et même si cela n’est pas l’objet actuel de la discussion, l’inadequation des procédures du Sénat avec la totalité des actes et de l’agenda entre les mains du chef de la majorité apparait au grand jour. Des règles plus précises et plus consensuelles de fonctionnement multi-partisan sont nécessaires.
https://talkingpointsmemo.com/prime-beta/grassleys-blasey-ford-letter-doesnt-give-a-full-picture-of-the-process-for-vetting-noms //Evidemment les R. Jouent sur tous les tableaux possibles. Ici une procédure qu’ils n’exploitent pas autant qu’ils le pourrait e l’ont déjà fait dans la situation symétrique d’investigation de candidats proposés par les Démocrates.
https://talkingpointsmemo.com/prime-beta/blasey-ford-kavanaugh-hearing-negotiations //Que va faire le GOP maintenant? Plusieurs sénateurs R. centristes (Jeff Flake,Susan Collins,…) avaient exprimé le souhait d’entendre Christine Blasey Ford. Peuvent-ils maintenant se dédire et faire pression pour continuer le processus à marche forcée.
https://thehill.com/policy/national-security/407681-republicans-threaten-to-subpoena-nellie-ohr //Contre-attaque sur tous les fronts. Les D. auraient-ils des cadavres dans les placards que les R. recherchent désepsérément?
https://thehill.com/homenews/senate/407689-feinsteins-office-says-it-has-received-threats-over-kavanaugh //Et ça continue. Mais Susan Collins aussi a reçu des menaces et insultes.
https://thehill.com/hilltv/rising/407687-dem-senator-praises-ford-opening-the-door-to-testifying //Chaque camp avance ses pions afin de rendre l’autre responsable du chaos. Peut-on ne pas entendre le témoignage de C. Ford maintenant sans jeter la suspicion sur tous le processus ?
https://theintercept.com/2018/09/20/alex-kozinski-brett-kavanaugh-judge-9th-circuit/ //L’autre « affaire Kavanaugh » dont la mêche est déjà allumée.
https://slate.com/news-and-politics/2018/09/chuck-grassley-brett-kavanaugh-sexual-assault-republicans.html //C’est si gros que nous puvons à peine le croire. Ce qui importe aux R. C’est de conclure VITE leur processus de nomination. Les agressions contre les femmes ils s’en foutent.
21/09/2018
https://thehill.com/homenews/senate/407714-ford-could-testify-thursday-report //Jeudi laisse un peu de place à la négociation : Mercredi?
https://thehill.com/homenews/administration/407722-trump-rallies-in-nevada-amid-supreme-court-flurry-were-gonna-get //Trump donne le ton : on y va. Pas de retrait de la nomination. C’est marche ou crève. Il préfère semer le doute sur les futures décision de la SCOTUS que reculer ce qu iest du reste inimaginable pour lui puisqu’il a toujours raison.

https://www.motherjones.com/kevin-drum/2018/09/the-kavanaugh-affair-careened-off-a-cliff-today/

https://www.vox.com/2018/9/20/17885050/ed-whelan-kavanaugh-ford-accusation-scotus //Donc elle a bien été agressée. première étape de l’aveu.
https://www.salon.com/2018/09/20/creepy-stories-from-kavanaughs-yale-days-further-taint-scotus-nominees-public-image/ //Bien entouré Brett.
https://newrepublic.com/minutes/151338/bizarre-doppelganger-theory-testifies-desperation-brett-kavanaughs-allies //Faire du bruit autour de l’afaire est-il contre-productif piur les R. ou pas? Accumulant les histoires on peut lasser et provoquer l’indifférence.
https://truthout.org/articles/kavanaugh-poses-a-threat-to-asian-american-and-pacific-islander-women/ //L’électorat féminin, surtout des minorités, est aux aguets. La nomination de B.K. pourrait être le faux pas de trop. Les asiatiques (y compris venus du Pacifique) constituent la catégorie ethnique à la plus rapide croissance, très active et socialment plus à l’aise que la population noire ou hispanique. Mais le droit à l’avortemetn et la contraception n’est pas seule en cause. Cette population intègre la justice raciale et les droits civiques. La nomination de B.K. serait comprise comme un recul global de leurs droits.
https://www.alternet.org/news-amp-politics/ill-just-walk-away-kellyanne-conway-threatens-walk-set-during-heated-exchange-cn-0 //Décidément l’énervement les gagne.
https://news.gallup.com/poll/242300/opposition-kavanaugh-rising-accusation.aspx //Avant l’accusation de Chritine Blasey Ford. déjà.
https://talkingpointsmemo.com/prime-beta/my-take-on-where-we-are-with-kavanaugh-5-a-very-bad-night-for-kavanaugh //Comme indiqué la panique se voit. Même la diffamation à l’égard d’un tiers ne les effraie plus. Et qui plus est une intervention soigneusement construite par un groupe organisé mais pas piloté par la Maison-Blanche ou le GOP. D’où les démentis et la distance rapidement prise qui n’arrange pas le cas du soldat Kavanaugh. Un partenaire de B.K. impliqué dans ce genre de complot ne laisse pas bien augurer de la qualité du candidat.
https://talkingpointsmemo.com/news/american-allies-concerned-about-declassified-russia-docs //Une escuse pour ne pas déclassifié autant qu’annoncé. Depeur que le ridicule du vide des documents publiés ne retombe sur lui.
https://thehill.com/homenews/administration/407730-axios-staffers-working-to-stop-trump-from-attacking-kavanaugh-accuser //On se disait bien qu’on ne le reconnaisait pas. Si calme et « présidentiel ».
https://thehill.com/blogs/blog-briefing-room/news-other-administration/407721-trump-good-news-that-obama-is-campaigning //La sufficance et la haine de Barack Obama l’aveuglent.
https://slate.com/news-and-politics/2018/09/brett-kavanaugh-could-backfire-on-republicans.html //Echouer pourrait-il leur faire perdre le Sénat (aussi).
https://thehill.com/homenews/senate/407799-gop-makes-counter-offer-to-kavanaugh-accuser //Le marchandage continue signe que les R. ne peuvent avancer de leur propre chef.
https://www.motherjones.com/politics/2018/09/trump-christine-blasey-ford-kavanaugh/ //Il n’a pas fallu longtemps pour le Donald s’y mette aussi. Chassez le naturel…Et il n’est peut-être le mieux placé pour défendre un homme accusé d’agression sexuelle.
https://www.motherjones.com/politics/2018/09/rod-rosenstein-bombshell-he-talked-of-secretly-recording-trump-ousting-him-via-the-25th-amendment/ //Et la maison Trump vacille de l’intérieur. Le limogeage de Rosenstein serait donc en route. On sait que c’est la remière étape de celui de Robert Mueller.
https://www.politico.com/story/2018/09/21/trump-kavanaugh-christine-blasey-ford-charges-834664 //Les R. sont tellement dans leur trip qu’ils ne réalisent pas les dégâts dans l’opinion et par contre-coup sur les sénateurs centristes de leurs propres rangs.
https://www.vox.com/2018/9/21/17888022/rod-rosenstein-fired-trump-noel-francisco //Et si Rosenstein est viré. En première analyse c’est Noel Francisco qui hérite de la responsabilité de l’enquête Mueller. DJT pourrait avoir une autre option en tête. Francisco est à la fois un conservateur soucieux des intérêts de son camp mais aussi un juriste accompli.
https://slate.com/news-and-politics/2018/09/trump-mass-declassification-russia-investigation-documents.html //Plus à une contradiction près DJT et la M-B maintenant n’y voient plus la même urgence. Il n’y a aucun doute que cette déclassification et la publication in-extenso présente des risques. Le plus grand étant que le public n’y voit pas la disculpation attendue par Trump.
22/09/2018
https://www.salon.com/2018/09/22/grooming-brett-kavanaugh/ //Il vient de loin.
https://fivethirtyeight.com/features/brett-kavanaugh-is-polling-like-robert-bork-and-harriet-miers/ //Impopulaire dès le début
https://fivethirtyeight.com/features/kavanaugh-may-be-getting-more-unpopular/ //Il l’est resté et pire
https://www.vox.com/2018/9/20/17882310/supreme-court-brett-kavanaugh-christine-blasey-ford //Le jeu se reserre. Grassley recule en tentant de maintenir une pression maximale sur C. Ford.
https://thehill.com/homenews/news/407907-kavanaugh-accuser-considered-moving-to-another-country-husband-says //1-Elle avait déjà parlé depuis longtemps à ses proches de l’agression. 2-Le sérieux de cette agression est attestée par l’imprtance de ses effets sur la victime.
https://theintercept.com/2018/09/22/mark-judge-wasted-brett-kavanaugh/ //La culture masculine du temps de Trump était largement partagée par les élèves de l’école de B.K.
https://thinkprogress.org/whyididntreport-women-lay-bare-anguish-anger-over-kavanaugh-nomination-8ed46960830d/ //Les défenseurs de B.K. viennent de stupidement relancer le mouvement des femmes contre les agressions sexuelles. Qui pourrait bien au final couler leur poulain.

https://www.npr.org/2018/09/22/650773356/lawyers-for-christine-blasey-ford-say-she-will-testify-before-senate-committee

https://thehill.com/homenews/news/407934-former-doj-inspector-general-michael-bromwich-joins-kavanaugh-accusers-legal //Chapeau Madame Katz
https://www.motherjones.com/politics/2018/09/kevin-cramer-brett-kavanaugh-sexual-assault/ //Le plus infâme est peut-être celui-ci. Puisqu’il n’a pas pu la violer cela ne compte pas.
https://www.alternet.org/news-amp-politics/right-has-descended-madness-conservative-writer-destroys-latest-kavanaugh-defense //Et oui tes copains sont tombés si bas.

https://talkingpointsmemo.com/prime-beta/my-take-on-where-we-are-with-kavanaugh-6-the-evidence-mounts

https://talkingpointsmemo.com/prime-beta/time-for-leonard-leo-to-speak-up //Leonard Leo sort de l’ombre où il aurait voulu rester.
23/09/2018
https://www.theatlantic.com/politic Comme le chante Michael Koppy « All in the Timing ».
https://www.mediamatters.org/video/2018/09/20/jeanine-pirro-christine-blasey-ford-may-have-been-hypnotized-her-therapist/221396 //Hypnotisée ? Pourquoi pas. Tout est bon quand on ne sait pas quoi dire.

https://www.cancelkavanaugh.com

Les dernières primaires de la saison

Cette semaine se déroule la dernière phase des élections primaires aux États-Unis d’Amérique avant le scrutin de mi-mandat du 6 Novembre. La scénariation sans doute involontaire répartit cette étape sur 3 jours de Mardi à Jeudi avec en apothéose les votes de l’état de New-York où l’incertitude montée en épingle de la candidature au poste de gouverneur cache des enjeux sérieux.

New-Hampshire.

Hier la première journée se déroulait au New-Hampshire, état-bascule dont le gouverneur Républicain Chris Sununu est une cible traditionnelle des Démocrates mais sa popularité personnelle le met à peu près hors d’atteinte. La gagnante de la primaire, Molly Kelly aura du mal à l’emporter. L’attention était attirée par la première circonscription de la Chambre des Représentants où se présentait le fils de Bernie Sanders qui n’avait pas le soutien officiel de son père. La famille Sanders a justifié ce fait par le refus de la politique dynastique. Les chances de Levi Sanders étant très faibles il est probable que Bernie a aussi joué tactique et souhaité ne pas être associé à un échec annoncé dans une primaire Démocrate à 11 candidats.L’élu Chris Pappas devrait succéder à la Démocrate Carol Shea-Porter en Novembre.

Rhode Island.

Aujourd’hui on passe au minuscule état de Rhode Island dont la gouverneure Démocrate Gina Raimondi à l’inverse de son collègue du New-Hampshire est très impopulaire. Quel que soit le résultat de la primaire Républicaine Raimondi aura du mal à conserver son poste et doit pour cela d’abord survivre à la primaire de son parti.Dans ce petit état urbain les surprises sont possibles.

Le bouquet final New-York.

Enfin Jeudi le gros morceau, bouquet final digne de la campagne de ces primaires de 2018 aux enjeux majeurs. La campagne pour la désignation du candidat Démocrate au fauteuil de gouverneur occulte les autres. Le sortant Andrew Cuomo, frère d’un présentateur vedette de CNN et « centriste » invétéré est concurrencé par la candidature médiature de Cynthia Nixon, militante des droits civils mais surtout ex-vedette de « Sex in the City ». Le bruit médiatique autour de cette bataille a été renforcé par la victoire inattendue de la « Socialsite démocratique » Alexandria Ocasio-Cortez contre un cacique Démocrate pressenti comme futur leader des Démocrates à la Chambre en cas défaite des Républicains en Novembre. L’éclairage porté sur la lutte pour la candidature au poste de gouveneur(e) occulte d’autres enjeux plus réels dans la mesure où l’avance de Cuomo dans les sondages semble le mettre hors d’atteinte. Sous la pression de la candidature de Nixon et du succès populaire de la campagne d’Ocasio-Cortez devenue instantanément une vedette de la gauche Cuomo a nettement gauchi son programme.

Les particularités du système électoral pourraient d’ailleurs permettre à Nixon de se présenter même si elle perd la primaire Démocrate car elle a le soutien du « Working Families Party » fortement implanté dans l’état. Si la primaire montre une mobilisation importante et qu’elle perd de peu la question se posera si le danger de victoire Républicaine induit par une triangulaire semble écarté.

La candidature de Zephyr Teachout à la primaire pour le poste de ministre de la Justice (AG) de l’état semble en fait tout aussi importante. Juriste accompli et combattive elle serait une arme anti-Trump de poids vu l’importance de la juridiction new-yorkaise dans le système judiciaire du pays. La dernière séquence télévisée de la campagne de Zephyr Teachout a été très remarquée.

Et finalement cette primaire pourrait commencer à apporter une clarification plus importante que les évolutions formelles du programme de Cuomo. Le Sénat de l’état comprend un groupe de pseudo-Démocrates, le « Independant Democratic Caucus« ,  qui votent souvent avec les Républicains et sont utilisés par Cuomo pour ses louvoyages politiques. Une séries de circonscriptions sénatoriales (11,13,17,20,23,31,34,53) constituent donc des enjeux majeurs pour la politique future du second état de l’Union.

A suivre.

Donald, l’OTAN et nous

Le spectacle de Bruxelles.

Après le G7 et la comédie de la rencontre de Singapour avec Kim Jong-Un Donald Trump a donné la dernière représentation de son cirque international à Bruxelles lors de la réunion de l’OTAN. Encore une fois il a remporté un relatif succès. Les alliés ont jugé plus utile de faire semblant de céder afin de pourvoir afficher la satisfaction formelle d’un sommet réussi et Donald Trump pourra faire valoir une victoire auprès de son électorat. Plus significatif encore les questions, parfois pertinentes, que pose son attitude vis-à-vis des alliances de long terme de son pays n’ont pas été discutées. Il ne restera que la mise en cause d’un édifice global qui ne correspond peut-être plus aux conditions du monde d’aujourd’hui. Cette inadéquation devrait constituer le centre des débat politiques mais se trouve complètement éclipsée par l’agitation médiatique d’un trublion qui pense sincèrement négocier des évolutions avec ses manières de brute mais en fin de compte ne fait que semer le doute et la dévastation sans rien construire.

Les dépenses militaires dans le monde et l’OTAN.
Donald Trump a posé à ses alliés de l’OTAN l’ultimatum de l’augmentation immédiates de leurs dépenses militaires en terme de pourcentage de leur PIB. L’ensemble mérite d’être examiné mais non sans remarquer une confusion usuelle dans le discours du président. Il indique que les membres de l’OTAN ont payé des millions de dollars en plus depuis son élection. Outre que cela est factuellement faux il expose sa confusion entre les dépenses de défense dont il a demandé l’augmentation et les paiements à l’OTAN, sous-entendu aux États-Unis d’Amérique. Les affirmations sur les dépenses militaires oint été tellement discutables que même la NPR, National Public Radio partiellement financée par l’état fédéral et donc soumise à un minimum de réserve, les a publiquement vérifiées.

Il existe plusieurs sources intéressantes de données sur les dépenses militaires dans le monde. La première est tout simplement l’OTAN qui en publie régulièrement un état, ici  en date du 10 Juillet. Le site de l’OTAN se révèle d’ailleurs une source très intéressante d’informations.
Le Stockholm International Peace Research Institute présente des données qui ne sont pas centrées sur l’OTAN.
Les principaux enseignements sont les suivants. Les dépenses militaires dans le monde évoluent sans surprise avec la conjoncture politique. Elles augmentent après l’année 2000 (effet 11 Septembre) jusqu’en 2010 pour rester relativement stables ensuite. On peut compter ces dépenses comme Donald Trump en pourcentage de PIB mais cela est-il pertinent?

 © SIPRI© SIPRI

 

D’après le SIPRI la répartition mondiale en 2017 des dépenses militaires est la suivante .

  • Afrique 42 Milliards $ 2,5% du total en légère diminution.
  • Amériques 695 Milliards $ 40 % stable mais Donald Trump l’augmente de près de 10% en 2017.
  • Asie-Océanie 477 Milliards $ 27 % +3,6 % dont 228 Mds $ pour la Chine augmentations en Asie du Sud-Est.
  • Europe 342 Milliards $ 20 % -2,2%

Exprimées en part du PIB les dépenses militaires représentent 3,57% du PIB des États-Unis d’Amérique (E.U.A.) pour plus de 600 milliards de dollars, 2,12% de celui du Royaume-Uni, 1,71% de celui de la France. L’évolution est différenciée entre les pays européens et le Canada d’une part les E.U.A. d’autre part.

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Les pays européens restent largement sous les 2% du PIB comme le montrent les données de l’OTAN.

GDPPerCent © OTANGDPPerCent © OTAN

La dépense militaire par habitant telle que publiée par l’OTAN donne une autre vision.
Moyenne OTAN 982 $
E.U.A. 1896 $ Ce nombre n’est jamais évoqué par D. Trump qui préfère faire état du pourcentage de PIB.
Canada 664 $
Europe 481 $ Il s’agit de la partie OTAN de l’Europe
France 764 $ Contribution supérieure à celle du Canada.
Norvège 1413 $ La Norvège, dans l’OTAN mais pas dans  l’UE, est une anomalie historique.

 © Dominique Courtois© Dominique Courtois

Les données, même celles publiées par l’OTAN, montrent qu’il est difficile d’évaluer et comparer des dépenses qui s’exercent sur des missions et des aires variés en fonction de la situation géographique et des choix politiques. On distingue donc en général au moins trois périmètres pour présenter les comptes : L’OTAN global, la zone nord-américaine et la zone européenne. Cette distinction ne fournit cependant pas de grandes informations du fait de la domination nord-américaine qui apporte la grande majorité du financement militaire. Elle permet cependant de différencier les évolutions de la zone européenne globalement en baisse continue quand on exprime la dépense en pourcentage de PIB.

Faut-il accorder une signification particulière au rapport entre le montant des dépenses militaires et le PIB?
Si ce repère peut-être familier aux universitaires ou aux économistes il ne correspond pas au raisonnement des militaires qui raisonnent en coût des équipements et des troupes dont ils ont besoin. Les vitesses de variation des deux grandeurs, dépenses militaires et PIB ne sont pas les mêmes. Si le PIB intègre rapidement l’effet des variations de conjoncture le budget militaire présente une inertie considérable. D’autant plus grande que les investissements en technologie lourde sont importants du fait de l’addition de pesanteurs législatives, administratives et techniques. Il faut voter les budgets, les mettre en œuvre et réaliser les programmes industriels.
La Grèce fournit une sorte de contre-exemple significatif. Le rapport de ses dépenses militaires à son PIB a brutalement cru ces dernières années et est passé au-dessus de 3%. La Grèce aurait-elle donc donc massivement investi dans la guerre? Non, par la grâce conjuguée des autorités européennes et financières son PIB a fondu au soleil de Berlin faisant automatiquement grimper le rapport.

Donald Trump assimile les dépenses militaires globales des pays membres à leur engagement dans l’effort de l’OTAN. Les deux sont formellement différents mais son attitude est logique. Il est ainsi plus facile sur Twitter de mettre en évidence l’injustice dont serait victime le pays. Le budget partagé de l’OTAN proprement dit ne se compare pas avec celui des états dominant de la coalition. Il se monte à seulement 3 milliards dollars environ dont 22 % sont payés par les E.U.A. Les dépenses des interventions militaires faites dans le cadre de missions de l’OTAN restent dans le budget des pays intervenant.

Quelle que soit le mode de calcul les E.U.A sont les plus gros contributeurs aux dépenses militaires de l’alliance. Mais ne faut-il pas prendre en compte les retours de cet investissement, retours matériels directs en achat de matériel militaire ou de technologie, matériel et service civils aux firmes américaines et retours politiques non-chiffrables économiquement en domination mondiale?

Que veut, que fait Donald Trump?

Les réponses à la questions de ce que veut réellement Donald Trump ne manquent pas de l’affaiblissement de l’OTAN à celui de l’Union Européenne en passant par la simple affirmation de son pouvoir et de sa grandeur. Souvenons-nous que les affaires militaires occupent une place particulière chez Donald Trump. Cet homme pour qui la force est le seul réel moyen de résoudre les problèmes a toujours manifesté respect sinon fascination pour la force armée. Cette suprématie de la force pourrait même jouer un rôle plus important que le simple nationalisme dans l’imaginaire trumpien. Il a d’ailleurs étudié dans une académie militaire privée.  Cette fascination s’incarne dans la grande parade militaire que lui a inspirée notre 14 Juillet (Merci Macron)  et que les militaires et les parlementaires Républicains sont en train de lui accorder.
Le discours sur l’OTAN, après le psychodrame du G7 s’inscrit dans la longue récitation de ses griefs contre les profiteurs qui vivent aux dépens des E.U.A. Donald Trump peut encore blâmer ses prédécesseurs pour avoir toléré ou provoqué cette situation mais cette posture ne saurait survivre bien longtemps et certainement pas à une majeure défaite électorale (ou judiciaire).
Sans entrer dans le débat psychologisant sur ce qui se passe sous la chevelure orange on doit reconnaître la persévérance du chemin suivi. Plutôt que de se lancer dans des suppositions hasardeuses sur les motivations de l’individu on peut à coup sûr retenir les motivations électorales renforcées par les derniers développements de l’enquête de Robert Mueller. La conjoncture met le président sous pression. Il doit s’adresser à sa base et au-delà à toute la base Républicaine pour la mobiliser à voter en Novembre. Peu importe l’extravagance des propos aux yeux de l’opinion internationale, l’inadéquation des propositions économiques ou stratégiques. Le personnage compte avant tout, statufié dans sa singularité. Il sera toujours temps après avoir gagné les élections de se rabibocher avec l’appareil du Parti Républicain qui est actuellement polarisé sur la victoire de mi-mandat et le remplissage des tribunaux jusqu’à la Cour Suprême par des juges conservateurs.

L’égocentrisme de Donald Trump l’empêche de concevoir l’illogisme de ses demandes. Si les alliés voulaient ou pouvaient augmenter leur part de financement de l’alliance ils seraient en position d’en remettre en question le leadership et les choix politiques. Les États-Unis d’Amérique ne pourraient plus alors cacher que la demande de payer pour la protection du plus gros n’est pas autre chose que du racket.

Quant à savoir ce que veut Trump…

Si la question présente le moindre intérêt on peut chercher des éléments de réponses dans ses conférences de presse et entretiens avec les journaux à Bruxelles et à Londres. Un président qui affirme sans rire aux journalistes être « un très stable génie » ou nie avoir tenu des propos enregistrés par ses interlocuteurs est-il à la recherche d’autre chose que son immédiate propre gloriole?
La déstabilisation de tout le système politique du pays ne peut pas cesser tant que Donald Trump est en poste et soutenu par la majorité parlementaire. Les alliés européens, canadiens ou autres peuvent tout juste s’abriter pour éviter le plus gros des retombées sans pouvoir faire plus.

Que faire de l’OTAN?

Sans doute involontairement Donald Trump a remis sur la table la question de l’OTAN. Sans le moindre doute l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord passait aux yeux de ma jeunesse militante comme le bras armé de « l’impérialisme américain » en Europe et concrétisait sous une forme particulièrement redoutable car militaire l’ennemi à abattre. Dans le consensus plus ou moins mou (désolé du pléonasme) qui a suivi l’écroulement de l’URSS l’OTAN est rentré dans la grisaille du décor, dans les meubles familiers. La diabolisation manichéenne de la Russie a fait le reste. Personne ne se pose plus la question. Et voilà que la question de la légitimité retraverse ironiquement l’Atlantique pour nous revenir en pleine face. Cet article de The Nation présente de manière concise le changement de rôle de l’organisation logistique depuis le confinement de l’empire soviétique à celui d’outil d’entretien de la tension à l’est de l’Europe.

Créé après la Seconde Guerre mondiale pour coordonner l’action militaire des E.U.A., du Royaume-Uni de la France et l’Allemagne en face de la puissance soviétique qui avait étendu son emprise sur tout l’Est de l’Europe l’OTAN a été présenté à l’opinion comme une organisation défensive dans son principe. La situation change radicalement en 1991 avec l’écroulement de l’URSS. L’accord Est-Ouest initial qui a permis une réunification allemande sans heurts impliquait un gel de l’action de l’OTAN cantonné à son périmètre original. Il n’a fallu que quelques années pour que Bill Clinton prenant avantage de l’évolution du rapport de force passe outre et lance l’expansion orientale de l’organisation avant que cette extension de l’alliance militaire dépasse le continent européen.
L’ Euro-Atlantic Partnership Council  créé en 1997 a même vu la participation de la Russie au sein d’un organisme initié par l’OTAN. Plus récemment le Mediterranean Dialogue est créé après le Guerre du Golfe pour assurer des relations entre des pays de la région, y compris Israël et l’OTAN. L’ Istanbul Cooperation Initiative  vise à assurer le lien entre l’OTAN et quatre pays du Golfe Persique. Enfin les Partners Across the Globe après le sommet de Lisbonne de l’OTAN fournit le cadre d’alliances hors de toute limite géographique. Le dernier adhérent vient d’Amérique Latine : la Colombie.

L’OTAN a donc servi de base à la création d’une nébuleuse d’organisations de coopération militaire dominée et dirigée par le pays le plus armé et le plus riche du monde. En remettant en cause les mécanismes de financement Donald Trump, polarisé par ses problèmes intérieurs et aveuglé par sa vision économique de boutiquier qui veut rentrer dans ses sous pourrait bien avoir ouvert une nouvelle boite de Pandore.
Ou nous avoir simplement montré que nous ne pouvons rien et que ce n’est pas le roi qui est nu mais bien nous qui sommes impuissants devant la force brute des armes.

 

Mes liens de travail sur le sujet :

11/07/2018

https://talkingpointsmemo.com/edblog/trump-proposes-turning-europe-into-armed-camp

https://www.nato.int/nato_static_fl2014/assets/pdf/pdf_2018_03/20180315_180315-pr2018-16-en.pdf //Le communiqué de presse de l’OTAN sur les dépenses.

https://truthout.org/articles/intentional-chaos-trump-and-the-global-nato-alliance/

https://comptroller.defense.gov/Portals/45/Documents/defbudget/fy2019/fy2019_EDI_JBook.pdf

https://www.alternet.org/news-amp-politics/never-history-fox-news-shep-smith-assails-trump-unprecedented-attacks-nato-allies

https://www.alternet.org/news-amp-politics/all-his-bluster-trump-powerless-against-nato-allies-heres-why

12/07/2018

https://www.npr.org/2018/07/11/628137185/fact-check-trumps-claims-on-nato-spending

http://thehill.com/policy/national-security/396597-mueller-asks-court-for-100-more-blank-subpoenas-ahead-of-manafort

https://www.motherjones.com/kevin-drum/2018/07/when-the-tv-cameras-are-off-does-donald-trump-still-exist/ //Evidemment

https://www.thenation.com/article/time-disrupt-nato/

https://newrepublic.com/article/149819/fair-trump-bash-nato-military-spending

https://www.salon.com/2018/07/11/trump-versus-nato-not-so-fast_partner/

https://t.umblr.com/redirect?z=https%3A%2F%2Fwww.washingtonpost.com%2Fgraphics%2Fpolitics%2Ftrump-claims-database%2F&t=YWQ5YmVhM2VlMDMxN2IwOWNlMjFlOTA4Mzk5MDAxNDllYzM1MTE2MyxCVVo1QUx6eg%3D%3D&b=t%3AhQ9Ds4P3Iv6D7mgEr8WMqg&p=http%3A%2F%2Frobertreich.org%2Fpost%2F175757408255&m=1

https://www.sipri.org/sites/default/files/2018-05/sipri_fs_1805_milex_2017.pdf //Stockholm International Peace Research Institute.
13/07/2018

https://www.nato.int/nato_static_fl2014/assets/pdf/pdf_2018_07/20180709_180710-pr2018-91-en.pdf

https://www.mediapart.fr/journal/international/120718/au-sommet-de-l-otan-trump-poursuit-son-travail-de-sape-contre-l-europe

https://www.salon.com/2018/07/11/a-rare-case-trump-is-right_partner/

https://www.salon.com/2018/07/12/donald-trumps-global-chaos-tour-as-he-runs-wild-in-brussels-gop-senators-start-to-back-away/

https://www.vox.com/2018/7/13/17568854/mueller-russia-indictment-trump-putin

http://prospect.org/article/trump-executing-major-geopolitical-realignment-does-anybody-care

https://newrepublic.com/minutes/149888/new-indictments-complicate-trump-russia-relationship //Rosenstein joue de + en + visiblement avec Mueller (contre Trump?)
https://talkingpointsmemo.com/muckraker/congressional-candidate-received-stolen-documents-russia-2016 //Le massacre du Samedi soir commence

 

 

Semaine 19 entre Seattle et Miami

L’accord sur le nucléaire iranien.

Que peut-on écrire de la grande affaire de la semaine dernière? Les médias se sont tant répandues à ce sujet qu’il est devenu impossible d’émettre quoi que ce soit d’audible. La suite demeure très incertaine entre la rhétorique belliqueuse de John Bolton et le besoin de Donald Trump de faire mobiliser la nation derrière lui. On peut se souvenir de la suggestion de Sheldon Adelson datant de plusieurs années de nucléariser l’Iran avant même de négocier quoi que ce soit. Le même Sheldon Adelson, magnat des casinos de Las Vegas et grand financier des Républicain vient de verser 30 millions de dollars dans les caisses électorales du parti.

Dans le contexte la présence de la fille de Donald Trump à l’occasion du transfert de l’ambassade ne peut être interprétée que comme un pas de de plus dans l’offensive même si la justification sera évidemment la religion juive qu’elle a adoptée lors de son mariage avec Jared Kushner.

Trumpian Wall.

Sur le front sud la date du Fandango Fronterizo se rapproche, le 26 Mai. Ce rassemblement de part et d’autre de la barrière à San Diego se tiendra pour la onzième fois. Il s’agit de faire de la musique ensemble des deux côtés. A cet endroit la frontière est matérialisée par deux barrières séparées d’un no-man’s land de quelques mètres qui n’interdisent pas le passage des sons.  L’initiative a fait des  petits le long de la ligne de démarcation et se  retrouve en d’autres endroits. D’autres initiatives de vie sociale inter-frontalière existent comme dans la zone El Paso-+Ciudad Juarez avec un service de partage de bicyclettes. Cette zone de près de 3 millions d’habitants est la seconde en population à cheval sur la frontière après Tijuana-San Diego. Les initiatives de ce genre doivent être particulièrement irritantes pour un Donald Trump qui a récemment explosé de colère en réunion du Cabinet contre la Secrétaire d’état à la Sécurité Intérieure incapable selon lui de fermer la frontière.  La cause en serait les statistiques d’arrestations pour défaut de papiers à la frontière revenues à leur niveau d’avant l’élection de 2016. L’arrivée de Donald Trump semblait avoir eu un effet dissuasif pour les candidats à l’immigration. Cet effet se diluant avec le temps les mêmes causes produisent les mêmes effets. Et ce ne sont pas les promesses de ramener les emplois qui vont faire baisser l’attraction. Au-delà de la curieuse incapacité du président à comprendre qu’une frontière ne se ferme pas comme un robinet le problème politique qu’il a créé en clamant que la frontière est une passoire ne peut pas se résoudre de lui-même. Au final il est du reste le seul à pouvoir décrété que le problème est résolu.

Après Parkland.

Si les jeunes gens de la génération Parkland se sont montré discrets ils sont toujours là comme l’a montré cette rescapée qui célèbre trois mois après la fusillade être débarrassée des projectiles qui la défiguraient.

Le 6 Novembre – élections de mi-mandat, mais pas seulement.

Si l’enjeu principal identifié par tous et Donald Trump en premier restera la reprise ou pas de la Chambre des Représentants par une majorité de députés Démocrates le long terme se jouera aussi dans les élections des assemblées des états et dans les elections locales.

La cause du Sénat semble être à peu près entendue. En l’absence d’événements inattendu les Démocrates peuvent ua mieux espérer compenser  les probables pertes de quelques sièges comme celui de Joe Manchin par de gains comme celui du siège de Jeff Flake. En Arizona la question de la présence de John McCain, élu en 2016 pour 6 ans, sur les bancs du Sénat se pose du fait de son état de santé. Il n’est pas revenu à Washington depuis le début de l’année. Les sénateurs Démocrates élus dans des états Républicains, typiquement Manchin et Donnelly, donnent des gages à leur électorat local sans aucun résultat dans les sondages.   Donald Trump a bien vu la faiblesse de ces sénateurs et deux jours après la primaire a tenu un meeting en Indiana contre Joe Donnelly.

La Chambre des Représentants constitue donc l’objectif principal des Démocrates sans que pour l’instant la victoire soit très assurée. Ils ne décollent pas des 5 à 6 pour-cent d’avance que les experts pensent insuffisants pour combler les handicaps du découpage électoral et du chronique défaut de participation de leur camp aux élections intermédiaires.

Les états et les grandes villes étant devenus des lieux de résistance au pouvoir trumpien les élections régionales et locales ont pris de l’importances. L’enthousiasme de la base Démocrate a provoqué un afflux de candidats parfois dangereux comme en Californie mais qui peut rendre optimiste. Ces élections sont aussi l’occasion de procéder à des reclassements au sein de chaque camp. Les affrontements entre trumpistes et Républicains classiques ne vont pas manquer. Chez les Démocrates l’affrontement entre les vieux Démocrates « de Wall Street » et la vague mobilisée par la campagne de Bernie Sanders ne peut guère être mieux illustrée que par la situation à New-York. L’actrice Cynthia Nixon défie la dynastie Cuomo pour le poste de gouverneur. Andrew Cuomo, fils de gouverneur de l’état et frère de présentateur vedette de CNN, s’est souvenu récemment de son passé de candidat écologiste. Ses manœuvres à l’assemblée de l’état où il a couvert un groupe de pseudo-Démocrates qui l’affranchit de toute obligation, lui a fait perdre le soutien d’un groupe important de l’état : le Workers  Family Party. La législation particulière de l’état permet à un candidat de concourir pour deux partis. La candidature de Zephyr Teachout, héroïne de la gauche de l’état, au poste de ministre de la justice semble se préciser. Etant donné la place de cette juridiction dans les enquêtes autour de Donald Trump le rôle de cet Attorney General sera capital.

 Les primaires de la semaine dernière ont donné des résultats mitigés.

Les vainqueurs : les femmes et l’establishment Démocrate.
Les 2/3 des femmes candidates pour la Chambre gagnent leurs primaires. Au Texas en Mars 24 femmes sur 32 Démocrates ont ainsi gagné le premier round de leurs primaires. Au final chez les Démocrates 22 et chez les Républicains 5. Le Center for American Women and Politics de la Rutgers University étudie spécifiquement cet aspect. L’organisation féministe Emily List (federal Political Action Committe) qui soutient les candidatures de femmes a constaté une très forte augmentation des candidatures.  Dans l’Ohio où le gouverneur John Kasich ne pouvait  pas se représenter et se prépare à jouer le recours modéré contre Trump en 2020 un des vieux héros de la gauche se présentait contre un candidat soutenu par Elizabeth Warren. Dennis Kucinich est célèbre pour avoir refusé alors qu’il était maire de Cleveland -et plus jeune maire d’une grande cité à l’époque- refusé de vendre la régie municipale de l’électricité à des investisseurs financiers. Cela lui couta la mairie mais des décennies plus tard tout le monde reconnait que les habitants en sont gagnants contre les banques. Parfois incontrôlable Kucinich a été battu par Richard Cordray, directeur du Consumer Protection Bureau limogé par l’administration Trump. Le soutien de Warren et son action au CFPB donnent à Cordray une image progressiste même si comme Warren il n’est pas incompatible avec la direction centriste du Parti Démocrate. Je suis souvent en désaccord avec mes amis au sujet d’Elizabeth Warren dont je pense qu’il serait hasardeux de surestimer le caractère progressiste. Elle s’est montré à peu près irréprochable en matière économique et sociale alors qu’elle a eu tendance à s’aligner sur les positions douteuses de Hilary Clinton en matière internationale.

En Indiana le sénateur Donnelly a vu élu en face de lui un Républicain bien placé pour le battre, Mike Braun. Donald Trump ne s’y est pas trompé. Deux jours plus tard il tenait meeting dans l’état contre le sénateur sortant.

Dans l’Ohio une proposition modérée de nouvelle procédure de cartographie électorale est facilement passée. Sans être révolutionnaire cette loi apportera plus de transparence tout en laissant le découpage électoral aux mains des politiciens plutôt qu’à une commission indépendante. Encore une fois la présence de John Kasich qui joue une partie serrée peut ne pas être  étrangère à cette situation peu courante d’un état dirigé par les Républicains, sévèrement charcuté et qui propose de changer la loi au risque de perdre leur majorité.

Les extrémistes trumpiens ont perdu en la personne de Don Blankenship en Virginie Occidentale ou Trump a du désavouer celui qui se présentait comme « Trump avant Trump » car il n’avait guère de chance de gagner l’élection générale. La crainte de perdre la majorité au Sénat a été la plus forte.

L’enquête de Robert Mueller.

Si les enquêteurs restent discrets comme à leur habitude  les nouvelles sont venues de la périphérie : l’enquête sur Michael Cohen, l’avocat de Trump. L’avocat de Stormy Daniels a donné une impulsion déterminante a ce versant en dévoilant des clients d’une société créée par Cohen parmi lesquels au moins une société russe dirigée par un  proche de Poutine. Il pourrait s’agir du premier lien réel entre l’environnement de la campagne de 2016 et des interlocuteurs russes. Plusieurs des sociétés citées comme clientes de Cohen ont d’ailleurs été approchées par Mueller il y a déjà  plusieurs semaines.

Les enquêteurs gardent leur calme mais l’autre camp se met en ordre de marche. Nous avons vu la semaine dernière la mobilisation plus ou moins heureuse de Rudy Giuliani. Cette semaine Mike Pence est venu apporter sa part à l’effort en affirmant que l’enquête a assez duré. L’affirmation de Giuliani à la presse que son camp est passé de la défense à l’attaque ne se traduit pas encore par des gestes spectaculaires mais les signes s’accumulent de la volonté de Donald Trump de se battre pied à pied. Les sondages montrent une opinion franchement polarisée sur la question de savoir si l’enquête est politiquement biaisée. Mais les Républicains, sur la défensive sont beaucoup plus massivement convaincus  (73%) que les Démocrates ne le sont du contraire..

 

A la semaine prochaine

La semaine 18 de Seattle à Miami. La guerre est déclarée

Entre Mueller et Trump la guerre est déclarée.

Ceux qui se demandaient si l’enquête de Robert Mueller irait au-delà des élections de mi-mandat ont eu leur réponse cette semaine. Il est toujours aussi difficile de savoir vers quelle issue on s’oriente mais nous venons d’entrer dans une nouvelle phase qui pourrait bien être celle de la conclusion de l’enquête.

La publication par la Maison-Blanche des questions soumises par l’équipe Mueller en vue d’un interrogatoire de Donald Trump la semaine dernière a signé le déclenchement des hostilités. Alors que les deux équipes de juristes de Donald Trump, en tant que président et en tant que personne privée acceptaient l’idée de collaborer avec Robert Mueller et d’organiser l’entretien il n’en est plus question.

Le principal avocat qui soutenait l’hypothèse de collaboration Ty Cobb a été remercié. Malgré les tentatives  de déguiser cela comme un départ organisé de longue date personne n’est dupe.

Il est remplacé par Emmet Flood, avocat vétéran de Washington qui a même défendu Bill Clinton en son temps. Plus encore il a travaillé sous Georges W. Bush sur les questions liées aux droits spécifiques du président de parfois faire exception à la loi (executive privilege). Ce renouvellement de personnel signale un changement de posture de la part de Donald Trump. Il confirme ainsi des tweets récent qui annonçaient une attitude offensive dans laquelle il pourrait s’impliquer personnellement.

Parmi les casseroles que tire Donald Trump les plus scabreuses viennent de ses, pour l’instant supposées, frasques sexuelles dont la plus connues est une affaire datant de dix ans avec l’actrice de films « pour adultes » Stormy Daniels. Michael Cohen, avocat personnel de Trump depuis de longues années s’est chargé de traiter le dossier et en particulier, juste avant la date de l’élection de 2016, de payer l’actrice (130000$) pour qu’elle s’engage à ne rien révéler. Mueller a abandonné ce versant de l’enquête qui ne correspond pas clairement à son mandat à une équipe de procureurs de (l’état de) New-York. Il a ainsi purgé sa propre enquête des aspects les plus gênants. De son côté Stormy Daniels a trouvé l’avocat qui convient. Michael Avenatti, une force de la nature qui n’a peur de rien et surtout pas de Donald Trump. Ils font pour l’instant un parcours médiatique et judiciaire sans faute.

Contrairement  à Rudy Giuliani, l’ex-maire de la ville de New-York et soutien acharné de Donald Trump à qui le président a confié la direction de son équipe de défenseurs. En quarante-huit heures Giuliani a réussi a dire à peu près tout et son contraire à propos de l’affaire Stormy Daniels. Il a a en particulier avoué peut-être contre la volonté de son patron que celui-ci a bien remboursé là Michael Cohen les 130000$ payés à l’actrice. En plus de provoquer des mises aux points et des démentis en cascade ce point ouvre une discussion sur la possibilité que ce remboursement soit une infraction à la loi sur le financement des élections. L’équipe Trump est tellement désemparée que même Kellyanne Conway qui n’hésitait pas en tant que porte-parole à s’impliquer  a refusé de se prononcer sur ces paiements.  Le comique de la situation n’a pas échappé à l’humoriste John Oliver qui a développé comment Giuliani a pu gaspiller en deux jours la crédibilité acquise lors 11 Septembre.

Robert Mueller continue a jouer le sphinx et à en dire le moins possible au contraire de Michael Avenatti. Ce silence a pour résultat de laisser toutes les hypothèses ouvertes sur ce que contient son dossier et les preuves qui y figurent. La première escarmouche de la nouvelle bataille entre les deux camps s’est déroulé dans un tribunal où le juge Ellis a mis en doute la conformité des accusations  de Mueller à l’encontre de Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Donald Trump avec le mandat délivré au procureur spécial. Si ces accusations de malversations financières anciennes liées principalement au travail de Manafort avec le parti pro-russe en Ukraine devaient être annulées l’enquête perdrait en crédibilité et en capacité de pression sur les témoins. La réponse de l’équipe Mueller a été d’une sobriété bien dans la ligne : « Nous sommes bien conscients du contenu de notre mandat ». Comprenne qui pourra. Soit cela signifie qu’ils n’ont rien à dire, soit qu’ils ont biens les preuves qui lient ces malversations à l’ingérence dans la campagne.

Les Républicains accusent souvent l’enquête Mueller d’avoir trop durée. En fait si on la compare aux précédentes enquêtes de procureurs spéciaux elle a produit très rapidement des inculpations.

Inculpations
Inculpations

La collision avec les élections de Novembre est maintenant inéluctable, quoiqu’en pensent les Républicains. L’évolution de la situation dépend en partie de Donald Trump et reste assez imprévisible.

Trumpian Wall.

L’immigation clandestine a retrouvé son niveau d’avant Trump si on en croit les statistiques de la police des frontières (Border Patrol). Les arrestations avaient baissé après l’élection de Donald Trump. L’immigration réelle reste assez difficile à évaluer. La majorité des immigrants ne rentrent pas en passant illégalement la frontière mais arrivent avec des visas de touristes et ne repartent pas.

Après Parkland.

Il n’y avait pas que la NRA dans les rues de Dallas. Les mouvements étudiants comme « Rally 4 Reform » ou « StudentMarch » et les mouvements d’opinion comme la coalition « #NoNra » menée par des vedettes de la télévision ont manifesté.

La Convention de la NRA a été l’occasion de désigner un nouveau président, poste représentatif et non opérationnel, en la personne d’Oliver North. Personnalité connue de la droite il s’est fait connaitre pour des agissements illégaux sous Reagan. Il a entre autres utilisé l’argent de ventes d’armes aux iraniens, mal vu actuellement, pour financer des actions contre la gauche nicaraguayenne. Adopter comme personnalité phare de l’organisation un homme aussi controversé porte-t-il un message ?

Le 6 Novembre – élections de mi-mandat.

Ce mardi (8 Mai 2018) nous entrons dans la grande séquence des élections primaires, et donc dans la période électorale.

Les Républicains sont confrontés à des risques sérieux dans certains états comme la Virginie Occidentale où un propriétaire de mines condamné pour sa responsabilité dans un accident qui a causé la mort de 29 personnes mène les derniers sondages. Donald Trump s’est cru obligé de conseiller aux Républicains de ne pas voter pour ce candidat qui est pourtant le plus proche de ses positions car il peut difficilement être élu au Sénat cet automne. Dans l’Ohio  la succession du gouverneur John Kasich est ouverte car il ne peut plus briguer de nouveau mandat. Il se prépare sans doute à se présenter contre Trump en 2020, éventuellement comme indépendant.

Les Démocrates sont confrontés en Californie à un dilemme de riches. L’enthousiasme de leurs rangs a suscité de nombreuses candidatures. Le système de « jungle primary » dans l’état met en concurrence dans la même élection primaire tous les candidats. Les deux premiers sont sélectionnés quel que soit leur appartenance. un parti présentant beaucoup de candidats risque donc de diviser ses voix et de laisser les deux premières places à l’autre parti tout en ayant recueilli la majorité des  votes. Les ténors Républicains Dana Rorhabacher, Darrel Issa ou Devin Nunes pourraient ainsi sauver leurs sièges sans avoir d’opposition en Novembre. Par ailleurs une sur-représentation Démocrate de l’état poserait un problème démocratique si l’opinion républicaine n’avait pas un nombre d’élus normal.

Une semaine à Capitol Hill – Les partis, les votes, le reste.

La commission juridique du Sénat a adopté une proposition de loi qui  protégerait les procureur spéciaux  comme Robert Mueller contre les attaques de l’exécutif. Elle n’a aucune chance d’être votée dans aucune des deux chambres mais exprime bien un message au président et à l’opinion.

Les sénateurs Bob Corker (R) et Tim Kaine (D) se sont mis d’accord pour proposer une loi qui redonne au Congrès les moyens de contrôler les actions militaires décidées par l’exécutif. Depuis le 11 Septembre 2018 les présidents, y compris Barack Obama ont engagé le pays dans une guerre sans fin (Forever War) sur la base des votes du Congrès en 2001 et 2002. Ces AUMF (Authorization for Use of Miltary Force) sont rédigées en termes généraux et potentiellement en contradiction avec la Constitution qui spécifie que le seul Congrès est apte à déclarer la guerre.

Cette proposition n’a guère de chance d’arriver au bout du parcours car l’opinion soutient les actions militaires comme les bombardements sur la Syrie, au moins tant qu’elles n’incluent pas l’envoi massif de troupes au sol.

La représentante Barbara Lee avait été la seule a refuser de voter une autorisation sans limite en 2001 et elle n’a cessé de se battre contre le blanc-seing ainsi donné au président.

Barbara Lee
Barbara Lee

Le chanteur militant David Rovics a célébré Barabara Lee dans cette chanson (les paroles en bas de la page).

Et le social

Les grèves des enseignants pour la revalorisation des moyens de l’éducation n’ont pas cessé et commencent à s’attirer des représailles comme  au Kentucky où  le gouverneur tente maintenant de privatiser le plus grand complexe éducatif de l’état.

La Cour Suprême de Californie a confirmé que les chauffeurs Uber ou Lyft doivent être considérés comme des salariés, avec les protections afférentes et non comme des entrepreneurs indépendants.

A suivre cette semaine

les primaires de mardi et bien sûr les décisions sur l’accord iranien.

A la semaine prochaine.

La semaine 15 de Seattle à Miami et à Damas.

La grande affaire de la semaine évidemment se passe en Syrie. Fidèle à sa manière et et à ce que soufflent les faucons maintenant installés à la Maison-Blanche avec John Bolton qui vient de prendre ses fonctions, Donald Trump a d’abord annoncé l’Apocalypse pour Bachar El Assad et ses parrains russes. Il a finit par se rendre aux arguments des militaires, de ses conseillers diplomatiques et des alliés britanniques qui confortent sa position et participer aux frappes ponctuelles contre des installations syriennes supposées participer à l’arsenal chimique.
L’auto-satisfaction exprimée par Donald Trump d’un »Mission accomplished » qui fait écho à celui Georges W. Bush le 1 Mai 2003 fait évidemment apparaître au grand jour la faiblesse de l’action entreprise par rapport aux enjeux.
Tout a été dit avant et après sur ces frappes, leurs limites, leur illégalité au regard du droit des États-Unis d’Amérique comme du droit international. Retenons quelques leçons.Implicitement elles signifient en négatif l’autorisation laissée au régime syrien de faire ce qu’il veut à condition de ne pas laisser penser à l’opinion internationale qu’il utilise des armes considérées comme immorales défendues (chimiques), comme si les fûts d’explosifs ou les bombes incendiaires ne tuaient aussi en masse.
La légitimité morale de l’action contre un régime qui frappe ainsi le peuple -pourquoi dit-on habituellement son peuple? En est-il propriétaire?- ne peut pas se résoudre à la légalité formelle. Au contraire la question posée et à laquelle aucun commentateur ne répond est celle de la mise en conformité des systèmes juridiques avec la situation réelle. Cette situation nous dit que la Constitution des États-Unis d’Amérique et la Charte des Nations-Unies ne sont plus opérantes et devraient sans doute être amendées. Mais cette réflexion même nous indique combien notre monde est chamboulé et manque de boussole.
Comme le fait remarquer à longueur d’articles toutjours intéressants Danny Sjursen à Truthdig les actions de son pays au Proche-Orient rassemblées sous le motif de la « guerre à la terreur » instaurée par Georges W. Bush et son père n’ont cessé de faire souffrir des civils, de déstabiliser la région et de miner la crédibilité de l’empire américain.

Une semaine à Capitol Hill – Les partis, les votes, le reste.

L’événement de la semaine pourrait passer pour un épiphénomène du microcosme parlementaire Républicain s’il ne portait moult conséquences et n’appelait quelques commentaires. Après des mois de rumeurs Paul Ryan, le Speaker de la Chambre des Représentants leader des Républicains, a annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat en Novembre. Il argue de raisons familiales plus que politiques pour expliquer sa décision. Quoi qu’il en soit elle met en évidence le problème de direction des Républicains et leurs divisions.
Le contexte particulier des élections de cette année rend incertain le maintien de la majorité Républicaine à la Chambre. Le Sénat semble beaucoup plus sûr en raison de la carte des mandats soumis à renouvellement. Or le choix du leader ne se pose pas dans les mêmes conditions suivant que l’on est majoritaire ou minoritaire. La parti qui dirige la Chambre a besoin d’une personne qui soit force de propositions politiques en même temps qu’en position de négocier avec le président. Le leader de la minorité présente un tout autre profil de combattant qui ne ressemble pas à celui de Paul Ryan.
Par ailleurs le groupe parlementaire est profondément divisé avec une importante minorité d’une quarantaine de députés de droite ultra-conservatrice regroupés dans le Freedom Caucus capables de bloquer des votes, surtout en cas de majorité réduite.
Enfin, et plus anecdotique, le siège de Paul Ryan pourrait devenir fragile en l’absence d’un sortant fort. Le candidat Démocrate le plus en vue est un militant syndicaliste, Randy Bryce, qui doit encore gagner la primaire pour être confirmé. Le Wisconsin fait partie des états qui ont donné la victoire à Donald Trump en 2016. Même si les Démocrates ne regagnent pas l’état en 2018 la perte du siège occupé plusieurs législatures par une des vedettes les plus en vue du Parti Républicain serait une alarme de plus.

L’enquête de Robert Mueller

Sans que L’équipe de Robert Mueller n’ai fait connaître de nouvelle action la Maison-Blanche a senti le vent du boulet une fois de plus avec les perquisitions du FBI dans les locaux de l’avocat de Donald Trump, Michael Cohen, celui qui a payé l’actrice Stormy Daniels pour la contraindre au silence sur son affaire avec le président. Le mandat ne venait pas de l’équipe Mueller mais de procureurs de l’état de New-York qui mènent une autre investigation. Comme à l’accoutumée les rumeurs de la colère trumpienne ont fleuri. Il a même affirmé que c’était la fin du secret de la relation avocat-client sous-entendant que les enquêteurs ont agi dans l’illégalité. Ce qui est évidemment faux.

La Maison-Blanche – Super Donald et ses copains.

La Syrie et les affaires internationales ont fait passer au second plan tout le reste. La confirmation de Mike Pompeo au ministère des Affaires Étrangères et surtout de la directrice de la CIA ne passent pas comme une lettre à la poste au Sénat. Dans une certaine mesure on peut se demander si l’insistance de toute l’opposition à Trump sur la composante russe des enquêtes en cours n’a pas encouragé la décision de frapper en Syrie. Trump peut ainsi à bon compte se donner une image de dur vis-à-vis de la Russie.

Les affaires – Petit Donald et sa famille.

Les affaires personnelles de Donald Trump sont apparues cette semaine surtout par l’intermédiaire de son avocat Michael Cohen devenu personnellement la cible d’une enquête officielle. Avocat de longue date du président Cohen pourrait être impliqué dans d’autres affaires plus anciennes que celles évoquées jusqu’à présent. Si ces affaires ne peuvent pas juridiquement entrer dans le cadre des procédures relatives à l’élection présidentielle de 2016 elles peuvent contribuer à la dégradation de l’image du président dans l’opinion et en particulier dans sa base évangéliste. On sait que le soutien de ce noyau dur Républicain verrouille l’alliance entre Trump et l’appareil du parti.
Le livre de James Comey, directeur du FBI dont les conditions du licenciement font partie du volet obstruction de l’enquête Mueller, parait ce Mardi. Quelques éléments ont fuité dans la presse qui n’apportent rien de déterminant pour l’instant.

A la semaine prochaine.

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